Lecture : Daryl Delight, Auteur.
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Lecture : Daryl Delight, Auteur.
Daryl Delight, retenez bien ce nom, car c’est un auteur de garde qui va se bonifier avec le temps. À le lire, je ne peux pas m’empêcher de replonger des années en arrière, lorsque enfant, je découvrais les nouvelles de Stephen King à la lumière d’une lampe de poche sous mes couvertures.
Ses détracteurs marqueront les défauts d’une jeune plume, mais avoir des détracteurs est une excellente chose, cela veut dire que Daryl Delight suscite l’intérêt. Et, souvent, les voix les plus virulentes sont celles portées par la jalousie, la rivalité ou la frustration. Fréquemment, elles sont aussi le meilleur vecteur de sa publicité.
La légende de Spellman
Je suis entré en catimini dans l’écriture de Daryl Delight avec La légende de Spellman qui relate une soirée autour d’un feu de camp où trois jeunes revisitent à leur façon la légende de Spellman.
Ce recueil de nouvelles construit à la manière d’un petit roman est surtout la graine qui donnera naissance au livre beaucoup plus abouti dont je vais vous parler plus bas.
Pour La légende de Spellman, l’auteur lui-même nous dira que ce n’est pas son meilleur livre. C’est pourtant celui qui m’a invité à me rendre sur sa page Amazon pour y puiser un autre ouvrage. Je suis tombé sur La famille Nilsen.
Mais patience. Avant de vous faire entrer dans cette famille de psychopathes, il faut que je vous parle de Jasper.
Une nuit au funérarium
Sortez votre agenda, vous allez devoir prendre rendez-vous. Les places seront forcément limitées au fur et à mesure que la renommée de Jasper sillonnera chez les lecteurs comme une découpe au scalpel.
Jasper est un légiste. Il est celui qui fait parler les morts. Cependant, ce que les macchabées ont à nous dire ne concerne pas le poids de leurs organes ou leur contenu stomacal. Les morts vont nous raconter leurs derniers instants. Jasper vous invite ainsi autour de sa table d’autopsie pour tendre le scalpel à ses infortunés artistes et sera l’interprète de leurs histoires.
Inutile de vous dire que j’attends avec impatience la prochaine invitations du légiste. Jasper, lui, attend tout simplement que Daryl Delight lui amène de nouveaux cadavres.
Préquel : La famille Nilsen
On y est ! Je vous souhaite la bienvenue chez les Nilsen. Néanmoins, soyez prévenus, entrer dans l’univers des Nilsen c’est assister à la naissance d'une famille parfaite dans sa descente infernale entre vice et criminalité. Daryl Delight, sourire maléfique aux lèvres, nous montre un trou de serrure et nous invite à glisser un œil. Sa plume va faire le reste : vous y laisserez votre premier globe oculaire.
Daryl Delight griffe son récit d'une plume trempée dans la déviance humaine et nous plonge dans l'angoisse dérangeante et malsaine de cette famille pervertie. Il soigne ses personnages avec ce qu'il faut de machiavélisme. Ainsi, il sait jusqu’où creuser dans le puits de nos propres rebuts, cachés au plus profond de nos entrailles. Son style nous immerge rapidement dans cette bile de perversion entre écœurement, voyeurisme et complicité.
Amalia
Amalia est l’axe central de cette trilogie. Personnellement, j'ai commencé par le préquel La famille Nilsen avant d’enchaîner sur Amalia, et de terminer mon aventure avec Incarnation. Ce sera à votre guise tant que vous respecterez l’absolue nécessité de terminer par le dernier titre.
Elle n'a peut-être pas fait le bon choix, mais elle a vengé dix ans de soumission en un coup de stylo plume.
Daryl Delight, Amalia.
Sans trop en dire, Amalia est la femme que beaucoup reconnaîtront en se regardant dans le miroir le matin, des cernes et des bleus au corps et au cœur. Amalia c’est le bras armé de cette volonté cachée, celle que l’on veut taire, mais vient toujours ce moment où l’univers aligne ses planètes et tout bascule. À moins que ça ne soit le cocktail des antidépresseurs et de l’alcool.
La jolie fleur de Bruce Nilsen pourra-t-elle s’épanouir loin du Manoir des Rêves ? Surtout après avoir autant de sang sur ses épines ?
Daryl Delight soigne sa plume dans ce thriller percutant, bien amené par le préquel. Je ne regrette pas mon choix concernant l’ordre de lecture et je mesure ma chance d’avoir pu enchaîner directement sur le volume suivant Incarnation.
Incarnation
Nous retrouvons avec plaisir Amalia et soyons honnête, malgré sa culpabilité, malgré ses mensonges, nous avons choisi de devenir complice de son crime maquillé en acte héroïque. L’actualité, alors que j’écris ces lignes, nous invite à la réflexion quant à se faire justice soi-même, sans pour autant affirmer son choix. Avec Amalia, Daryl Delight nous a fait choisir sans tergiverser.
Les petits clins d'œil au maître du Maine, pour ne citer que lui, sont distillés dans les chapitres de la saga Nilsen. L’aspect psychologique, profondément humain dans ses vices, continue de nous ancrer dans une certaine réalité qui donne crédit au récit. Le fait qu’Amalia soit autrice ne peut qu’apporter un plus puisque c’est le propre de Stephen King de mettre des écrivains au cœur de nombre de ses récits.
Avec Incarnation, Amalia se retrouve confrontée à ses démons et le titre ne cache en rien le retour de la famille Nilsen. Pour autant, Daryl Delight ne sombre pas dans la facilité du surnaturel. Ici, pas de “ta gueule, c'est magique”. Tout s’emboîte parfaitement, même si le point faible du récit est incarné par le jeune inspecteur, trop naïf pour occuper son poste. Les cadavres comme autant de cailloux du Petit Poucet en seront la résultante évidente.
Auteur en série
Bien sûr qu’il va falloir suivre tout ce petit monde. Il me paraît inconcevable que Jasper ne soit pas notre hôte pour de nouvelles nuits au funérarium. Il est la prochaine mascotte de celles et ceux qui ont grandi entre Chair de poule et Les contes de la crypte.
Lire Daryl Delight c’est comme une scène de crime, cela laisse toujours des traces.
JCM
Quant à la famille Nilsen, son mycélium s’est suffisamment ramifié pour qu’émergent de nouveaux psychopathes. Sans oublier Chad. Freddy Krueger peut témoigner qu’il faut toujours se méfier de celui qui sommeille dans un recoin de nos cauchemars.
Ouvrir un livre de Daryl Delight c’est entrer dans un jardin au sol acide. Un jardin entretenu par un fossoyeur où ne germent que des graines obscures. Les jolies fleurs qui en sortent, ont la blancheur d’un linceul et l’odeur persistante des caveaux.
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- Bannière et image de couverture : Daryl Delight
- Photo carré : Jean-Christophe Mojard
Jackie H hace 8 meses
Une belle présentation, très littéraire de son plein droit, qui donne envie de découvrir cet auteur 🙂
Jean-Christophe Mojard hace 8 meses
Merci pour ce retour. Quant à ce jeune auteur, auto-édité, il le mérite amplement.