H...ypercapnie
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H...ypercapnie
Il s’agit de l’élévation de la pression partielle en gaz carbonique dans le sang.
Une mauvaise ventilation et/ou une baisse de la fréquence respiratoire diminuent la qualité des échanges gazeux (oxygène - gaz carbonique) au niveau alvéolaire. Il s’ensuit une augmentation du gaz carbonique dans le sang et conjointement une diminution de l’oxygène.
Comment survient-elle et quelles en sont les conséquences ?
Un obstacle mécanique au passage de l’air dans les poumons engendre ces troubles par abaissement du volume de la ventilation.
La broncho-pneumopathie obstructive (par diminution des échanges alvéolaires) est l’exemple le plus fréquent d’affection perturbant les échanges gazeux (oxygène / gaz carbonique) et la cause principale reste la tabagie. Il s’agit à terme d’une affection évolutive pour laquelle nous n’avons pas de traitement curatif.
Un obstacle mécanique peut entraîner un arrêt total et plus ou moins long de la ventilation. On parle alors d’apnée, nous l'avons évoqué à rhonchopathie.
Une des conséquences propres de cette hypercapnie, outre l’augmentation de la fréquence respiratoire, est représentée par les maux de tête… Les mêmes que ceux que l’on ressent en faisant une apnée sous l’eau si l’on manque d’entraînement.
On peut présenter ces maux de tête au réveil parfois accompagnés d’une fatigue importante si les cycles de sommeil ont été perturbés par des séries de réveils courts qui font repartir le cycle au départ, shuntant une phase de sommeil réparateur.
Les adultes qui présentent cette hypercapnie sur obstacle mécanique, excluant toute pathologie pulmonaire, ont souvent un aspect physique caractéristique décrit par Dickens au XIXe siècle pour un de ses personnages, Fat Joe et repris depuis sous le vocable syndrome de Pickwick : obésité, somnolence le jour, trouble du sommeil la nuit, ronflements, visage rubicond… (cf rhonchopathie)
Et pour les enfants ?
Ces enfants qui ronflent, se réveillent la nuit, pleurent, font des cauchemars et/ou pipi au lit ?
Peut-être que…
En questionnant les patients, on constate que certains enfants font fréquemment des cauchemars qui les réveillent… Normal après un cauchemar, me direz-vous. Mais pourquoi en feraient-ils autant ? On rêve chaque nuit, mais on ne se souvient de nos rêves que si le réveil survient immédiatement après. Alors ces enfants abonnés aux cauchemars. Est-ce un hasard ? La mauvaise ventilation favoriserait-elle ce type de rêves ? Je suis enclin à le croire. Et ces cauchemars nous feraient également pleurer si nous étions des enfants.
Certes, le pipi au lit au-delà d’un certain âge nécessite les conseils d’un pédiatre, voire d’un pédopsychiatre si le cas est sérieux.
Mais ce besoin de retourner dans un monde chaud, rassurant, protecteur, maternel, ne cache-t-il pas parfois une peur panique pour un monde violent peuplé d’êtres hostiles qui hantent nos nuits?
Avant de se lancer dans une batterie d’examens parfois tous plus fous et plus onéreux les uns que les autres, prenez le temps d’écouter dormir votre enfant…
Comment respire-t-il ?
Et avant de pousser plus loin les investigations chez ce déjà grand enfant qui pleure et continue parfois à tremper son matelas, voyez votre médecin afin qu’il voie si ses amygdales n’empêchent pas tout passage de l’air quand l’enfant est couché !
Cet examen qui représente bien peu de choses fait parfois gagner beaucoup de temps… et d’argent !
Photo : istock