Elle désigne les ambitions nouvelles de la médecine - la génétique notamment - à prévoir, suffisamment longtemps à l’avance, les affections susceptibles de frapper un patient. Elle se veut donc préventive.

Très peu d’affections peuvent répondre à ces critères strictement génétiques qui ont interpellé le législateur et bien évidemment les compagnies d’assurance, intéressées au plus haut point par ces promesses.

Que rêver de mieux que ces études qui détermineront le bon du mauvais emprunteur ! Car on a tendance à l’oublier, même si la désillusion est toujours au rendez-vous en cas de sinistre ou de maladie, l’assureur n’est que l’ami de votre porte-monnaie.

Mais cette médecine en est à ses balbutiements. Et la plupart des maladies sont fortement dépendantes de l’environnement et des conditions de vie.

C’est pourquoi la prévention médicale est essentielle.

Que d’économies faites si chaque individu était soucieux de sa santé, des règles hygiéno-diététiques - comme on dit pompeusement - à respecter (sport quotidien, alimentation, check-up réguliers à partir d’un certain âge) !

On dit qu’en Chine, on juge la compétence d’un médecin au faible nombre de malades qu’il traite, préférant prévenir ses patients des maladies que les guérir. 

La médecine orientale est d’ailleurs bien différente de notre médecine occidentale.

Schématiquement, notre société traite dans l’urgence les cas graves, désespérés et elle le réussit très bien.

La médecine orientale est plus tournée vers le « chronique », les douleurs diffuses, le mal-être avec une approche et une philosophie bien différentes de la nôtre, privilégiant l’écoute du corps.

Il n’est pas interdit de rêver qu’un jour nos deux médecines fusionnent et qu’une partie de la médecine orientale soit inculquée dans nos Facultés ce qui commence à être le cas pour l’acupuncture.

Le Professeur René Dubos est né en 1901 dans la charmante petite ville de Saint-Brice-sous-Forêt dans le Val-d’Oise. Il passera l’essentiel de sa vie aux États-Unis comme biologiste et chercheur. Devenu citoyen américain en 1938, il découvrira le premier antibiotique, commercialisé en 1939. On lui doit cette phrase  « prédictive » elle aussi :

La médecine moderne ne deviendra vraiment scientifique que lorsque les médecins et leurs patients auront appris à tirer parti des forces du corps et de l’esprit qui agissent via le pouvoir de guérison de la nature.

 Si la médecine prédictive peut être intéressante pour connaître le risque de survenue de certains cancers familiaux (cancers du sein par exemple), cette carte génétique pose bien sûr un problème d’éthique et de protection des données.

La carte vitale, sur laquelle on envisage de transcrire les affections du patient pose le problème de son inviolabilité, car elle constituera un pôle d’intérêt pour entreprises et assureurs !  

Et cette carte est pour l’instant bien loin d’être inviolable.  

Et pour l’Oto-Rhino, quid de cette médecine prédictive ?

Voilà une bonne quinzaine d’années, on pratiquait également « notre » médecine prédictive !

Pas une semaine sans que l’on ne fasse sur un patient, entr’aperçu dans la salle d’attente et avant même que nous ne l’examinions, une sombre prédiction !

Une double et forte intempérance – abus d’alcool et de tabac – laissait ses marques sur le corps prématurément vieilli.

Souvent hélas notre examen nous confirmait ce que nous pressentions – ce que nous avions prédit - sur le simple aspect du patient.

Plus rien de tel maintenant.

L’information sur les règles de santé a indiscutablement changé le comportement des Français et ces patients vus au cabinet sont bien moins nombreux!

Notre époque n’a pas que des défauts.  

 Photo: francebleu.fr