Chapitre 8 : Rien que nous deux...
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Chapitre 8 : Rien que nous deux...
Je ne savais pas depuis combien de temps, je me retournais dans mon lit, l’esprit tourmenté par les événements de la soirée.
Les images de Brandon, de sa silhouette dans la pénombre, de son sourire, de sa voix grave et inquiète à mon égard… Tout cela continuait de s’infiltrer dans ma tête, rendant le sommeil difficile à atteindre.
J'essayais de me convaincre que sa visite n'était rien de plus qu'un acte de courtoisie professionnelle, un simple geste de gentillesse. Pourtant, une part de moi ne pouvait s'empêcher de se demander s'il y avait plus, si le battement rapide de mon cœur en sa présence n'était pas réciproque.
Les minutes s’étiraient, et je sentais le sommeil s’approcher enfin. Mais juste avant que l’obscurité ne m’emporte, une pensée éclatante perça ma fatigue : et si ce que je ressentais pour lui n’était pas aussi simple que je voulais le croire ?
Soudain, je fus arrachée de mon demi-sommeil par le bourdonnement de mon téléphone, posé sur la table de chevet. Un message. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine tandis que j'attrapais l'appareil d'une main tremblante. La lumière de l'écran éclaira mon visage, et je vis le nom de Brandon s’afficher.
— « Tu es encore éveillée ? Disait le message. »
Mon souffle se coupa un instant. Une part de moi savait que je devais ignorer ce message, poser le téléphone et fermer les yeux, mais mes doigts avaient déjà tapé une réponse avant même que ma raison n’ait son mot à dire.
— « Oui, je n'arrive pas à dormir. »
Quelques secondes, plus tard, mon téléphone vibra de nouveau.
— « Je suis en bas. Tu veux aller faire un tour ? J’ai besoin de te parler. »
Mon cœur battait à tout rompre. La tentation était trop forte, plus forte que ma prudence, plus forte que les avertissements muets de tante Suze. Je me levai lentement, jetant un coup d'œil à la porte fermée de la chambre de ma tante, m'assurant qu'elle dormait profondément. Enfilant un pull par-dessus mon pyjama, je sortis de l’appartement sur la pointe des pieds.
Lorsque j’atteignis la rue, l'air frais de la nuit me fit frissonner. Brandon était là, les mains dans les poches, son visage illuminé par la lueur des réverbères. Il leva les yeux en m'entendant approcher, et un sourire se dessina sur ses lèvres.
— Tu es venue, dit-il doucement, comme s'il avait craint que je ne le fasse pas.
— Oui, répondis-je simplement, sans vraiment comprendre pourquoi.
Il s'approcha de moi, et en un instant, je me retrouvai dans ses bras, sa chaleur me réconfortant contre la fraîcheur de la nuit. À cet instant, toutes mes peurs et mes doutes disparurent.
Il murmura quelque chose à mon oreille, des mots que je ne parvins pas à saisir, et avant que je ne le réalise, ses lèvres étaient sur les miennes, douces et assurées. Le temps sembla s’arrêter, et plus rien d’autre n’exista que ce baiser, ce moment volé à la réalité.
Quelques heures, plus tard, le jour commençait à poindre à l'horizon. Nous étions rentrés en silence, montant les escaliers sans un mot, mais avec une complicité silencieuse qui n’avait pas besoin de paroles. Brandon me suivit dans ma chambre, et pour la première fois, je ne ressentis ni gêne ni appréhension. Tout me semblait naturel, inévitable.
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Le lendemain matin, je m’éveille à l’aube, enveloppée dans une douce lumière dorée qui filtre à travers les rideaux. Mon esprit est encore imprégné des souvenirs de la nuit précédente, cette nuit magique où le monde entier s’est effacé, ne laissant que nous deux, perdus dans un tourbillon d’émotions et de sensations. Mon cœur bat encore la chamade à la simple évocation de ces moments. Je lève légèrement la couverture et découvre avec un mélange de surprise et de satisfaction que je suis entièrement nue. La chaleur de la peau contre la peau, la proximité de son corps m’enveloppe d’un cocon de bien-être.
Une main large et chaleureuse se glisse autour de ma taille, me tirant délicatement de mes pensées. Je sursaute légèrement, puis sens son souffle contre ma nuque. Il se redresse doucement, me frôlant d’un baiser léger sur l’épaule.
— Salut toi, murmure-t-il d'une voix rauque, encore alourdi de sommeil.
Je me retourne lentement pour lui faire face, un sourire naissant sur mes lèvres.
— Bonjour, tu as bien dormi ? Lui demandai-je en caressant doucement son visage.
— Je n’ai pas beaucoup dormi, pour être honnête. Ses yeux s’assombrissent d’un éclat taquin. J’étais trop occupé à penser à toi, à ton corps contre le mien. Un sourire espiègle étire ses lèvres, me faisant sourire à mon tour.
Je ris doucement, une main posée contre son torse.
— Par contre, s'il te plaît, n’en parle ni à ma tante, ni à nos collègues. Je n’ai vraiment pas envie d’être la cible des commérages. Mon ton se fait légèrement sérieux, conscient de la nature fragile de notre relation et du poids que pourrait avoir la divulgation de ce secret.
Il me rassure d’un baiser léger.
— Ne t’inquiète pas. Ta vie privée est en sécurité avec moi. Pour ta tante… Il hésite un instant… Je suis désolé, mais je pense qu’elle a peut-être entendu quelque chose hier soir. Tu as crié un peu fort. Dit-il avec ses yeux qui brillent d’amusement. Quant à nos collègues, c’est promis, je ne dirai rien. Après tout, ce qui se passe entre nous ne regarde personne d’autre. Tu es rassurée maintenant ? Demanda-t-il, tout en posant ses lèvres se pose sur les miennes, effleurant les doutes et les craintes.
— Oui, dis-je, même si une partie de moi reste inquiète, à moitié convaincue.
Il repousse la couverture et se lève, dévoilant sa silhouette parfaitement sculptée. Mon regard glisse sur ses fesses rebondies et ses hanches bien dessinées. Un frisson me parcourt.
— Arrête de me mater, dit-il en se retournant, un sourire en coin.
Je détourne le regard, feignant l’indifférence.
— Je ne te matais pas, je te regardais juste, rétorquai-je avec un soupçon de défi dans la voix. Il faut vraiment que tu fasses quelque chose pour ton ego surdimensionné.
— Bien sûr, bien sûr, répond-il en enfilant son caleçon avec une lenteur exagérée, me lançant un clin d'œil malicieux.
Je roule des yeux, mais ne peux m’empêcher de sourire. Cet homme sait exactement comment me faire tourner la tête.
Je me glisse hors du lit à mon tour, attrapant un pantalon de jogging et un débardeur rose fuchsia. Ce n’est pas le look le plus élégant, mais au moins, c’est confortable. Je sens son regard sur moi, brûlant comme une braise, alors que je me change.
— Arrête de me mater, le taquinai-je en reprenant ses propres mots.
— Moi, te mater ? Dit-il, feignant l’innocence. Tu dois vraiment faire quelque chose pour ton ego surdimensionné.
Je secoue la tête, amusée.
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En entrant dans le salon, je suis surprise par la table magnifiquement dressée. L’argenterie étincelle à la lumière du matin, entourée de plateaux débordant de viennoiseries, de confitures artisanales, de pains divers et de carafes de boissons chaudes. L’arôme du café fraîchement moulu flotte dans l’air.
Je m’assois à table, observant la disposition parfaite. Jamais ma tante n’a utilisé l’argenterie avant aujourd’hui. Une pensée fugace me traverse : pourquoi ce traitement de faveur aujourd’hui ? Mais la réponse ne tarde pas à s'imposer. Elle avait dû nous entendre cette nuit, et elle savait donc que Brandon était de retour à l'appartement, qu'il serait présent ce matin. Je jette un coup d’œil à Brandon, qui examine le salon avec une expression appréciative.
Nous commençons à déguster le festin qui s’étale devant nous. Cependant, je ne tarde pas à remarquer que Brandon semble distrait, presque mal à l’aise. Son regard est vague, comme perdu dans des pensées lointaines.
— Tout va bien, Brandon ? Lui demandai-je, inquiète.
Il sursaute, tiré de sa rêverie.
— Hein ? Euh, oui, oui, ça va. Ne t’inquiète pas pour moi.
Il force un sourire qui ne parvient pas à dissimuler son malaise. Je le scrute intensément, sentant que quelque chose le tracasse.
Pendant tout le petit-déjeuner, je garde un œil sur lui, cherchant une réaction, même infime, qui pourrait trahir ce qui se passe dans sa tête. Mais rien. Il reste impassible, le visage fermé, presque livide.
Soudain, la sonnerie du téléphone retentit, brisant le silence. Il se lève brusquement et se dirige vers la terrasse pour prendre l’appel. Je reste seule, assise à ma place, une tasse de café refroidi entre les mains, le cœur serré par l’angoisse.
Les minutes s’écoulent, interminables. Quand il revient enfin, Brandon se rassoit sans un mot, reprend son petit-déjeuner comme si de rien n’était.
— C’était qui au téléphone ? Lui demandai-je avec curiosité, espérant alléger l’atmosphère tendue.
— Ça ne te regarde en rien, répond-il assez froidement.
Je ne trouvais plus mes mots, tellement sa réponse avait été sèche, froide, presque glaciale. Son ton m'avait pris de court, et j'étais restée figée, le regardant avec des yeux écarquillés, comme si je venais de me brûler. La gorge nouée, je n'osais plus prononcer le moindre mot, redoutant une nouvelle riposte cinglante de sa part.
Je sais, vous allez me dire que je réagis comme une enfant timorée, incapable de prendre ses responsabilités et de m’excuser pour avoir posé cette question indiscrète. Mais non, au lieu de faire preuve de courage et de maturité, je préfère me défiler comme une idiote, espérant que le silence efface la tension entre nous.
Le silence s’épaississait, seulement troublé par le tintement de la cuillère contre ma tasse de café. Je continuais à manger mon petit-déjeuner sans lever les yeux, perdue dans mes pensées, lorsqu’il prit enfin la parole, sa voix soudain plus douce, comme si le nuage noir entre nous s'était dissipé :
— Je suis désolé. Je n’aurais pas dû te parler comme ça. Je te prie de bien vouloir m’excuser, murmura-t-il, le regard fuyant.
— Non, c’est moi qui suis désolée ! Je n’aurais jamais dû poser cette question. Elle était vraiment déplacée, balbutiai-je, les joues en feu.
Il haussa les épaules avec un sourire fatigué.
— Ce n’était même pas un appel important, répliqua-t-il en soupirant.
— Peut-être, mais ça ne change rien. On n’a pas une relation suffisamment proche pour que je me permette ce genre d’intrusion dans ta vie privée, admis-je, essayant de capter son regard.
Son expression changea, ses yeux se rétrécirent comme s'il essayait de lire au fond de mon âme.
— Ah oui ? Et qu’avons-nous comme relation, au juste ? J’aimerais bien le savoir. Sa voix était posée, mais il y avait une lueur de curiosité dans ses yeux.
À cet instant, le poids de mes paroles m’apparut soudainement avec une clarté désarmante. Mon visage s’empourpra tandis que je me débattais pour trouver une réponse adéquate. Les mots semblaient m'échapper, comme du sable entre mes doigts.
— Alors ? J’attends une réponse, Mademoiselle Smith, insista-t-il, son ton légèrement moqueur.
Je détournais les yeux, cherchant désespérément une issue.
— Euh… Que dirais-tu de prendre un peu l’air ? Allons-nous balader dehors, proposai-je, changeant brusquement de sujet pour échapper à son regard perçant.
— Quoi ? Fit-il, un sourcil levé.
— Oui, allons marcher. Je n’ai pas envie d’aller au travail, aujourd’hui. Insistai-je, presque suppliant.
Il parut hésiter une seconde, puis haussa les épaules.
— Eh bien… D’accord, répondit-il d'un air stoïque.
— Super ! M’exclamai-je, presque soulagée par son accord. Je me levai précipitamment et courus chercher mon manteau.
Quand je revins au salon, Brandon était déjà prêt, debout près de la porte, en train d’ajuster son manteau.
— Déjà prêt ? Demandai-je, à moitié surprise.
— Bien sûr. Je ne suis pas une fille, moi. Je ne mets pas une demi-heure à me préparer, dit-il en souriant.
— Je ne mets pas une demi-heure pour me préparer, répliquai-je, un brin vexée.
Il éclata de rire.
— Ah bon ? Ça fait vingt minutes que je t'attends ici, à me tourner les pouces, pendant que tu choisis un manteau. Et je suppose que ce sera pareil pour les chaussures ?
Je jetai un coup d'œil à l'horloge. Le temps avait effectivement filé sans que je ne m’en rende compte.
— Je ne savais pas que j'avais passé autant de temps dans ma chambre, admis-je, gênée.
— Mouais… Allez, on y va, sinon on arrivera ce soir à la boutique à ce rythme-là, grommela-t-il, s'impatientant.
— Ne t'inquiète pas, on a tout le temps du monde, répliquai-je.
Je finis par choisir une paire de chaussures, sous le regard exaspéré de Brandon. Il leva les yeux au ciel en marmonnant quelque chose d’inaudible, probablement une remarque sur les filles et leur obsession pour les vêtements.
— Hé ! Arrête de marmonner ! Protestai-je.
— Ce n’est pas ma faute si tu me donnes envie de marmonner, répliqua-t-il, en secouant la tête. Bon, cette fois, on y va. Il me poussa doucement vers la porte.
— Mais ! Attends, je n'ai pas pris mon sac à main ! M’écriai-je.
— Tu n’en as pas besoin. On ne va rien acheter, on va juste se promener, dit-il, avec un geste de la main.
— Oui, mais quand même, et si je veux prendre un café ou acheter un petit souvenir ?
Il soupira.
— Eh bien, je te l’achèterai !
— Ah non, pas question ! Je refuse que tu m'achètes quoi que ce soit, protestai-je avec vigueur.
— Oh, arrête de faire ta gamine et avance, dit-il en souriant.
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Nous arpentâmes les rues animées de New York, une ville débordante de vie et de couleurs. Je ne pouvais m’empêcher de m'extasier à chaque coin de rue, poussant des exclamations de joie et gesticulant dans tous les sens comme une enfant devant des cadeaux de Noël.
Brandon me regardait, amusé par mon enthousiasme débordant. Il se moquait gentiment de moi, trouvant mes gestes et mes paroles complètement incompréhensibles. (Je dois préciser que, dans mon excitation, je me mets parfois à parler en français, ce qui ne fait qu'ajouter à la confusion de Brandon, mais il faut voir son regard perplexe pour comprendre à quel point c’est drôle.)
Après un moment, on s'arrêta devant un petit bar-restaurant au bord de la route.
— Qu’est-ce qu’on fait ici ? Demandai-je, intriguée.
— Tu ne vois pas ? On va manger un morceau. Tu n’as pas faim ?
— Si, un peu, mais… Hésitai-je.
— Alors, allons-y, dit-il sans me laisser finir. Si vous voulez bien me suivre, Mademoiselle Smith, je vous invite à un festin digne des plus grandes tables, dit-il en m'offrant son bras.
Je pris sa main, riant de bon cœur.
— Mais avec plaisir, Monsieur Sky.
Une fine couche de neige fondue recouvrait la route, et les sapins, drapés de blanc, formaient un paysage enchanteur. Nous entrâmes dans le restaurant, où une chaleur réconfortante me saisit immédiatement. À l'intérieur, l’ambiance était cosy et animée, des groupes de personnes discutaient à voix basse, un jeune homme lançait des fléchettes, un couple s’embrassait sur une banquette, et un vieil homme jouait du piano, ajoutant une touche montagnarde à l’atmosphère.
Une jeune femme s’approcha de nous.
— Bonjour Monsieur, Madame, bienvenue au Maggie’s.
— Bonjour. Nous aimerions dîner ici ce soir, répondit Brandon.
— Avez-vous réservé ?
— Non, mais j’espère que vous avez encore de la place pour nous.
— Suivez-moi, s'il vous plaît, dit-elle avec un sourire chaleureux.
Elle nous guida vers une petite table cosy, située près de la cheminée.
— Voici votre table. Je vous souhaite un bon appétit et une agréable soirée.
— Merci beaucoup, répondit Brandon.
Nous nous installâmes, le feu crépitant joyeusement à nos côtés. Une délicieuse odeur de bois brûlé et de plats mijotés flottait dans l'air, me réchauffant de l'intérieur. Je pris un moment pour regarder autour de moi, appréciant la décoration rustique, les poutres apparentes, les lumières tamisées.
— J’adore cette ambiance montagnarde, confiai-je en observant les lieux avec admiration.
— Moi aussi, répondit Brandon avec un sourire sincère. Cet endroit me rappelle mon enfance.
Je levai un sourcil.
— Tu connais ce restaurant ?
— Oui, j’y suis venu plusieurs fois quand j’étais petit. Cela fait des années que je n’étais pas revenu ici, dit-il, son regard se perdant un instant dans ses souvenirs.
Je souris.
— Merci de m’avoir amenée ici, Brandon.
— Ce n’est rien, répondit-il en souriant.
À cet instant, je réalisai que ce moment simple, partagé avec lui, loin des tensions et des conflits, était précieux.