Chapitre 12 : Une sortie familiale à la plage
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Chapitre 12 : Une sortie familiale à la plage
Dix minutes plus tard, je me trouvais toujours assise sur le canapé lorsque mes parents et ma tante sortirent enfin de leurs chambres. Ils vinrent à ma rencontre.
— On y va ? Leur demandai-je.
— Oui, c’est bon, on peut y aller ! Répondit ma mère avec enthousiasme.
Je bondis du canapé et enfilai mes bottines ainsi que mon manteau épais, que j’avais laissé sur la commode du couloir. Mes parents et ma tante m’attendaient déjà dehors, dans le hall de l’immeuble. Ensemble, nous sortîmes en direction de la voiture.
Après une courte route, nous arrivâmes dans une banlieue chic, connue pour accueillir des célébrités venues profiter de quelques jours de repos. Les villas élégantes surplombaient une immense plage, longue d’environ un kilomètre, où des surfeurs s'amusaient sur les vagues. Je ne savais pas comment ils pouvaient supporter le froid, car aujourd’hui, le vent mordait la peau. Sur la plage, quelques coureurs téméraires bravaient le froid en tenue légère, tandis que d’autres, aussi étrangement, bronzaient sur des serviettes étalées çà et là sur le sable.
La journée était d’une beauté rare. Le soleil brillait intensément, réchauffant légèrement le sable. J’avais pris soin d'emporter mes lunettes de soleil, me délectant de cette lumière, qui, bien qu’éblouissante pour d’autres, illuminait mon âme. Le soleil a toujours eu cet effet sur moi, m'apportant une joie indescriptible.
Je déployai ma serviette sur le sable tiède et m’allongeai après avoir appliqué un peu de crème solaire sur mon visage, même s’il faisait froid. Nous étions en hiver et les températures ne dépassaient pas les 10 degrés aujourd’hui. Le soleil adoucissait un peu l’air, mais pas assez pour que je m'aventure en maillot de bain. L'été viendrait bien assez tôt, et alors, je pourrais profiter pleinement de la plage. J'avais tellement hâte.
Mes parents s’installèrent à côté de moi, étendant leurs serviettes avec soin.
— Tu viens te promener avec nous ? Me proposa ma tante.
— Non, je préfère rester ici un moment. Je vous rejoindrai plus tard. Allez-y sans moi !
Ils acquiescèrent et partirent tous les trois, longeant la plage, tandis que je restai là, à savourer un moment de lecture et de repos.
Au bout d'un moment, la chaleur se fit plus pressante, et je décidai de me lever pour marcher jusqu’à l’eau. Je me penchai pour en recueillir entre mes mains et la laissai ruisseler le long de mes paumes. Le contact glacé de l’eau contre ma peau m’envoya une vague de frissons qui parcourut mon échine jusqu’à mes cheveux. Lentement, je plongeai mes pieds dans l’eau. Les vagues, bien que douces, paraissaient givrées, et chaque éclaboussure qui atteignait mes cuisses semblait comme une morsure glacée. De petits poissons effleuraient mes pieds, picorant légèrement mes orteils.
Soudain, un cri lointain attira mon attention. En tournant la tête, j’aperçus ma mère, qui me faisait de grands signes. Je souris en la voyant et me dirigeai vers elle.
— Déjà de retour ? Demandai-je en arrivant à sa hauteur.
— Je suis venue te chercher, répondit-elle.
— C’est drôle, j’allais justement vous rejoindre, répliquai-je en riant.
— Alors, allons-y, dit-elle avec un clin d'œil.
Main dans la main, nous marchâmes en direction du reste du groupe, riant comme deux enfants. En nous approchant de mon père et de ma tante, nous étions couvertes de sable sur nos vêtements.
— Qu’est-ce que vous avez fabriqué pour être dans cet état ? Demanda mon père, amusé.
— On s’est un peu amusées dans le sable, expliqua ma mère, les yeux brillants de joie.
Ma tante se leva soudainement.
— Je vais chercher à manger, quelqu’un veut quelque chose ?
— Un hot-dog, s'il te plaît, tante Suze, avec de la mayonnaise, répondis-je.
— Un Ice Tea pour moi, ajouta ma mère.
— Rien d'autre ? Tu n’as pas faim ? Demandai-je, un peu surprise.
— Pas trop, j’ai surtout soif après avoir couru, répondit-elle en haussant les épaules.
— Un café pour moi, dit mon père en se frottant les yeux. J’ai besoin de caféine, je suis encore épuisé depuis le vol.
— Ne t’inquiète pas, papa, dis-je en souriant. Donne-toi un peu de temps pour t’habituer au décalage horaire.
— Tu as raison, je suis juste trop pressé, je suppose.
Ma tante revint bientôt avec notre commande. Nous passâmes l’après-midi par discuter, plaisanter et revivre de bons souvenirs. C’était une de ces journées où le temps semble suspendu, où les discussions s’éternisent avec légèreté, sans se soucier du monde extérieur. Le soleil commençait à décliner, peignant le ciel de nuances éclatantes de rouge, rose et orange. Le spectacle du coucher de soleil, se reflétant sur les vagues, était saisissant.
Alors que nous commencions à remballer nos affaires, la plage se vidait peu à peu, laissant place à quelques groupes de jeunes, installés autour d’un feu de camp, un peu trop ivres et excités pour l’heure. Je détournai le regard, ne comprenant toujours pas cette obsession qu'ont certains pour l'excès. Il est vrai que, plus jeune, j’avais moi aussi mes insécurités, mais jamais je n'aurais cédé à cette folie de se détruire juste pour appartenir à un groupe.
Mes parents semblaient avoir remarqué mon trouble.
— Ça va ? Me demanda mon père, inquiet.
— Oui, ne vous en faites pas, tout va bien. C’est du passé maintenant, il est temps que je tourne la page, répondis-je avec un sourire rassurant.
— Tu es tellement courageuse, ma chérie, souffla ma mère en caressant doucement ma joue.
— Merci, maman.
Nous reprîmes la route vers l’appartement. Je savais que mes parents étaient encore préoccupés, mais je leur adressai un dernier sourire pour les apaiser. Ce n'était pas encore le moment de tout leur raconter.
De retour à l’appartement, la soirée continua paisiblement autour d’un dîner léger. Ma tante proposa de manger le dessert dans le salon, et nous nous installâmes confortablement sur le canapé.
Au bout de deux minutes à peine, je vis la tête de ma tante apparaître à l'entrebâillement de la porte.
— Tu peux venir, ma chérie ? J'ai besoin de ton aide à la cuisine, dit-elle doucement.
— Oui, bien sûr !
Je me levai précipitamment et me dirigeai vers la cuisine. Là, ma tante s'affairait, visiblement stressée, tandis qu'un magnifique gâteau orné de pétales de fleurs trônait fièrement sur un plateau argenté.
— Il est superbe, ce gâteau, tante Suze.
— Oh, je ne l’ai pas fait, rétorqua-t-elle avec un sourire. Je l’ai acheté à la boulangerie du coin. Ils font des merveilles, vraiment. Il faudra qu’on y aille un jour.
— Pourquoi pas. Je peux t’aider avec quelque chose ?
— Prépare les coupes de champagne pendant que je finis les bols de salade de fruits.
— D'accord.
Je me dirigeai vers le placard, en sortis quatre verres à pied et les disposai sur le comptoir. J'ouvris ensuite le réfrigérateur et en tirai une bouteille de champagne bien fraîche. Avec le tire-bouchon, je fis sauter le bouchon d’un geste sûr, et je versai délicatement le champagne dans les coupes, ajoutant un fruit pour la touche finale.
Ma tante et moi retournâmes ensuite dans le salon, portant fièrement notre festin.
— Oh, que c’est joli ! Vous n’auriez pas dû, s'exclama ma mère, visiblement touchée.
— C'est pour vous faire découvrir les spécialités de notre ville, et pour vous souhaiter la bienvenue, répondit tante Suze, ravie de l’effet produit.
— Il est vraiment délicieux, mais c’est à quel parfum ? Demandai-je en goûtant la première bouchée.
— Il a plusieurs étages : le premier est à la confiture de fraises, le second à la crème, et le dernier est garni de pépites de chocolat croquant avec un fondant aux noisettes.
— Wow ! Tu nous gâtes, petite sœur, ajouta mon père avec un sourire.
— C’est la première fois que je vous vois depuis si longtemps, j’avais envie de marquer le coup.
— Tu as bien raison ! Mangeons ce gâteau, je meurs de faim, lança-t-il avec enthousiasme.
— Papa, tu viens de manger ! Tu vas finir par prendre du poids si tu continues à te goinfrer comme ça.
— Tu me fais penser à ta mère, répondit-il avec tendresse en la regardant.
Ma mère leva les yeux au ciel, mais un sourire s’esquissa au coin de ses lèvres, trahissant son amusement face à la remarque.
— Allez, passez vos assiettes qu’on se régale enfin, dit-elle en riant doucement.
Elle distribua des parts de gâteau à tout le monde, accompagnées d'une coupe de champagne et d’assiettes de fruits frais.
Le reste de la soirée se déroula dans la bonne humeur. On papota, on rit, et on trinqua sans se soucier du temps.
Vers minuit, je sentis la fatigue m’envahir et décidai qu’il était temps pour moi de me retirer.