Goutte...au nez!
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Goutte...au nez!
Il y a peu, on appelait "élégamment" cette rhinorrhée claire « le nez sénile » !
Cette goutte au nez touchait volontiers des gens âgés donnant cette larme perlant sous l’appendice nasal, exacerbée aux changements de température – caricature du vieillard mangeant sa soupe – que l’on nous a longtemps servi dans les livres.
Plus rien de tel maintenant.
Les jeunes, comme les moins jeunes en sont victimes…
Loin de moi l’idée d’en rajouter et d’invoquer encore et toujours dans sa genèse, notre dérèglement environnemental.
Mais enfin.
Voici des symptômes nouveaux qui apparaissent à tout âge. Que l’on puisse dire que les nez des sujets âgés aient perdu un peu de leur adaptation aux changements de température, oui.
Mais ça, c’était avant !
Difficile de retenir cette hypothèse pour nos jeunes.
Il faut en rapprocher - car on le lit partout - l’hydrorrhée matinale soit la goutte au nez du matin, dès qu’on met le pied hors du lit. Mais là aussi il y a, ipso facto, changement de température…
Y a-t-il réellement une différence physiopathologique entre ces deux entités ?
Je n’en suis personnellement pas certain et les traitements anticholinergiques locaux (substances empêchant l’action d’un neurotransmetteur l’acétylcholine) prescrits sont relativement efficaces.
Autre goutte au nez plus connue et commune, le rhume de cerveau, ou coryza, qui constitue une rhinite aigüe d’origine virale, très contagieuse susceptible de surinfection qui nécessitera alors une antibiothérapie passagère. Daumier la croquera dans la « caricature provisoire » du 21 avril 1839 avec la légende suivante :
B’en parlez pas, j’suis enrubé du cerbeaux
Ou la grippe, donnant un tableau similaire plus marqué, plus sévère, évoqué dans les croquis parisiens Paris grippé, publiés successivement en 1858 et 1864 dans le « Charivari ».
La France déjà, connaissait ses épidémies de grippe, plus ou moins redoutables, notamment celle de 1858, « succédant à des typhoïdes particulièrement prolongées ou graves ».
Là, rien n’a changé, la grippe pouvant toujours être grave, mais fort heureusement la vaccination est passée par là…
Mais revenons à notre goutte au nez. Il nous manque une description de notre appendice nasal "larmoyant" par notre Balzac national dans sa Comédie humaine. Pas moins de 17 volumes (Édition rencontre- Lausanne), des milliers de pages noircies d'une écriture fine et nerveuse sur les classes sociales et les individus qui la composent, roman d'une vie écrit sur près de 30 ans sans que je me souvienne avoir retrouvé la moindre description de cette anomalie...
Daumier non plus n'a jamais esquissé le moindre nez gouttant spontanément. Et quel dommage, car imaginons les talents déployés pour nous en parler ou le croquer!
Dira-t-on encore que ce nez qui goutte, ce nez sénile, existe depuis toujours alors que l'un des écrivain les plus talentueux ou un portraitiste féroce ne l'ont jamais évoqué. Daumier, sur des centaines de planches consacrées aux Gens de médecine ou aux Gens du peuple ne laisse pas une fois aller son trait satirique pour l'esquisser.
Ces deux Honoré, dont le prénom sonne comme un commandement et s'écrit comme un hommage écrira le Professeur Mondor, auraient été certainement "honorés"de le décrire ou le croquer s'il avait existé!
Personnellement je reste convaincu qu'il était absent et que, jeunes comme moins jeunes, nous assistons ici au dérèglement de certaines fonctions de notre organisme... qui découlent du dérèglement de notre planète.
Et que ce phénomène n'existait pas il y a 150 ans ou plus...
Dessin: Honoré Daumier -Paris grippé dans Les Gens de médecine -
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Vous êtes bien bonne... je tousse assez bien...et vous?