Du coq à l’âne .
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Du coq à l’âne .
L’un de vos amis ou interlocuteurs vous dit : « tu sautes du coq à l’âne ». S’il raisonne en mode logique linéaire, c’est probablement un critique. S’il a adopté un mode de pensée systémique, c’est un compliment. L’un des talents systémiques est en effet l’agilité intellectuelle pour faire des liens entre des détails apparement sans importance, faire des liens entre ici,maintenant, ailleurs et d’autres temps, et passer de l’infiniment petit à l’infiniment grand et réciproquement.
Manière de vous y entraîner, je vous invite à développer votre agilité intellectuelle en jouant avec vos proches à regrouper, morceler, glisser. Quelle est la règle du jeu ?
Prenons par exemple le terme MAISON.
Si votre partenaire lève la main, vous regroupez, c’est-à-dire que vous devez trouver des termes incluant maison : habitat, logement, lieu de vie…
S’il baisse la main , vous morcelez en trouvant des sous catégories inclues dans maison : fenêtre, porte, toit, perron…
Si sa main fait un mouvement transversal, vous glissez en employant des mots équivalents à maison : tente, igloo, immeuble, cabane…
Le but est de jouer le plus rapidement possible.
Commencez par vous entrainer avec des objets : robe, ordinateur, autobus… puis compliquez l’exercice en utilisant des concepts : amour, paix, bonheur, malheur…
Bien sûr, n’oubliez pas de varier les directions : haut, coté, bas ; puis coté, bas, haut; et ainsi de suite.
Vous serez alors un expert du passage du coq à l’âne .
Illustrons l’application de cette technique..
Votre fils s’est porté volontaire pour superviser un projet culturel dans votre commune. Un soir, il vous interpelle avec un air affolé. Il vous assène en vrac : « Le projet prend du retard, certains participants ne coopèrent pas entre eux, d’autres s’investissent à minima, les réunions s’éternisent et ne commencent jamais à l’heure, il y a de nombreux bugs informatiques, je passe mon temps à courir après les évènements… » Il morcelle en nombreux exemples sa réalité, ce qui fait une masse énorme de problèmes à traiter.
Votre valeur ajoutée face à ce morcellement est d’opérer un regroupement. Par exemple : « quel est ton objectif lorsque tu me dis tout cela? » ou « quel point devrions nous traiter en priorité pour que les autres s’améliorent? »
Le regroupement consiste à orienter la pensée vers une synthèse plus efficace que de courir après plusieurs problèmes problèmes à la fois.
Vous pouvez aussi être confronté à la situation inverse. Par exemple : « Il y a un problème de motivation dans le projet que je supervise. » Dans ce cas, votre fils fait un regroupement trop synthétique. Posez lui des questions lui permettant de morceler son appréciation : « Peux tu me donner trois exemples ? » ou « quels sont les critères qui corroborent ton appréciation? »
Vous pouvez aussi lui faire faire un pas de côté créatif. Par exemple : « que pourrais-tu faire d’autre, que tu n’as jamais essayé ou que tu n’as pas osé faire, pour améliorer la situation ? »
J’ai donné ici l’exemple d’un père voulant aider son fils. Ces méthodes de morcellement, regroupement et glissement sont applicables pour soi même et dans d’autres contextes : professionnels, politiques, conflictuels...
Bon entraînement.
Jean Louis Muller-Garcia travaille et réfléchit au sein du groupe ECOSYSTEMIC’S avec Eva Matesanz, Minh-Lan Nguyen, Stéphanie Flacher, André de Chateauvieux, également présents sur Panodyssey, Loïc Deconche et Christophe Martel.