Chapitre 1 du roman : le royaume de Séraphin
On Panodyssey, you can read up to 10 publications per month without being logged in. Enjoy9 articles to discover this month.
To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free!
Log in
Chapitre 1 du roman : le royaume de Séraphin
Prologue
Je m'appelle Gaëlle, mon fils Dimitri. Il a 10 ans. C’est un garçon qui n’attire pas la sympathie en raison de son TDAH (Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité). A cause de ce trouble très complexe, il est impulsif, distrait et hyperactif. J’ai l’impression de passer ma vie à le défendre.
- « Non, Madame, il n'est pas impoli ! S'il ne vous a pas dit bonjour, c'est parce qu’il a été distrait par la libellule qui est venue virevolter devant lui. »
Ou encore :
- « Non, Monsieur, il n'est pas mal élevé ! S'il nous a coupé la parole, c'est parce qu'il a des difficultés à contrôler son impulsivité. »
Dès le plus jeune âge, comme toutes les mamans, je lui ai expliqué qu'on doit saluer les gens qui passent et attendre son tour avant de prendre la parole. Comme toutes les mamans, je le lui ai même répété deux fois, trois fois, dix fois. Les autres enfants ont bien intégré cette notion depuis tout petits. Pas le mien ! Même au bout de dix ans, il oublie encore souvent. Alors, je le lui répète tous les jours sans relâche en lui expliquant qu'il faut vraiment qu'il se force à être attentif car tout le monde le trouve mal élevé. Il a bien compris mon fils. Il n'est pas plus bête que les autres. Il a envie de bien faire. Il a envie que sa maman soit fière de lui. Alors, il essaie de se le répéter en boucle pour que ça devienne un réflexe et petit à petit, il oublie un peu moins. Il essaie d'être plus attentif aux personnes qu'il croise. Mais parfois, même souvent, son esprit vagabonde malgré lui. Mille idées se bousculent dans sa tête sans qu'il puisse les contrôler.
Comme il est hyper-sensible à tous les stimuli sonores et visuels, imaginez ce qui peut se passer dans son cerveau lorsqu’il est en classe : « tiens, je viens d'entendre mon copain renifler. Il a peut-être pris froid hier quand nous étions en train de jouer dans la piscine. Ah, la piscine ! Comme on s'est bien amusés. Quel temps fait-il, au fait ? On va peut-être pouvoir y retourner après l'école...mince, la maîtresse vient de me poser une question. Devant son insistance, j'essaie de me souvenir...de quoi pouvait-elle bien parler ? Ah oui ! Je sais : elle parlait des règles de conjugaison…moi, le français, ça ne me passionne pas. Je préfère les sciences comme les planètes par exemple :
- Maîtresse, tu sais que Saturne a un anneau et que...
Je vois bien à son regard fâché que ce n'est pas la réponse qu'elle attend ! Ah oui, la conjugaison !
- C'est quoi déjà la question ?
Elle me la répète patiemment mais autour de moi, mes camarades rigolent...mon esprit s'évade de nouveau...mince, je crois que la maîtresse attend toujours ma réponse. Mais je ne m'en souviens plus. »
C'est compliqué aussi pour lui de se faire des amis. Il est hyperactif, a du mal à patienter et peut bousculer un camarade pour passer devant lui en raison de son impulsivité ! Bref, c'est le genre d'enfant qu'on trouve insolent et mal élevé, qu'on a plutôt envie de rejeter que de s'en faire un ami quand on est un enfant. Le genre de môme qu'on a plutôt envie de punir et éduquer quand on est un adulte.
Je viens de recevoir un appel de l’institutrice de Dimitri. Alors que je suis assise au volant de ma voiture, ses mots résonnent en boucle dans ma tête : « votre fils est pris en charge par les pompiers. Il y a eu une bagarre à l'école ». Je n'ai pas plus d'explications, je sais juste qu'il saigne au niveau de la tête. Mille questions se bousculent dans la mienne : quelle est la gravité de sa blessure ? est-ce qu'il faut aller déposer plainte en gendarmerie ? est-il à l'origine de la bagarre ?
Ce n'est pas la première fois qu'il prend des coups mais c'est la première fois qu'on me parle de bagarre et cela ne me rassure pas.
- Mon pauvre garçon ! J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de grave.
Je parle toute seule dans la voiture comme pour chasser mes angoisses, me persuader que tout va bien mais je suis très inquiète. Vu qu'il attire plutôt la haine, c'est possible qu'on s'en soit pris une nouvelle fois à lui. Mais comme l'institutrice m'a parlé de bagarre, je ne sais pas trop quoi en penser. J'espère qu’il n’a pas porté de coups avant d'être blessé. Ce n'est pas dans ses habitudes, mais sait-on jamais! J'imagine que si on l'a cherché, il a très bien pu s'énerver. Il y a peut-être d'ailleurs un ou plusieurs autres enfants blessés. En fait, je ne sais rien du tout. L'enseignante ne m'en a pas dit davantage. Je peux donc tout imaginer. Il a aussi pu prendre un coup perdu dans cette rixe s'il était au mauvais endroit au mauvais moment.
Plus j'approche de l'école, plus j'angoisse. Récapitulons : il a dix ans, très peu d’amis et attire plutôt la haine que la sympathie. J’ai donc de bonnes raisons d’être stressée. Je ne peux m'empêcher d'imaginer le pire même si j'essaie de me rassurer. Après tout, l'institutrice m'a seulement dit qu'il saignait. Oui, mais à la tête. Et puis, les pompiers sont là. Ce n'est peut-être pas si anodin que ça. Je ne sais pas, en fait. Je suis pressée d'arriver sur place.
A la vue de l'ambulance, mon sang ne fait qu'un tour. Je vois plusieurs pompiers et le médecin qui s'affairent autour d'un brancard...puis j'aperçois mon fils. Il a le visage en sang et les yeux hagards. J'en ai la nausée. Je me précipite vers lui, ma vue se brouille, les larmes perlent à mes yeux. Je me sens submergée par l'émotion. J'ai une boule dans la gorge qui m'empêche de parler. Dans un souffle, je crie :
- Dimitri !
J'ai besoin qu'il me réponde. Il a l'air si frêle et si mal en point au milieu de ce brancard bien trop grand pour lui. Comme il a l'air de souffrir, mon fiston ! Je me rappellerai toujours de cette scène. Je sais qu'elle va s'imprimer au fer rouge dans ma mémoire, que ce que je ressens à cet instant précis sera gravé à jamais dans ma chair et dans mon sang.
Il tourne la tête vers moi mais je l'entends à peine. Les battements de mon cœur résonnent dans mes oreilles et assourdissent les sons. D'une toute petite voix, il murmure:
- Ça va Maman. T'inquiète pas !
J'aimerais bien, mais je suis en panique. Je ne lui dis pas bien évidemment. J'essaie de ne pas trop le montrer, de garder mon calme, mais dans ma tête, les pensées se bousculent et s'entrechoquent. J'ai une envie irrésistible de le prendre dans mes bras, de le serrer fort contre mon cœur et de soulager ses blessures avec mes câlins.
- Mon p'tit bonhomme ! Je t'aime !
Ça me fait mal de le voir ainsi. Je ne peux retenir mes larmes. Le médecin qui l'a pris en charge s'adresse à moi :
- Bonjour Madame. Ne vous tracassez pas, il est entre de bonnes mains. Montez avec nous ! On l'emmène à l'hôpital pour des examens. On va vous expliquer.
J'ai envie de croire que tout va bien mais j'ai peur. Je suis angoissée même. Je me contente d'acquiescer, incapable d'exprimer le moindre mot. Alors que nous nous dirigeons vers l'hôpital le plus proche, l'anesthésie semble faire son effet. Mon angoisse diminue à mesure que Dimitri se détend. Il a l'air de moins souffrir. Les pompiers me rassurent sur son état. Une fois arrivés à l'hôpital, l'émotion me submerge à nouveau même si je sais qu'ici il sera bien soigné. Je l'abandonne aux urgentistes. Ils lui font passer une panoplie d'examens qui, heureusement, ne révèlent aucun traumatisme.
Quelques points de suture plus tard, je peux enfin appeler mon mari pour le rassurer. Nous pouvons rentrer à la maison. Nous devons simplement être vigilants pendant la première nuit en raison du traumatisme crânien. A la moindre alerte, nous devrons retourner aux urgences. Je suis soulagée qu'on puisse quitter l'hôpital. J'ai eu tellement peur. Reste à savoir ce qui s'est réellement passé et dans quelles circonstances il a été blessé.
Son papa nous a rejoints. Dans la voiture, Dimitri nous explique:
- J'étais tranquillement assis dans un coin de la cour de récré. Les garçons de ma classe étaient en train de jouer au foot. Le ballon s'est arrêté à mes pieds, mais moi, je ne l'avais même pas vu car j'étais distrait. Tu sais bien Maman, j'étais encore dans la lune, comme tu dis.
Un sourire illumine mon visage. Je reconnais bien là mon petit garçon et son sens de l'humour. Il poursuit son explication :
- C’est alors que Michaël m'a demandé de lui renvoyer ce ballon mais le temps que je réagisse, un autre copain, Stéphane l'avait déjà récupéré. Et tout à coup, avant même que j'aie le temps de réaliser ce qui se passait, Michaël m'a poussé très fort et je suis tombé. Je me rappelle qu'il me donnait des coups de pied alors que j'étais au sol. Je lui criais d'arrêter mais il était déchainé. Ensuite, je ne me souviens pas trop. Je me rappelle que j'ai mis ma main à ma tête et quand j'ai vu qu'il y avait du sang sur mes doigts, j'ai failli m'évanouir.
- Oui, ta tête a heurté le portail quand tu es tombé. J'ai vu des traces rouges dessus quand je suis arrivée à l'école. Tu sais, j'étais vraiment inquiète quand je t'ai vu sur le brancard avec le visage ensanglanté.
- Oui, mais maintenant, tout va bien, intervient mon mari.
- Oui, je sais. Mais ça aurait pu être beaucoup plus grave. Tu crois que Michaël en a conscience ?
- Je pense, oui. La maîtresse m'a appelé. Elle m'a expliqué qu'il était choqué et qu'il s'était excusé. Il paraît aussi qu'il était inconsolable quand Dimitri est parti en ambulance. Sa maman l'a d'ailleurs emmené chez le médecin.
- Tu as raison. Il a dû avoir une bonne frayeur. J'espère que ça va lui servir de leçon.... Et à tous les enfants, aussi.
Cette version racontée par Dimitri concorde avec celle que l'institutrice a donnée à mon mari. Je ne sais pas trop quelles suites nous devons y apporter. Il y a bien eu violence, certes. Mais finalement, Dimitri n'a pas de séquelles. Il y a eu plus de peur que de mal et après tout, l'école va déjà sanctionner ce gamin. Ce n'est sans doute pas la peine qu'on en fasse toute une histoire. Se résigner? Peut-être pas non plus ! Mais je pense qu'il est plus important de sensibiliser les élèves à la différence plutôt que de les réprimander. Il est sans doute plus judicieux de leur expliquer pourquoi Dimitri est ainsi, qu'il ne le fait pas exprès. Que ce n'est pas une raison pour le rejeter, le punir voire même de le haïr.
J'ai envie de leur montrer l'autre côté de Dimitri, celui qu'on ne voit pas au premier abord, celui qui en fait un petit garçon si exceptionnel.
- Tu sais Maman, m'a-t-il dit un jour : dans ma tête, il y a un Dimitri Delalune. Il vit sur une autre planète et dans son univers, il lui arrive toujours plein de mésaventures car il est étourdi et maladroit.
Mon gamin a une imagination débordante et un sens de l'humour particulièrement développé. Le moment est sans doute venu de le montrer à ses camarades de classe. Cet incident est l'occasion de leur faire comprendre qu'on ne doit pas juger au premier regard. J'espère qu'ils vont comprendre et qu'ils seront plus tolérants ensuite.
Quelques jours plus tard, je sais exactement ce qu’on pourrait proposer à la classe. J’en parle avec Dimitri et lui propose de mettre en scène ce Dimitri Delalune qui lui ressemble beaucoup.
- J'adore l'idée, me répond-il enthousiaste. Tu vas voir, Maman, ce Dimitri, c'est vraiment le roi des gaffes !
A cette idée, je le vois sourire. Ça y est : je l'ai perdu. Je crois qu'il est au parti au royaume de Dimitri Delalune. Il est bien loin dans ses pensées et je n'ai pas envie de le rappeler. Il a l'air si bien là-haut. Même si je vais devoir l'aider à rassembler ses idées foisonnantes, en faire le tri et canaliser son imagination, je sais qu’avec son sens de l'humour et son goût prononcé par l'auto-dérision, le résultat risque d'être pas mal du tout. J'en suis même persuadée. Il sort de sa rêverie :
- Je sais, on pourrait me filmer dans les tâches de tous les jours et moi, je joue Dimitri Delalune pour qui rien ne se passe comme prévu.
- C'est tout à fait ce que je pensais. Tu es formidable mon p’tit bonhomme. Tu as compris exactement ce que je voulais.
Il ne prête pas attention à ma réponse comme d'habitude, mais je sais qu'il ne le fait pas exprès. Il reprend :
- Tu vois, par exemple, quand il se lève le matin, il oublie d'enfiler son pantalon et du coup, quand il arrive à la salle du petit déjeuner, sa servante est toute gênée et elle rougit !
Il est mort de rire en évoquant cette scène. Je suis une nouvelle fois bluffée par la vitesse à laquelle il peut inventer des histoires. C'est comme si, dans sa tête, les idées bouillonnaient d'impatience dans l'attente de pouvoir sortir à la moindre occasion. Sans doute le côté hyperactif de son TDAH. Il m'épate, il m'impressionne ! Quand je pense que je peux sécher devant une feuille blanche pendant des heures en espérant trouver l'inspiration ! Une chose est certaine : ce n'est pas de moi qu'il a hérité cette imagination débordante et son esprit créatif.
Hyper-motivé par l'idée de réaliser des courtes vidéos pour amuser ses camarades de classe, il se met aussitôt au travail. Il imagine déjà leurs réactions et je le surprends à plusieurs reprises en train de sourire. Ça me fait plaisir de le voir aussi enthousiaste. Je l'aime tant et je suis si admirative. Dommage que la plupart des personnes ne voient en lui qu'un enfant insolent. Il vaut tellement plus.
Il est très à l'aise avec le logiciel de montage vidéo mais comme cela lui demande un effort considérable de concentration, je lui donne un coup de main. J'aime beaucoup ces instants partagés et la complicité qui s'installe entre nous. Il a tellement de talent, il est si drôle et ses mises en scène sont si hilarantes que je m'amuse beaucoup. J'espère que ses camarades de classe, eux aussi, vont aimer. J'espère qu'ils comprendront mieux ses troubles et qu'ils seront plus tolérants envers lui à l'issue du visionnage de cette vidéo.
La fin de l’année scolaire approche. Dimitri a pu présenter ses mises en scène à sa classe et l’'institutrice m’a assuré que les élèves avaient adoré. Ils en ont pleuré de rire et désormais, ils ont tous envie d'être amis avec Dimitri. Elle-même est impressionnée. Elle ne reconnaît pas son élève, celui-là même qui d'habitude est si renfermé, qui ne parle pas, qui a toujours l'air absent, dans son monde à lui.
Depuis, un énorme changement s'est opéré au sein de l'école. Dimitri est plus serein, plus enthousiaste au quotidien. Il a même été invité à l'anniversaire de Michaël, hier. C'est peu dire! Selon lui, il a passé une très bonne journée. Je l'ai cru… mais, je commence à en douter maintenant car je sais qu'il n'y avait pas que des élèves de sa classe à cet anniversaire. Il y avait aussi des cousins de Michaël et il semblerait qu'ils n'aient pas vraiment apprécié Dimitri. Suite à la diffusion de la vidéo de Dimitri Delalune, je pensais que tout s’était arrangé pour lui. J'ai été bien naïve. Alors, certes, oui, ça allait mieux à l’école mais je me rends compte que sa blessure était bien plus profonde que je ne l’avais imaginé ; qu’il a suffi d’un nouvel incident pour faire voler en éclat tout ce que nous venions de bâtir. Il allait bien, mais fragilisé par des années de harcèlement, un rien a suffi à le faire chuter.
Le coup de fil que je viens de recevoir ne laisse planer aucun doute. Ce que je craignais depuis longtemps est arrivé. Plus jamais, je ne pourrai le serrer dans mes bras, plus jamais je ne pourrai l'encourager à s'adapter au monde qui l'entoure. Je n'ai pas réussi à suffisamment l'armer pour survivre dans cet environnement hostile. Aujourd'hui, il est parti dans son monde, de l'autre côté... du côté où il fait toujours bon rire. Il s'en est allé rejoindre son ami, le roi Dimitri Delalune, pour de passionnantes aventures.
Je suis terrassée. J'ai envie de hurler au monde entier que je les déteste, tous autant qu'ils sont. Tous ceux qui lui ont fait du mal. Tous ceux qui ont cru bon de lui rappeler sans cesse qu'il était différent, qu'il était impoli. Tous ceux qui lui ont répété sans relâche qu'il devrait faire un effort pour se concentrer et arrêter de bouger. Tous ceux qui ont prétendu qu'il mettait de la mauvaise volonté à la tâche, qu'il était feignant et pleurnichard. Tous ceux qui l'ont harcelé, qui ont jeté son bonnet dans la poubelle, qui ont envoyé des boulettes de papier dans son assiette, qui l'ont ridiculisé en public. Tous autant que vous êtes, je vous déteste. Je vous DE-TES-TE. J'en deviens presque hystérique. Je pleure de rage et de tristesse. Mon fils est parti. Il était mon rayon de soleil. Il n'est plus là pour éclairer ma vie et réchauffer mon cœur. J'ai froid. J'ai terriblement froid ! Mon cœur se fige dans la glace ! Au fond de moi pourtant, je m'y attendais. Je savais qu'un jour, il pourrait passer à l'acte mais j'avais osé espérer que ça n'arriverait pas, que je serais capable de faire changer les mentalités autour de lui. Mais la tâche était immense, sans doute d'ailleurs pas à taille humaine. J'avais espéré le rendre assez fort pour encaisser toute cette violence gratuite. Je ferais bien d'admettre que ce n'était pas possible. Mais, c'est plus fort que moi, j'ai ce sentiment d'échec profond. Aujourd'hui, j'ai fini de me battre. Mon éternelle angoisse prend fin en même temps que sa vie. Je me sens vide. Il était ma raison de vivre. Il me donnait l'énergie pour me battre. Que vais-je devenir désormais sans lui à mes côtés ? Je sais que je ne suis pas la seule à vivre ce genre de situation mais je n'ai pas envie de penser aux autres aujourd'hui. Je suis égoïste. Je leur souhaite bien du courage dans cette épreuve car moi, je n'en ai plus. Il n'avait que dix ans. Sa vie sur Terre a été de très courte durée. Elle s'est brutalement arrêtée ce 21 juin 2020. J'ai l'impression d'être au bord d'un gouffre alors qu'un tourbillon vient d'emporter dix ans de ma vie. Mon petit garçon, mon petit bébé ! Je n'ai sans doute pas mesuré la gravité de ses souffrances. Ma seule consolation, c'est qu'aujourd'hui, elles ont enfin pris fin.
...à suivre : chapitre 2 consultable dans un autre article. N'hésitez surtout pas...
Juste avant de quitter, merci de voter pour ce chapitre en cliquant sur le symbole de votre choix situé sur la droite de votre écran.