Arnaud est chez sa grand-mère, sa fille Henriette le laisse gardé, afin de l'occuper pendant quelques heures. Du haut de ses huit ans, il ne manque pas d'imagination dans ses jeux et dans les bêtises non plus. C'est un mercredi comme les autres, Suzanne discute avec sa voisine dans sa cuisine. Arnaud actif comme toujours, ne reste pas sur place. Durant un été, il s'est même inventé un jeu : prendre sa sa douche tout habillé dans une bassine en accrochant l'arrosoir à une branche et une autre ficelle lié à la paume d'arrosoir. En tirant dessus, l'eau froide du robinet le mouille. Son grand-père Lucien travaillait toujours dans son jardin à sarcler et arracher les mauvaises herbes. Il faisait chaud, il s'éventait de temps en temps le visage avec son chapeau. D'où venait ce bruit ? Lucien se déplace et voit son petit-fils trempé jusqu'aux os ! La situation n'est pas grave, car la chaleur va le sécher, changer de tenue serait mieux tout de même ! Lucien lui prend la main et l'entraîne jusqu'à la salle de bains. Arnaud se déshabille et il est nu devant lui, Lucien le sèche avec une serviette éponge et le frotte énergiquement. Puis quand ils sont dans la chambre, Arnaud se dirige vers sa commode pour lui choisir une nouvelle tenue.
– Allonge-toi sur le lit.
Lucien ferme le volet, les raies du soleil se forment sur le lit. Arnaud obéit sans brancher. Il ne faisait pas nuit, Lucien se positionne au-dessus d'Arnaud et les mains de Lucien se baladent sur le pauvre petit corps d'Arnaud. C'était pour lui des caresses qui se promènent sur sa partie intime. La vision d'un géant et lui si petit devant son grand-père, Lucien était dans un état de transe et un orgasme qui lui procurait une ivresse de plaisir. Les yeux fermés, Lucien était en voyage, sur un bateau à tanguer, Arnaud se raidit et souhaite l'arrêt de cet acte dont il ne saisit pas le sens. Il grimace de dégoût, mais aucun mot n'est prononcé. Il était devenu une poupée de chiffon sans pouvoir protester, crier et hurler. Lucien revient à lui lorsque la pluie tombe sur le toit, une averse passagère se parsème. Désorienté, Arnaud perd ses repères et l'homme est un parfait inconnu. Est-ce vraiment pépé Lucien qui vient le violer et briser dans son innocence ?
–Rhabille-toi et pas un mot à ta grand-mère ! Va cueillir des cerises !
Arnaud se plie à son exigence sans un mot. Lucien le laisse seul pour retourner dehors comme si rien n'était. Abasourdi, Arnaud est prostré sur son lit et croise ses jambes. L'image de son pépé vole en éclats dans sa tête. Il chérissait depuis toujours son pépé et là, il venait de déchirer dans chair. Les yeux humides, la magie de l'enfance s'émiette en poussière. Son visage doux expressif dans un mélange de tristesse et de crainte a fait de lui un autre petit garçon. Il ne voudra plus être seul en présence de son pépé. Son ours en peluche est non loin de lui et espère un réconfort de sa part. Il le blottit contre lui pour pleurer en silence. Pourquoi n'a-t-il pas eu la force de dire non ? Des pas montent les escaliers, Arnaud a les cheveux qui se redressent sur la tête. Et si c'est pépé ? Arnaud se lève d'un bond et se réfugie dans son armoire qui s'ouvrait avec deux battants. Tremblant comme une feuille, c'était son seul lieu sûr pour se protéger, ce sera sa nouvelle cachette. La tête sur les genoux et ses mains les entourent, il ravale sa salive. La voix de Suzanne le rassure un peu, mais il doit garder en silence ce secret entre lui et son pépé.
William Gosset 2 years ago
Bonjour Morgane,
Merci pour votre publication. Je voulais vous conseiller de rajouter des tags, sans # devant, afin d'aider vos lecteurs à retrouver votre récit.
Merci beaucoup.