Votre polygone de sustentation est-il confortable ?
Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 29 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Votre polygone de sustentation est-il confortable ?
Les méthodes d’affirmation de soi sont nombreuses et variées, mais elles reposent sur des principes constants.
1. Utilisation du « je » et évitement du « tu » et du « vous » :
- Exemple : « Je suis énervé » plutôt que « Tu es énervant » ou « Tu m’énerves. »
2. Référence aux faits sans jugements de valeur :
- Exemple : « Nous sommes jeudi, et je n’ai pas reçu mon colis prévu pour lundi dernier » plutôt que « Vous êtes incapables de tenir votre parole » ou « Vous n’avez aucun sens du service client. »
3. Proposition de plusieurs options :
- Exemple : « J’ai pensé à ces trois solutions et vous en avez certainement en tête » plutôt que « Il n’y a que comme ça que l’on peut faire, c’est à prendre ou à laisser! »
4. Invitation à un compromis acceptable pour tous :
- Exemple : « Mon but est d’arriver à une solution qui nous convienne mutuellement » plutôt que « Tout ce que je veux, c’est que vous fassiez le nécessaire pour que je sois satisfait. »
Ces principes s’adaptent selon le mode de communication utilisé.
En personne :
Si vous êtes debout, trouvez un équilibre sur un large polygone de sustentation. Respirez lentement, parlez calmement et évitez les gestes brusques. Si vous êtes assis, assurez-vous que vos fesses et votre dos sont bien en contact avec la chaise. Maintenez un visage neutre avec une touche de bienveillance.
Au téléphone :
Les mêmes règles s’appliquent qu’en personne, car vos intonations, le débit et le rythme de votre voix sont influencés par votre posture et votre calme.
Par écrit (lettre ou manuscrit) :
Rédigez votre texte en intégrant les conseils précédents. Relisez-vous lentement, en évitant les points d’exclamation et les majuscules.
Par mail et sur les réseaux sociaux :
Ces modes de communication peuvent souvent provoquer des réponses impulsives. Prenez le temps de calmer vos émotions avant de répondre. Une méthode efficace consiste à écrire la date, ajouter le nom de votre interlocuteur, préciser un objet, et terminer par une formule de politesse discrète.
Vous avez compris en lisant ces lignes que la lenteur est essentielle pour s'affirmer. J’y reviendrai.
Terminons par trois anecdotes vécues , dont je me souviens car elles m’ont permis de réfléchir sur les limites des méthodes que pourtant je préconise et sur des situations tendues surmontées sans pour autant les appliquer « à la lettre. »
Première anecdote :
Sur un trottoir à Paris, deux personnes en trottinette m’ont frôlé et l’une m’a heurté le bras. J’ai dit calmement : « J’ai eu peur, vous nous avez heurtés, cela aurait pu être plus grave. » Leur réponse a été : « Si t’as peur, gros vieux con, tu n’as qu’à pas sortir dehors ! » Cette situation ne se prêtait pas à l’affirmation de soi.
Deuxième anecdote :
À New York, un homme menaçant nous a demandé de l’argent. Le compagnon de voyage, d’ascendance asiatique, avec calme, a répondu : « Judo, yes. Karaté, yes. Jiu-jitsu, yes. Money, no. » L’homme est parti.
Troisième anecdote :
Toujours à New York, un homme m’a demandé dix dollars pour traverser une rue. J’ai répondu en anglais : « Nous sommes français et vous savez que nous sommes pauvres. » Il a ri et nous a laissés passer.
Nos deux interventions n’étaient pas recensées dans le manuel du parfait assertif, et pourtant elles se révélèrent efficace.
Au risque de vous étonner, je ne sais toujours pas pourquoi.