Chapitre 20 : Mon séjour... dans le coma
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Chapitre 20 : Mon séjour... dans le coma
Un bip assourdissant résonnait incessamment dans ma tête, comme une alarme lancinante.
Je tentais désespérément de bouger mes membres, mais mon corps semblait figé, paralysé. Un tube était introduit dans ma bouche, me provoquant des nausées, tandis que d’autres petits tubes chatouillaient mes narines, mais leur aspiration apaisante était bienvenue. La douleur dans ma tête était atroce, et chaque pulsation de mon crâne résonnait comme un tambour assourdissant. Soudain, un éclat de lumière surgit devant mes yeux. Cette lueur était d'une beauté indescriptible, d'une splendeur à couper le souffle. Alors, c'était donc ça le paradis ? Si cela devait être ainsi, je pourrais envisager de rester ici pour l'éternité. La paix m'envahissait, la douleur s'évanouissait peu à peu, et ma tête se vidait lentement.
Mais cette tranquillité fut brusquement interrompue par une douleur intense au niveau de la poitrine. Mon cœur battait à tout rompre avant de s'arrêter subitement. Des souvenirs de mon enfance déferlèrent en moi comme des vagues tumultueuses. Je me revoyais, petite fille, entrant dans l’école primaire pour la première fois, mes parents à mes côtés. Puis, des images de mon collège avec Gwen et les nombreux garçons avec qui nous sortions. Les souvenirs de mes années de lycée, entre amis et ennemis, m’obligèrent à faire des choses contre ma volonté. Ces moments désagréables passèrent en un éclair, et je me retrouvai enfin à l’université, puis au premier jour chez SkyCorp. Ces flashs semblaient durer une éternité.
Je perçus alors quelqu'un qui ouvrait lentement ma paupière, et une lumière éclatante m'aveugla.
— Restez avec nous, mademoiselle ! Tenez bon encore quelques instants !
Je sentais des mains me manipuler, mais je ne pouvais réagir. Mon désir de parler, de crier, de hurler était paralysé par une douleur lancinante dans ma gorge, rendant le moindre murmure impossible.
La menace noire qui m'avait précédemment envahie réapparaissait, m'enveloppant totalement alors que je plongeais plus profondément dans les ténèbres.
— Merde ! On la perd ! Vite, faites un massage cardiaque ! Je vous en prie, mademoiselle, tenez-bon ! On y est presque !
— Son rythme cardiaque baisse !
— Et merde ! Transfusez 0,8 millilitre de...
Je n'entendis pas la fin de la phrase, le noir m'engloutissant de nouveau, juste avant que le battement de mon cœur ne s'éteigne complètement.
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Je n’avais aucune idée du temps écoulé dans ce néant. Peut-être avais-je été là des siècles, ou seulement quelques minutes ; la notion de temps était absente. Je percevais des bruits autour de moi, mais leur signification me restait mystérieuse. J'étais plongée dans un brouillard total, et j’avais l’impression d’avoir été droguée si puissamment que mes sens étaient endormis. Il était à la fois désagréable de ne pas être maître de mon corps et agréable de ne rien ressentir, d’être en paix avec moi-même.
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Une pression douce se fit sentir sur la paume de ma main, la caressant avec une tendresse infinie. Je sentis aussi de l'eau sur ma peau, et je compris que la personne à mes côtés pleurait. J'avais un ardent désir de rassurer cette personne, de lui dire que j'allais bien, qu'il ne fallait pas s'inquiéter et que je survivrais à cette épreuve. La détresse palpable de cette personne me déchirait le cœur. Je voulais la réconforter de toutes mes forces.
Cette personne me caressa les cheveux et le visage avec une douceur infinie.
— Il faut que tu te rétablisses, d'accord ? Je ne pourrais pas vivre sans toi.
Je reconnus alors cette voix grave et rauque qui m’avait charmée dès le début. L’homme de ma vie était à mes côtés, pleurant avec une intensité déchirante. Sa détresse me brisa le cœur en mille morceaux. Jamais personne n'avait pleuré pour moi ainsi auparavant.
Je l’aimais tellement, cet homme. Je sais que cela peut paraître rapide, mais dans cet état d’immobilité où seule la réflexion est possible, des pensées et des réalisations profondes émergent. Je commençais à comprendre que rien dans la vie n’est acquis. Je me demandais si Brandon partageait mes sentiments, si lui aussi m’aimait. J’espérais de tout cœur que la réponse serait positive.
Un autre bruit se fit entendre au fond de la pièce. Je me demandais qui cela pouvait être.
— Toujours aucun résultat ?
— Non ! Et cela me rend fou ! Ça fait tellement longtemps qu’elle est dans le coma.
Donc, je suis dans le coma. J’aurais dû me douter de quelque chose.
Je reconnus la voix de ma meilleure amie, Gwen. Elle devait être extrêmement inquiète pour moi. Je regrettais de l'avoir laissée seul dehors ; je m’en voulais profondément.
Je me demandais, quand et comment, Brandon et Gwen s’étaient-ils rencontrés ? Leur familiarité semblait indiquer une connaissance de longue date. Leur interaction me semblait étrange, surtout puisque, de mon vivant, ils ne se connaissaient pas du tout. Il était étrange de les voir presque amis maintenant, mais je me réjouissais que ma condition leur ait permis de se rencontrer. Je voulais qu'ils se connaissent, et cela était désormais fait. Même si je n'étais pas là pour en être témoin, il fallait parfois accepter les choses telles qu’elles sont.
— J’ai croisé l’infirmière dehors. Elle va venir dans peu de temps pour l’examiner. Vous devrez partir quelques instants.
— Non ! Hors de question ! Je reste avec elle !
— Écoute, elle ne va pas s’enfuir, dit Gwen en plaisantant.
— Ce n’est vraiment pas drôle...
— Oui, tu as raison, excuse-moi. Mais il paraît que les personnes dans le coma peuvent entendre, alors j’essaie de plaisanter pour la faire sourire, même dans son sommeil.
— Je suis désolée. Je sais que tu fais tout ce que tu peux pour elle, même dans son coma.
— Oui, c’est ma meilleure amie pour la vie, murmura Gwen d'une voix si basse que je peinais à l’entendre.
Un coup se fit entendre sur la porte, qui s’ouvrit en grinçant sous l'arrivée de l’infirmière.
— Je vous demande de sortir, s'il vous plaît, dit-elle d'une voix douce.
— J’aimerais rester, si cela ne vous dérange pas, répondit Brandon.
— Je suis désolée, mais c’est impossible. Vous pouvez attendre dans la salle d'attente au bout du couloir. Je vous appellerai dès que j’aurai terminé, je vous le promets.
— D'accord, accepta Brandon en soupirant.
Il se leva de sa chaise, qui grinça sous le poids de son départ.
— Je reviendrai vite. À tout de suite, mon amour, me dit-il en me déposant un baiser léger sur le front.
Brandon et Gwen quittèrent la chambre, laissant l’infirmière s’approcher de mon lit. Je sentis ses mains vérifier les tubes et les fils qui sortaient de mon corps.
— La tension est bonne... Bon, tout semble en ordre.
L’infirmière me caressa les cheveux avec une douceur réconfortante. Je ne la connaissais pas, mais je savais que je pouvais lui faire confiance. Sa présence seule était apaisante. Son attention était un réconfort bienvenu, et son aura inspirait la tranquillité.
— Vous avez vraiment de la chance d’avoir un petit ami aussi attentif et bienveillant. Je sais que vous pouvez nous entendre, et je comprends que cela soit difficile pour vous de communiquer avec nous. Mais essayez, s'il vous plaît, de serrer ma main, ne serait-ce qu'un petit peu.
Je fis de mon mieux pour suivre ses instructions, mais mon corps semblait complètement réfractaire. Aucun mouvement ne se produisit, et cette incapacité me frustra profondément.
— Ce n’est pas grave. Nous réessaierons une autre fois. Ne perdez pas espoir, vous allez réussir à vous réveiller, j’en suis convaincue. Bon, je vais maintenant vous faire un brin de toilette et vous mettre sous perfusion.
Je sentis l’infirmière enlever délicatement ma robe d'hôpital, et une fraîcheur bienvenue enveloppa ma peau. Sa toilette était douce, presque intimiste. Les gestes qui semblaient anodins pour elle étaient gênants pour moi. Personne n’avait jamais pris soin de moi de cette manière auparavant, et cette attention m’ébranlait. Je restais immobile, attendant que la toilette se termine.
Après quelques minutes qui me semblèrent des heures, l’infirmière établit la perfusion, vérifia une dernière fois les appareils et quitta la chambre.
Le silence qui s’installa dans la pièce était oppressant. Ce silence me déconcertait, et une vague d'inquiétude m'envahit jusqu'à ce que la porte s’ouvre de nouveau, laissant entrer Brandon.
— Je suis là, mon amour. Tout ira bien, tu verras. Tu te réveilleras bientôt.
Ces paroles semblent toucher quelque chose au plus profond de moi. La chaleur et la tendresse de sa présence me réconfortent d'une manière inexplicable. Peu à peu, je plonge dans un sommeil profond, comme bercée par des vagues apaisantes.
— Vous feriez bien d’aller vous reposer, Brandon. Vous êtes resté ici depuis le début, et je vous en suis infiniment reconnaissante, mais maintenant que nous sommes là, il est temps pour vous de rentrer chez vous et de vous reposer.
La voix douce de ma mère résonne dans la pièce, cette voix qui m’a apporté réconfort et sécurité tout au long de ma vie.
— Je ne peux pas la laisser, proteste Brandon.
— Ne vous inquiétez pas pour elle. Vous avez besoin de dormir, Brandon. Gwendoline nous a informé que vous étiez resté à ses côtés jour et nuit depuis plusieurs jours. Il est temps que ses parents prennent le relais. S'il y a le moindre signe de sa part, je vous appellerai immédiatement, d'accord ?
— D'accord… Je reviendrai demain.
— Comme vous le souhaitez.
Brandon se leva, me déposa un baiser léger et quitta la pièce. Ma mère s’installa à l’endroit où il s’était assis, sortant de son sac un assortiment de magazines. Je connais ma mère ; je suis certaine qu’elle a amené tout un tas de lectures.
— Je t’ai apporté des magazines pour te faire passer le temps. L’infirmière nous a dit que tu pouvais nous entendre, alors je vais te lire tout ça. Honnêtement, je ne comprends pas comment tu peux aimer ces torchons, dit-elle avec un rire teinté de tristesse. Ton père va revenir bientôt ; il est allé chercher un café en bas. Il est inquiet, tu sais. Nous sommes tous inquiets. Les médecins ne comprennent pas pourquoi tu restes dans le coma aussi longtemps. Tu étais censée te réveiller depuis un moment déjà…
Les larmes se mettent à couler sur ses joues, et elle murmure avec une douleur palpable.
— Tu me manques tellement, ma puce. C’est si difficile de vivre sans toi, et Brandon est complètement effondré. Je ne l’ai jamais vu comme ça. Il t’aime tellement, ma chérie, c’est évident. Alors, s'il te plaît, réveille-toi.
Ma mère caresse doucement ma joue, et ce geste me réchauffe le cœur. Ses mots me brisent. J’aimerais tant me réveiller, mais je suis prisonnière de cet état. Chaque instant, j’essaie de faire bouger un membre, mais c’est en vain. Je fais de mon mieux, maman, je jure que j’essaie de toutes mes forces, mais mon esprit semble vouloir rester dans cet état, sans que je puisse le contrer.
Je perçois le bruit de la porte qui s'ouvre et sais que mon père est revenu.
— Tiens, ma chérie, bois ceci, ça te fera du bien.
— Merci…
— Comment va ma poupée ?
— J’ai essayé de lui parler. Je ne sais même pas si elle peut nous entendre.
— Tu te rappelles ce que le médecin a dit. Les personnes dans le coma ressentent ce que nous ressentons et entendent ce que nous disons, même si leurs corps ne réagissent pas. Il faut faire confiance à ta fille, elle est forte.
— Je le sais. Elle est comme son père, elle a hérité de ta force.
— Tel père, telle fille.
— Vous avez toujours eu une relation si spéciale. Parfois, j’ai été jalouse de cette complicité. Je sais, c’était idiot de ma part.
— Ta fille t’aime plus que tout au monde, et tu le sais.
— Oui, et moi, je l’aime au-delà du soleil.
— Elle le sait. Je te promets qu’elle le sait.
J’entends mon père prendre ma mère dans ses bras. C’est étrange comme le fait d’être dans le coma révèle des vérités que l’on ne connaissait pas lorsque j’étais consciente. Cette révélation de ma mère est une surprise douloureuse. Si j’avais su qu’elle traversait une telle détresse, je n’aurais pas agi comme je l’ai fait. Ma mère a toujours été un modèle pour moi. Je voudrais tant lui ressembler un jour. Il est si triste et décevant de constater qu’elle a peu pensé à moi. Une fois réveillée, je ferai tout pour lui montrer combien je l’aime.
— J’ai parlé au médecin dans les couloirs pour avoir des nouvelles, dit mon père.
— Alors, qu’en pense-t-il ?
— Eh bien… Pas-grand-chose, en vérité. Son état est stable, la commotion cérébrale s’est résorbée, mais il pense qu’elle est encore dans le coma parce qu’elle le veut.
— Tu veux dire que c’est elle qui a choisi cet état ?
— Oui. Peut-être que dans son subconscient, elle ressentait un malaise, et son esprit a décidé de se mettre en veille.
— Mais pourquoi ?
— Elle a traversé des périodes très difficiles durant son enfance.
— Ne me parle pas de ça. Tu sais que cela me met mal à l’aise.
— Je sais que tu n’as pas envie d’en parler, mais il va falloir le faire. Elle ne peut plus supporter cela seule. Elle a besoin d’aide.
— Tu ne vas quand même pas l’envoyer chez un psychologue ?
— Oui, je vais le faire. Nous aurions dû le faire depuis longtemps.
— Elle ne le voudra pas.
— Je le sais, et c’est pour cela que j’ai besoin de ton aide.
— Non ! Non ! Hors de question ! Tu te souviens de la dernière fois qu’elle est allée voir un psy ? Je ne peux pas supporter cela de nouveau. Je n’en ai pas la force.
— C’est pour son bien. Sinon, elle risque de ne pas sortir de cet état.
— Elle s’est bien rétablie jusque-là.
— J’y ai cru aussi, mais j’avais tort. Elle garde tout pour elle-même. Elle n’en parle jamais, mais je suis sûre qu’elle y pense chaque jour.
— On peut en parler à Brandon.
— Non. Ce n’est pas son affaire. Et Vic m’a dit qu’elle ne voulait pas qu’il le sache, de peur qu’il change de regard à son égard.
— Il l’aime, Aiden, ça se voit. Et je suis certaine qu’elle ne nous en voudra pas si nous lui en parlons.
— Je préfère ne pas prendre ce risque. Je suis désolée.
À cet instant, je voudrais remercier mon père. Depuis mon adolescence, je cache un lourd secret que j’emporterai avec moi. Seuls mes parents et quelques personnes impliquées connaissent la vérité. Même Gwen ne le sait pas, et je ne veux pas la traumatiser.
Mes parents sont restés avec moi toute la journée. Ils m’ont lu des articles, m’ont parlé, ont partagé des moments de rire et de complicité, comme s’ils voulaient compenser leur inquiétude par cette présence chaleureuse. Leur tendresse me touche profondément. Je les vois comme ils étaient à leurs débuts, malgré les signes évidents d’angoisse qu’ils tentent de masquer.
Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé depuis que mon esprit a commencé à capter les voix de mes proches. Peut-être suis-je partie pendant plusieurs jours avant de revenir avec plus de force. Cette incertitude m'angoisse. Et si je restais dans le coma pour l’éternité ? Ce n’était pas ce que je voulais. Maintenant, plus que jamais, je ressens le besoin de retrouver la présence de mes proches et de leur parler.
Un choc étrange parcourt ma tête, comme si des millions de fourmis se déplaçaient le long de mes jambes et de mes bras. La sensation est bizarre, presque douloureuse. Des bruits provenant de la chambre me parviennent. Je perçois des voix, reconnaissant celles de mes parents et de Brandon. Depuis quand est-il revenu ? Je ne l’ai même pas entendu entrer.
À cet instant précis, je sens que ma vie est sur le point de prendre un tournant décisif.
Une lumière blanche éblouissante se profile au loin.