Sexe et dépendances (2006) Stephen McCauley
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Sexe et dépendances (2006) Stephen McCauley
Les aventures cybernétiques désillusionnées d’un quadragénaire gay en quête de sens
Mine de rien, Sexe et dépendances et le cinquième livre de Stephen McCauley, auteur américain d‘origine italo-irlandaise. En lisant sa biographie, on est frappé de voir le nombre de métiers qu’il a pu exercer, de vendeur à assistant en maternelle en passant par professeur de yoga ou agent de voyage. Sans doute ces expériences lui ont-elles permis de se construire un imaginaire assez foisonnant qu’il retranscrit désormais dans ses romans. Deux d’entre eux ont d’ailleurs déjà été adaptés pour le cinéma : L’objet de mon affection, avec Jennifer Aniston, qui, apparemment, n’était pas une grande réussite, et La vérité, ou presque, réalisé par Sam Karmann avec Karine Viard et André Dussollier.
Le début
Agent immobilier à Boston, William Collins passe ses soirées de quarantenaire célibataire à faire le ménage. Et entre deux coups de torchon il navigue sur Internet pour se trouver un coup d’un soir. Mais lassé de toutes ces histoires sans lendemain avec des mecs sans intérêt, il se décide à faire une pause. Plus de sexe, donc, et il se concentre sur son travail, qu’il avait il faut dire un peu malmené ces derniers temps. Un jour un couple rentre dans son agence pour acheter un bien immobilier ; William tombe aussitôt sous le charme de Samuel et Charlotte et décide de s’investir à fond pour trouver la maison de leur rêve. Oui mais pour cela, il lui faudra apprendre à les connaître un peu mieux, ce qui n’est pas pour lui déplaire.
Analyse
Ce roman de Stephen McCauley est absolument charmant, et Sexe et dépendances donne envie d’en savoir un peu plus sur l’auteur. L’histoire est assez originale pour attirer l’attention et pourtant c’est la banalité, en tout cas la véracité des situations qui donne au roman son petit goût de revenez-y. Les personnages sont à la fois pathétiques et attachants, on peut tous se retrouver dans une ou plusieurs de leurs péripéties. Nous sommes en présence des chroniques plus ou moins acerbes de la vie quotidienne de personnages somme toute assez communs, et que rien ne prédestine à de grand destin. Mais c’est justement ce qui intéresse le romancier, qui campe ses protagonistes dans un contexte où le pays dans lequel ils habitent a subi un traumatisme peu banal.
L’écriture de Stephen McCauley est drôle, le trait est acerbe sans être méchant et le ton ironique qu’il prend pour parler des États-Unis et, en l’occurrence, de l’après 11 septembre, révèle une approche très intéressante des situations. Car Sexe et dépendances est, comme son pitch ne l‘indique pas, une petite étude que l’on pourrait quasiment qualifier de sociologique dans son traitement de l‘Amérique contemporaine. Certes, c’est un tout petit peu exagéré de le présenter tel quel, mais à peine, au fond. Tous les personnages du roman ont été traumatisés par l’effondrement des tours du Wall Trade Center et, l’approche psychologique que l’auteur utilise pour leur trouver une activité dérivative afin de dépasser ce choc est maligne.
Ainsi, pour certains des personnages, comme celui de William ce sera le sexe ou le nettoyage compulsif de son appartement, d’autres comme Charlotte se noieront dans l’alcool tandis qu’une autre des protagonistes du roman aura une frénésie de visite d’appartements. Et Stephen McCauley ne charge pas ses personnages, on sent qu’il a une affection pour chacun d’entre eux, même si certains comme la locataire de William sont des caricatures ambulantes. Les dialogues sont franchement savoureux tandis que l’auteur ménage tout de même des moments de tendresse qui apparaissent de manière inattendue. Sexe et dépendances est une chronique franchement savoureuse, légère et sans prétention, à déguster avec plaisir.