

Le souterrain
Su Panodyssey puoi leggere fino a 10 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 9 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Le souterrain
- Mesdames et messieurs, je vous remercie d’avoir suivi cette visite du Clos Lucé. Nous allons nous quitter devant ces œuvres admirables de Léonard de Vinci. Prenez le temps de déambuler au sein dans ce chef d’œuvre de la Renaissance et de profiter des jardins. Je vous souhaite une agréable journée.
Les deux amis sortirent de l’atelier du maître, silencieux, les esprits encore dans la visite.
- Tu te rends compte Martin, si Léonard n’était pas mort si vite, François 1er aurait eu le temps de faire construire la cité royale.
- Oui, fabuleux projet. Une cité idéale baignée de canaux et de jardins.Tu veux bien qu’on redescende dans la grande salle je veux faire des photos du mobilier?
Alex suivit son ami jusqu’au Rez de chaussé. Martin fixait son objectif sur des détails d’ébénisterie lorsque le regard d’Alex fut attiré par ce qui semblait être une petite porte dérobée dans le décor. Il ne l’avait pas repéré lors de la visite guidée et s’en étonna. Il s’approcha, passa sa main sur ce qui ressemblait à un détail de moulure. Ses doigts glissèrent sur le stuc, un déclic se fit entendre. Les deux amis seuls dans la pièce furent surpris de l’écho provoqué par ce simple geste.
- Qu’est que tu as fait Alex?
- Je crois qu’il s’agit d’une porte secrète.
- Le souterrain dont nous a parlé le guide?
- Une seule manière de le savoir.
Alex glissa ses doigts dans une petite fente révélée par le déclic. Il tira vers lui le panneau mural qui se déplaça avec facilité.
- Mince alors!
Devant eux une arche taillée dans la roche s’ouvrait sur un escalier de pierres. Ils descendirent les marches et arrivèrent dans un large tunnel. Au-dessus d’eux, ils entendirent la porte se refermer dans un glissement lent. L’obscurité se fit soudaine.
- Alex il semble que l’on soit enfermé là!
- Ne t’inquiète pas. Si on a pu passer dans un sens on passera dans l’autre. Par contre, il fait sombre. Allumons nos téléphones.
Devant les deux amis, le tunnel s’enfonçait. Ils marchèrent jusqu’à ce qui semblait être une cheminée naturelle. Au-dessus d’eux un trou de lumière et un courant d’air.
- Martin, on marche dans les pas du roi de France et de Léonard de Vinci!
- Oui je saisis l’idée, mais j’aimerai bien savoir comment on va sortir.
À cet instant, Martin dont la batterie de téléphone venait de rendre l’âme, trébucha et s’affala contre la paroi.
- Aïe! Viens par ici. Approche ta lampe!
Dans le mur, des niches semblaient avoir été creusées comme de minuscules petits autels.
- Aide moi à me relever!
Alex tendit la main à son ami qui prit appui sur une niche. Son bras sembla s’enfoncer vers le sol. Le mur de roche glissa vers le bas révélant une ouverture. Une minuscule chambre apparût. Il n’y avait la place que pour y glisser un petit coffre.
- Qu’est ce que c’est? demanda Alex.
- Aucune idée. Sortons le.
Le coffre était réalisé dans un bois précieux. Son couvercle marqueté offrait un médaillon contenant une salamandre couronnée. L’insigne du roi François 1er.
A la grande surprise des deux visiteurs, le coffre n’était pas scellé.
- Prends la lampe. Je vais l’ouvrir.
- Je ne suis pas sûr. J’ai un mauvais pressentiment.
- Arrête, poule mouillée lança Alex en soulevant le couvercle.
Le coffre contenait un document rédigé sur du papier français. Alex le reconnut aux indications que le guide leur avait fournies plus tôt. Avec une extrême délicatesse Martin sortit le document et le déplia.
Leur lampe révéla des croquis et des encarts de texte. On dirait un projet d’architecture chuchota-t-il. Le son de sa voix avait soudainement baissé comme pour ne pas troubler ce moment solennel. Il avait l’impression d’avoir voyagé dans le temps.
- Whaou Martin, tu réalises ce que l’on a sous les yeux?
- Oui de vieux papiers, sans doute les plans du Clos Lucé. On va peut-être trouver l’emplacement du tunnel. Regarde il y’a un texte ici. C’est un français ancien mais je n’ai pas fait un an de paléographie pour rien à la fac. Écoute! « Comme un passage entre le monde ancien et celui que vous pourriez offrir, mon Sire. Il suffit de franchir le pont pour le faire exister ». Sûrement les plans d’un nouveau château.
- Mais non regarde, ces canaux, ces jardins, ces bâtiments organisés de façon symétrique. On dirait la cité royale. Cette fameuse cité idéale conçue par Léonard.
- Je pense qu’il faut tout ranger et emporter cela à la surface pour le rendre à l’accueil du site.
- Ces documents ont cinq cent ans Martin. Tu imagines.
- Justement ils doivent être protégés de l’air et de la lumière pour être bien conservés.
Alex semblait happé par le document. Il approcha sa lampe et son visage sur les détails des dessins. Tout prenait forme, il visualisait la cité en trois dimensions. Il lui semblait voyager dans ce havre de paix et de sciences. Autour de lui se dressaient les grands quartiers, les points d’eau faisant la jonction. Il lui semblait entendre le brouhaha de la ville, les artistes, les promeneurs.
- Tu m’entends Alex? Allez! Range ça dans le coffre et on remonte.
Martin avait interrompu la rêverie de son camarade.
- D’accord, passe-moi le coffre.
En tournant la petite caisse de bois vers son ami, Martin la renversa. Un petit objet métallique tomba sur le sol sablonneux du tunnel.
- Qu’est-ce que c’est encore que ça?
- On dirait un garde-temps.
- Un quoi?
- Un garde-temps, un chronomètre si tu préfères. Ouvre le pour voir.
- Ça ne s’ouvre pas.
- Si, regarde! Lança Alex agacé. Il doit y avoir un petit bouton sur le côté
- Non il n’y a rien, je t’assure, regarde par toi-même. Ce n’est pas une montre ce truc.
Alex saisit le petit objet de métal brillant. Il le fit tourner entre ses doigts. Ce n’était effectivement pas un garde-temps. Pourtant l’objet était rond, bombé, décoré de liserés floraux. Sur le dessus, gravé avec un soin méticuleux, l’homme de Vitruve occupait le centre de l’objet.
- Je ne sais pas ce que c’est mais c’est sublime. Martin, penché au-dessus de l’épaule de son compagnon admirait la précision de ce bijou. Son métal brillait sous la lampe du téléphone dégageant toutes les couleurs du spectre.
Doucement il passa son doigt sur la face bombée. Sentit les délicates nervures de la sculpture. En aveugle il ferma les yeux pour mieux saisir le dessin. Son doigt frôla une minuscule petite boule au centre de la silhouette. Il appuya légèrement et un mécanisme fit s’ouvrir le couvercle.
Le tunnel s’illumina soudain.
Les deux amis durent s'asseoir pour réaliser ce qui se passait réellement. Alex avait posé sur le sol le petit mécanisme. L’objet métallique diffusait une lumière blanche qui projeta dans le souterrain l’image en hologramme d’une partie de la cité royale. Alex reconnut immédiatement ce qu’il avait pu observer sur le croquis.
- Léonard était un génie, le plus grand des génies!
- C’est un peu flippant quand même.
Alex se leva et marcha à travers les formes holographiques. Il déambula au milieu de ce qui semblait être un château semblable à ceux qu’ils avaient visités les jours précédents en bord de Loire. Son regard fut soudain attiré par une construction qui semblait en suspension.
- Regarde il y a un pont.
- Ha oui. Bon tu veux bien que l’on range tout ça et on remonte.
Alex était en admiration devant ce qui l’entourait. Il semblait en lévitation. Comme s’il voyageait dans une dimension parallèle.
- Oh rabat joie, profite plutôt de cette merveille. Mais dis moi, tu peux relire la phrase qui était sur les plans? Tu sais, celle du début.
Martin s’empara à nouveau du papier en soupirant, le déplia avec soin et lu:
- « Comme un passage entre le monde ancien et celui que vous pourriez offrir, mon Sire. Il suffit de franchir le pont pour le faire exister ».
- Il suffit de franchir le pont pour le faire exister.
Alex s’approcha de l’étroit pont suspendu. Il le reliait avec un autre palais, rappelant le style classique de l’Antiquité.
Martin l’avait rejoint. Ensemble, ils posèrent le pied sur la fine bandelette de lumière, attirés par le cœur de la nouvelle cité, chef d’œuvre de la Renaissance. Dans le tunnel le calme et l’obscurité régnaient.
La disparition des deux étudiants fit la Une des JT dès le lendemain matin.

