Chapitre 29 - Étrange rencontre
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Chapitre 29 - Étrange rencontre
Florence, 1525.
Les échoppes débordent de fruits juteux et de légumes colorés, tandis que les bouchers exposent fièrement leurs viandes fraîches. Les artisans s’affairent dans leurs ateliers, créant des bijoux étincelants, des sculptures élégantes et des tapisseries somptueuses.
Au cœur de la ville, la majestueuse cathédrale de Santa Maria del Fiore se dresse fièrement, sa coupole imposante dominant le paysage. Les fidèles se pressent déjà pour y entrer, tout en admirant les fresques et les sculptures qui ornent ses murs. Non loin de là, les palais de la famille Médicis, symboles de la puissance et de la richesse de Florence, se dressent le long de l'Arno. Le Palazzo Vecchio, avec sa tour imposante, abrite le gouvernement de la ville, tandis que le Palazzo Pitti, avec ses jardins luxuriants, est le lieu de résidence de la puissante famille. Des nobles se promènent dans les jardins, discutant de politique et d’art, tandis que les courtisans rivalisent d’élégance dans leurs somptueuses tenues.
Tout en contraste, Les ruelles étroites et sinueuses de Florence regorgent de tavernes animées, où les habitants se retrouvent pour partager un verre de vin et discuter des derniers potins. Les cafés sont remplis d’intellectuels et d’artistes, qui devisent, rêvent ou jouent aux cartes.
Paracelse, étranger dans cette ville d’art et de science, se fraie un chemin à travers le labyrinthe urbain. Sa silhouette se détache parmi la foule. Il observe, fasciné, le va-et-vient incessant des Florentins, lorsque son regard est capté par une figure singulière. Dans l’ombre fraîche d’une ruelle adjacente, un jeune homme l’observe. Vêtu d’une robe sombre bordée de fourrure, accoutré d’un étrange chapeau qui lui serra la tête et d’une barbe noire naissante, sa physionomie ne passe pas inaperçue.
— Maître Paracelse, je présume ? lance Cardano d’une voix ferme, mais teintée d’amabilité.
Surpris d’être reconnu, Paracelse hoche la tête, son intérêt piqué au vif.
— Et vous êtes… ?
— Giacomo Cardano, serviteur des étoiles et des mystères de l’univers.
Cardano esquisse un sourire énigmatique.
— Je vous attendais. Venez, j’ai beaucoup à partager avec vous.
— Mais comment avez-vous su ?
— Le ciel m’a dicté votre arrivée.
Malgré cette réponse sibylline, il suit son hôte. Ils s’installent dans une auberge discrète, à l’écart du tumulte de la rue. Les poutres de chêne du plafond témoignent de siècles passés, et la lumière tamisée crée une atmosphère intime. Autour d’eux, les conversations des autres clients se fondent en un murmure lointain.
— Les étoiles, commence Cardano, ne sont pas de simples lumières dans le ciel. Elles guident nos destins, révèlent des secrets cachés dans l’âme du monde.
Ses yeux scintillent d’une passion contagieuse. Paracelse écoute, captivé. Chaque mot de Cardano est une fenêtre s’ouvrant sur un monde inconnu, mélange enivrant de science et de mysticisme. Les heures s’écoulent, oubliées, alors que le soleil plonge derrière les toits de Florence, baignant la ville d’une lumière dorée.
Après une pause, l’Italien avoue à son interlocuteur :
— Nous sommes pareils, vous et moi. Nous sommes venus à la science grâce à la médecine, mais nous savons tous deux que le corps humain est bien peu de choses face à l’immensité de l’univers.
Nombreux sont ceux qui estiment que Paracelse est un étudiant aux idées révolutionnaires, mais cet homme est plus déroutant encore !
Cardano lui propose de venir lui rendre visite dans son atelier, à quelques pas de là. Paracelse, piqué par la curiosité, accepte. Il lui glisse l’adresse sur un petit morceau de papier.
— Je vous attends demain à l’aube. J’aime me lever tôt !
Et le voilà qui s’éclipse aussi discrètement qu’il est apparu.