Chapitre 14 - L’épreuve du feu
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Chapitre 14 - L’épreuve du feu
solennelle. Il expose les accusations qui pèsent sur Richard, des crimes graves qui ont secoué la société et qui exigent une punition exemplaire. Les mots de l’Inquisiteur résonnent dans l’esprit de Richard, qui lutte pour rester debout malgré la douleur et l’épuisement.
— Richard Von Strattheim, vous êtes accusé d’avoir détourné une jeune sœur de son devoir envers Dieu. C’est un crime impardonnable. Une telle propension au mal ne peut être condamnée que par la seule sanction qui puisse laver vos péchés : le supplice du bûcher. Prions pour que votre âme puisse trouver la paix éternelle.
Une foule compacte se rassemble autour du condamné. Certains crient de joie à l’annonce de la sentence. D’autres lui lancent des légumes pourris.
Depuis l’aube, l’esprit de Richard est ailleurs. Il revit sans cesse ses derniers moments avec Hildegarde. Le soldat lui ordonne de se relever, tire sur sa chaîne avec brutalité et le conduit vers le tas de bois. Le bourreau attend patiemment à côté. Un autre militaire l’attache contre le poteau. Un religieux s’approche et prononce les derniers sacrements. Perdu dans ses rêves, Richard ne voit pas la haine qui luit dans le regard du frère. Le bourreau dépose le flambeau sur le bûcher. Un frisson parcourt la foule. Le supplicié hurle de douleur. Les flammes commencent doucement à s’enrouler autour de ses pieds nus. La chaleur intense est insupportable. La fumée, épaisse et suffocante, s’élève rapidement, enveloppant le visage de Richard. Il tente de retenir sa respiration, mais l’air brûlant et irrespirable pénètre dans ses poumons, provoquant une toux incontrôlable. La chaleur continue de monter, grimpant le long de ses jambes, faisant fondre la peau et dégageant une odeur nauséabonde…
— Arrêtez immédiatement !
Au milieu de la foule, deux religieuses se précipitent vers l’Inquisiteur.
— Par la grâce divine, je vous ordonne de m’écouter ! crie la Révérende Mère à l’adresse de l’Inquisiteur. J’ai le moyen de prouver l’innocence de Richard Von Strattheim. Éteignez ce feu !
L’Inquisiteur fait un geste au bourreau. Celui-ci jette de l’eau sur le bûcher. D’un ton peu aimable, Konrad déclare :
— J’espère que vous avez une bonne raison de me désavouer ainsi, devant le peuple !
— Cet homme est accusé d’avoir volé la pureté de Sœur Hildegarde, présente ici. Je demande que sa virginité soit vérifiée publiquement !
Un murmure d’étonnement se propage parmi les spectateurs. Une telle demande est audacieuse et sans précédent. Les regards se tournent vers l’Inquisiteur, qui semble réticent à accorder cette faveur. Il connaît cependant l’influence de la Mère Supérieure dans la région, c’est pourquoi il décide d’accepter la requête. La Révérende Mère observe la foule et fixe son regard sur une femme, élégamment vêtue, mais surtout en attente d’un heureux événement. Elle s’approche d’elle et lui demande :
— Madame, seriez-vous disposée à examiner Sœur Hildegarde et à annoncer publiquement votre conclusion ?
L’intéressée acquiesce en silence. Elle s’approche de la jeune sœur, soulève sa robe et procède à l’inspection. Hildegarde est pâle. Se sentir ainsi envahie dans son intimité est insupportable. Au moment où elle pense défaillir, la femme enceinte recule et s’adresse à la Mère Supérieure.
— Il n’y a aucun doute, cette fille de Dieu est vierge.
La Révérende Mère pousse un soupir de soulagement. Un murmure de soulagement se fait entendre, suivi d’un silence respectueux. Les spectateurs sont frappés par cette révélation inattendue.
— Maintenant que la pureté de Sœur Hildegarde a été prouvée, il est clair que les accusations portées contre Richard Von Strattheim sont infondées. Je demande donc que sa vie soit épargnée.
Contraint par les preuves évidentes, l’Inquisiteur finit par accorder la clémence au supplicié. À contrecœur, le bourreau libère Richard du poteau. Avec les pieds calcinés et la tête embrumée par la fumée et la chaleur, il s’effondre sur les braises. Un soldat le prend par les épaules et, autant que possible, amène l’homme près des deux sœurs.
— Cet homme est désormais sous votre responsabilité, annonce Konrad.
La foule applaudit. Peu habituée à un tel dénouement, la plupart considèrent que ce jugement, directement venu de Dieu, est un bon présage.