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Chapitre 3

Chapitre 3

Pubblicato 29 feb 2024 Aggiornato 29 feb 2024 Curiosità
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Chapitre 3

De nouveau dans mon lieu favori et dans une position confortable, je me cale correctement contre ma tête de lit en gardant mon ordinateur portable sur les genoux. Sur internet, dans la barre de recherche je tape « poisson rouge bocal » en espérant en apprendre plus sur mon nouveau colocataire. La page affiche alors une succession d’articles dont les titres m’interpellent. « Le poisson rouge ne peut pas vivre dans un bocal. » « Obliger un poisson rouge à survivre dans un bocal est une forme de maltraitance animale. »

Je fais défiler toute la première page de plus en plus étonnée. Pourquoi le vendeur m’a-t-il offert un bocal dans ce cas ?

Je clique sur un article au hasard et ce que je lis m’horrifie. Mon visage déjà pâle doit perdre le peu de couleurs qu’il lui reste. Incapable de réfléchir, je reprends mon téléphone et rappelle ma mère.

— Que se passe-t-il bichette ?

— Le vendeur est cruel ! Maman c’est marqué partout, le bocal est une torture pour un poisson rouge. Il leurs faut des aquariums, d’au moins soixante-dix litres. Sinon ils ne peuvent pas se développer et souffrent atrocement jusqu’à mourir !

— Oh…c’est triste.

— Triste ? Affreux tu veux dire ! Je n’ai pas pris un poisson pour le voir agoniser sous mes yeux. En plus il ne bouge toujours pas. C’est bizarre non ? Tu crois que c’est l’effet du bocal ?

— Je ne sais pas quoi te répondre bichette. Tu as regardé sur internet ?

— Je suis justement sur plein d’articles et ce que je lis me donne mal au ventre.

— Tu as cherché les raisons pour lesquelles un poisson ne bouge pas ?

Je réagis que non, je n’ai pas cherché cette information. Mes doigts courent sur le clavier et les réponses ne tardent pas à tomber comme une sentence.

— Surimi est malade ! Maman ce vendeur m’a vendu un poisson malade ! Je vais y retourner et lui dire ma façon de penser à celui-là. C’est inadmissible !

Furieuse, je le traite de tous les noms.

— Tu vas retourner au magasin ?

— Oui ! Je veux des explications ! je crie dans le téléphone.

 

J’enfile un jean à la place de mon pantalon de sport et garde mon sweet. J’arrange légèrement mes cheveux et vient devant le buffet où Surimi n’a toujours pas changé de position.

— Tiens bon mon vieux, je n’en ai pas pour longtemps. Tu ne profites pas que je pars pour mourir hein, sinon je vais beaucoup t’en vouloir.

 

Dans ma voiture, mes mains sont crispées sur le volant et j’insulte plusieurs conducteurs qui me klaxonnent. Visiblement je ne me gare pas assez vite et bloque toute la rue. Si seulement la place était plus grande et que celui derrière-moi me collait moins, je m’en sortirais mieux.

Enfin garée, je marche jusqu’au Jardiland et trace au rayon animalerie. Le vendeur de la veille n’est pas là, du moins je ne l’aperçois pas. J’arrête une vendeuse avec son badge d’accroché à son t-shirt.

— J’ai acheté un poisson chez vous hier. Vous faisiez une offre, un poisson acheté le bocal offert.

— Oui, l’offre n‘était valable qu’hier pour le premier avril.

— Savez-vous qu’obliger un poisson à être dans un bocal est une torture ? Un acte de barbarie ? N’avez-vous pas honte d’inciter à la cruauté animale ?

Ma voix s’emporte alors que je ne voulais pas m’énerver.

— Heu et bien… bredouille la vendeuse.

— Je vais vous dénoncer ! Vous connaissez la fondation Brigitte Bardot ?

— Madame, la vente de bocal pour poisson d’ornement est autorisée en France.

— Pfff, je fais en levant les yeux. Poisson d’ornement… Nous parlons d’un être vivant, pas d’une sculpture ou d’un bout de plastique !

— Je peux appeler mon chef si vous voulez.

— Je m’en moque de votre chef ! Surimi est au fond de son bocal, en pleine dépression depuis que je l’ai ramené chez moi. Qu’est-ce que je fais moi maintenant ?

— Vous pouvez toujours nous le ramener…

Les yeux exorbités, je la pointe du doigt en plissant les yeux.

— Pour qu’il se croit abandonner ? Que vous le revendiez à quelqu’un qui le laissera agoniser dans son bocal ? Certainement pas ! J’ai acheté ce poisson et je vais l’assumer. Vous le rendre, mais n’importe quoi, je râle en soupirant.

— Il se peut que le problème vienne de l’eau de votre bocal. Avez-vous acheté de quoi tester les taux de votre eau ? Le Ph et les nitrites ?

— Parce qu’il faut avoir fait physique-chimie pour avoir un poisson ?

La vendeuse ne sait plus quel argument employer pour me calmer. Je crois même que plus elle essaye de m’aider plus je m’emporte.

— Mon poisson ne bouge pas. J’ai lu sur internet que ça pouvait être dû à une maladie. C’est souvent que vous vendez des animaux malades ?

— Ecoutez Madame, nous ne pouvons pas prévoir tous les désagréments…

— Les désagréments ? Vous avez bien dit les désagréments ?

— Nous ne vendons pas d’animaux malades. Mais ils sont nombreux dans chaque bac et il se peut qu’un soit malade et qu’il contamine les autres…

— Et ? C’est censé tout justifier ?

— A-t-il des points blancs sur son corps ? Ses nageoires sont-elles abîmées ?

— Je ne crois pas. Juste qu’il ne bouge pas.

— Avez-vous essayé de le nourrir ?

— Il a mangé ce matin.

La vendeuse semble rassurée quand je lui donne cette information.

— Votre poisson peut souffrir de stress. Le changement d’environnement et une mauvaise qualité de l’eau peuvent en être la cause. Avez-vous pensé à en prendre un deuxième pour qu’il ne s’ennuie pas et se sente apaisé ?

Je vois rouge en entendant sa dernière proposition.

— Vous insinuez que je devrais mettre deux poissons dans le bocal ? Alors que même un seul n’a pas la place d’y vivre ? Vous vous moquez de moi !

— Pour ce qui est de leur espace. Je peux vous conseiller des aquariums. Certains sont déjà totalement équipés et nous avons plusieurs contenances en rayon.

— Hors de question, je ne vais certainement pas continuer à vous enrichir alors que vous maltraitez vos bêtes ! Non, je venais surtout pour vous exposer ma situation et que vous m’expliquiez.

— Ecoutez…

— J’en ai assez entendu. Je ne vous remercie pas et ne vous souhaite pas une bonne continuation. Au revoir Madame.

En tournant les talons, je me dirige déjà vers la sortie du magasin sans prêter attention à ce qu’elle bafouille dans mon dos.

 

Je ressors de l’enseigne. Toujours furibonde, je remonte dans ma voiture et claque ma portière.

— Mais quelle imbécile ! je fulmine en attachant ma ceinture.

Tout en roulant pour rentrer chez moi, je réagis que j’ai oublié d’acheter le cactus pour lequel j’étais allée à Jardiland la veille. Je trouverais un autre endroit pour m’en procurer un. Je ne vais pas revenir ici et encore moins leur faire le plaisir de faire des achats chez eux. Une chose est sûre, je n’ai pas terminé de leur faire une médiocre réputation.

Une fois le douzième arrondissement de Paris quitté, j’entre dans Saint Mandé et me gare dans le parking avant d’entrer chez moi.

— Surimi, je suis rentrée, dis-je en retirant mes chaussures.

Encore mon sac sur l’épaule, je vais devant le buffet où je vois mon poisson sur le côté au fond du bocal.

— Surimi ! je crie en balançant mon sac sur le canapé.

Pas le temps de prendre l’épuisette, la situation est trop grave. C’est une urgence. Sans remonter la manche de mon sweet, je plonge ma main dans l’eau froide. Le poisson se redresse et nage instantanément autour de mes doigts.

— Bon sang, tu m’as fait peur ! Arrête de jouer avec mes nerfs comme ça sinon je te fais frire.

Ma main hors de l’eau, je marche vite jusqu’aux escaliers pour monter à la salle de bain et m’essuyer. J’en profite pour retirer mon sweet qui a l’extrémité d’une manche trempée.

 

Incapable de rester indifférente à la souffrance de mon nouveau colocataire, je cherche sur internet des informations sur les aquariums. D’après ce que je lis il m’en faudrait un de minimum cent litres. Vu mes connaissances, un aquarium déjà tout équipé est préconisé. Je lis aussi qu’il faut attendre quatre semaines entre la mise en eau et le transfert des poissons. Une histoire de cycle de l’azote et de nitrites. Dans un petit carnet à spirales je note les informations les plus importantes puis je commence à regarder les prix des aquariums.

— 700 euros ! je m’écrie. 800, 920…

Plus je descends sur la page plus les prix augmentent et me donnent le tournis. Toujours assise sur le canapé avec la boite de kiri à côté de moi, je jette des coups d’œil à Surimi qui se tient droit sur les graviers mais ne bouge pas.

— Tu veux une belle maison ? Si je t’en achète une grande tu me promets de nager ?

Je continue à lui poser des questions comme s’il allait me répondre. Mes yeux reviennent sur l’ordinateur avec lequel je poursuis mes recherches.

 

Mercredi 3 avril 2022

A neuf heures mon portable sonne et je sursaute dans mon lit. Je coupe l’alarme et m’assois au bord du lit pour enfiler mes chaussons. Je saute presque sur mes pieds et descends dans le salon. Les rideaux ouverts je viens devant le bocal. Surimi est toujours vivant, bien qu’immobile.

— Salut mon p’tit mec. Tu as passé une bonne nuit ?

En même temps que je lui parle je lui donne quelques paillettes qu’il se dépêche d’avaler.

— Hum, monsieur se souvient qu’il peut nager dès qu’il s’agit de manger. Je vois… Tu as de la chance, le vendeur m’avait dit « un petit peu » mais comme il m’a dit que des bêtises, tu en auras un peu plus ce matin. Mais n’en profite pas et ne prend pas l’habitude. C’est exceptionnel.

Je referme le flacon et le pose à côté du bocal.

— Monsieur Surimi votre nouvelle demeure arrive dans…

La tête tournée vers la pendule je calcule rapidement.

— Entre trois et quatre heures. Les livreurs ont intérêt à être à l’heure pour que je te sorte le plus vite possible de ton bocal.

 

Pour la première fois depuis une éternité je me sers un verre de lait et grignote des biscottes un peu rassies vu le nombre de mois qu’elles ont passé dans le meuble. Je vais chercher les médicaments que j’avais laissé sur ma table de nuit par habitude et redescends. En traversant le salon, je ne peux m’empêcher de vérifier si mon poisson nage. Mais non, il a retrouvé sa place sur les graviers jaune fluo.

Après avoir mangé, je reprends mon téléphone pour appeler Aurélie.

— Allooo, je dis en insistant bien sur le mot.

— Non mais tu es encore debout ? Qu’est-ce qui t’arrive ma Loulou ?

— J’ai dû travail. J’ai commandé une nouvelle maison pour Surimi. Les livreurs doivent l’amener en début d’après-midi. Ca va toi ?

— Ca va, marmonne Aurélie qui a l’air excédé. Encore des soucis avec la cruche. Tu sais, la cruche…

— Ta stagiaire ?

— Précisément. Je crois que je vais la tuer avant la fin de son stage, précise-t-elle à voix basse.

— Tu pourras venir après le travail ? J’aurais besoin de bras. De gros bras. Sportive et musclée comme tu es, j’ai tout de suite pensé à ma Lili favorite.

— Je termine à dix-huit heures.

— Ce sera parfait, je t’attendrais. Tout sera prêt tu n’auras qu’à m’aider à pousser les meubles.

— Pousser les meubles ? répète mon amie. Attends qu’est-ce que tu as acheté exactement pour ton arête ?

— Quelle question. Un aquarium bien-sûr.

— Ah oui, carrément…

— Mais j’ai fait une bonne affaire, je précise fièrement. Tu sais que ces trucs vitrés coûtent une fortune ? Pourtant ils sont complètement vides, l’eau n’est même pas comprise. J’ai quand même dû piocher dans mon livret A. Heureusement grâce à mes économies j’ai une petite fortune.

— Je n’en reviens pas. L’arête a réussi à te faire dépenser de l’argent. C’est inespéré.

— Oui plusieurs centaines d’euros. Mais l’aquarium est tout équipé et je l’ai eu pour le même prix que s’il avait été plus grand. Il fait cent quatre-vingts litres, c’est déjà pas mal. Et j’ai même le meuble d’inclus dans le prix. C’était une exclu web comme ils disent.

— Waw, fait Lili qui ne doit plus trouver les mots.

— Je sais c’est très étonnant, mais ça m’a paru une évidence.

— Tu as bien fait, je ne suis pas certaine qu’il aurait été très épanoui dans son bocal.

— Oh ! Mais je ne t’ai pas dit. Hier après avoir cherché, tu ne vas jamais croire ce que j’ai découvert.

Pendant plus de dix minutes je lui explique que faire vivre un poisson dans un bocal c’est de la maltraitance. Que je me suis sentie trahie et que sans hésiter je suis retournée au magasin. J’ai décrit brièvement ma discussion avec la vendeuse. Et détailler mes recherches de la soirée pour trouver une nouvelle maison digne de ce nom à mon poisson.

— Y a tout un cycle pour l’eau et il faut attendre quatre semaines normalement pour changer le poisson d’aquarium. Mais il m’est impossible de laisser Surimi dans son bocal. Tu comprends ?

— Oui oui…

— Donc j’ai poursuivi mes recherches. Il existe des bactéries qui accélèrent le traitement de l’eau. Je n’ai pas tout compris, mais en gros ça permet de mettre les poissons dans le nouvel aquarium dès le lendemain. J’ai horreur d’amazon, mais là il m’a été bien utile. J’ai tout commandé et mon paquet arrive demain, moins de quarante-huit heures pour la recevoir. C’est fantastique ! J’espère pouvoir mettre Surimi dans l’aquarium après-demain matin. Tu crois qu’il sera content ?

— Certainement.

— Il faut éviter de placer l’aquarium devant une fenêtre. Donc je vais déplacer le buffet pour mettre l’aquarium à sa place. Normalement ça devrait rentrer.

— Normalement ? Loulou ne me dit pas que tu n’as pas pris les mesures ! s’inquiète Aurélie.

— Tu me connais, j’ai fait ça à l’œil. Normalement ça ira.

— Justement oui, je te connais. La dernière fois que tu as dit ça il a fallu démonter le canapé parce qu’il ne passait pas ta porte.

— Oui bon je m’étais trompée de quelques centimètres, mais vraiment pas grand-chose. Et si le buffet ne rentre pas, je trouverais bien un autre endroit où le mettre. Mais l’aquarium sera contre le mur en face du canapé. C’est décidé. Et je ne changerais pas d’avis, même si je dois tout déménager.

 

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Luce 1 mese fa

le poisson qui aide l’humain à mettre la tête hors de l’eau 😉

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