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Chapitre 1

Chapitre 1

Pubblicato 1 set 2024 Aggiornato 4 set 2024 Chick-lit romance
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Chapitre 1

Injonction du juge. Il y a quelques mois, déjà. Mon ex-mari, Berniqueji, doit quitter le domicile conjugal.

Depuis, la cohabitation forcée dégrade notre vie. Elle impacte l’équilibre des enfants. Je dois faire quelque chose, ou nous allons tous toucher le fond.

—Je reviens du poste de police. Ils sont au courant de la situation. Berniqueji, demain, tu pars.

Le lendemain matin, je remplis une grosse valise. Pour qu’il visualise son départ. Je bluffe. Je ne peux pas le mettre physiquement dehors. Étrange, où est passé son discours culpabilisant pour me mettre la tête à l’envers ? J’en suis étonnée. Je ne sais pas jusqu’où son consentement peut aller. Il est imprévisible. Qu’il n’essaie pas de me dissuader du cours de notre vie. Qu’il n’essaie pas de retourner la situation. Car je poursuis ma ligne d’action.

Tout est prêt, c’est l’heure. Mon sang se fige. Mon cœur bat à grandes saccades. Rien ne peut me faire changer d’avis. Même pas un drame passionnel. Je suis déterminée. Emplie de doute aussi. Je n’exprime rien. Mon visage est fermé, la mâchoire verrouillée. J’ouvre la porte. Berniqueji attrape la valise. Expression misérable haut de gamme. Silhouette massive sur le palier. Je ferme la porte. Au ralenti. Éclair de douceur dans la violence de la situation. Berniqueji quitte le navire. Il s’engouffre dans l’ascenseur. L’œilleton me le confirme.

Capcity-le-Soubresaut, début d’après-midi. Je pose mon front sur la porte blindée de mon appartement. Le père de mes enfants est dehors. Douze ans de vie commune en cavale. Le pavillon de notre vie commune gît à mes pieds. En berne.

Trois petites perles. Adieu, soupir, soulagement. Je me recueille, l’air pensif. Suis face aux appartements voilés d’en face. Rien ne frémit. Le sentiment que le monde est mis sur pause ne dure que de maigres instants. Pas le temps de comprendre ce qui m’arrive. Deux sonneries au même moment. Le son vintage. Le chant du coucou.

Je m’empare avec célérité du téléphone fixe et du portable. Les mets sur la table de la cuisine. J’appuie avec chaque index sur les touches de réception. Son vintage et Chant du coucou cessent. Puis je colle les appareils contre chaque oreille. Je vacille. Manque de m’écraser sur le lave-vaisselle. Les voisines sont au bout des téléphones.

— Alors ? chuchotent-elles. Que se passe-t-il ? On n’entend rien de la cuisine, cela nous inquiète… !

D’un rire mal assuré, je les rassure sur l’ambiance délétère :

— Tout va bien, Berniqueji est parti sans faire d’histoire, leur expliqué-je, tout en allant vérifier par le judas de la porte qu’il ne soit pas revenu sur le palier.

Nul besoin de cavalerie policière. Pas de scènes de meurtres. Les hypothèses de scénarios catastrophiques émises les heures d’avant restent lettre morte. Il est parti, je suis étrangement calme.

Vingt-deux secondes plus tard, la sonnette retentit. Je vérifie par l’œilleton. J’ouvre la porte. Les voisines s’engouffrent dans l’appartement.

Lucifile est harnachée de son tablier à fleurs rose et orange. Elle est équipée de ses vieilles culottes blanches de grand-mère qui font office de chiffons.

Dune porte son éternel bonnet Gaspard noir et blanc. Ce dernier évite que des araignées ne se perdent dans ses cheveux jamais peignés. À la main et avec sa langue, elle tire son aspirateur.

Soudain, je les vois. Je perçois les atomes de stress dans l’atmosphère. Ils retombent un peu partout dans le salon. Lucifile et Dune me regardent et disent d’une même voix :

— Il y a besoin d’un bon coup de ménage ici, au travail !

Dune rajoute qu’elle ne travaille qu’avec son matériel. D’où son aspirateur. Pour tout dire, cela tombe bien. Le souffle de mon aspirateur sans sac agonise. Devenu inapte à repousser les moutons sous les meubles. Ne me restent plus d’opérationnelles que la pelle et la balayette coincées derrière le frigidaire. Inutile d’insister sur mon peu d’ambition au sujet de l’entretien de ma maison.

— Tu rames vraiment à contre-courant, ces-temps-ci, affirme Dune d’une voix empathique.

— Oui, je confirme, assure Lucifile. Et ça fait même un sacré bout de temps, rajoute-t-elle.

— Tu dois bien être la seule sur tout le territoire français à ne pas avoir de robot ou de vrai aspirateur, c’est basique pourtant!

J’entends, à des années-lumière, les propos que mes voisines échangent. Elles gravitent autour de moi sans que je puisse m’extirper de mon état ambivalent. Choquée d’avoir mis à la porte mon ex-mari. Sidérée par le fait d’avoir bien fait. Surprise d’y être parvenue. Cette conversation avec mes deux voisines est un cocon de résonance familière. J’y retrouve des récurrences qui entretiennent léthargie et traumatisme.

Je panique. Où sont les enfants ? Lucifile me prend la main :

        — Ne t’inquiète pas, ils sont à l’école jusqu’à ce soir.

         — Ah oui, c’est vrai, fais-je, soulagée.

         — Elle ne peut plus s’en sortir avec son mini balai. Regarde, Dune, il peluche plus que les saletés qu’il ramène !

         — Oui, pour le coup, là, faut la secouer un peu. Ils y auraient moins d’acariens et d’allergies chez elle, ça ferait du bien à ses garçons, ils sont tout le temps malades.

Elles ont raison, mes copines. Je vois le monticule de moutons qu’elles dégagent dans les petits vingt mètres carrés du salon. Je n’ose imaginer la hauteur de la montagne de poussière en faisant le ménage dans toute la maisonnée.

Plus l’énergie de nettoyer tant que Berniqueji est dans les murs. Je ne me sens plus chez moi. Les roulements du quotidien rouillent sur place, médusés par le tsunami qui fait trembler les murs de ma vie depuis quelques mois. Presque avec plaisir, je me replace dans l’actualité de ma vie, au cœur de mon appartement.

Les voisines sont torrides. Elles décrassent avec férocité le salon. Elles disent que c’est à cause de la situation que la maison est sale, que c’est normal, qu’il me faut du temps pour me réapproprier les murs et me sentir chez moi. Je ne dis rien et trouve très bien que mes voisines s’occupent de mon ménage ainsi. Je tourne en rond en les regardant, bouleversée après ce qui s’est passé. Le silence s’installe et soudain on entend :

— Alors ?

La voix rauque provient de l’extérieur, côté jardin.

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