VOYAGE VERT
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VOYAGE VERT
J’ai froid, le mois d’octobre a permis aux vents humides de revenir sur les côtes méditerranéennes du sud de la France.
Emmitouflée dans ma veste molletonnée framboise, je ne parviens pas à retrouver le confort qu’un thé à la menthe devrait également m’apporter.
Et pourtant les senteurs autrefois si prégnantes de mon enfance en Afrique pourraient, si elles étaient perçues aisément par mon cerveau, me procurer ce bien-être tant attendu.
C’est comme si mon stylo s’était éteint depuis que mes sens olfactifs et gustatifs ont été coupés, comme des fils reliant mes sensations au monde extérieur, par un virus qui sévit dans le monde et que j’ai contracté il y a deux ans.
Il me vient donc à l’idée que mon sens créatif en a été affecté également : l’aquarelle, la confection de bijoux, les peintures en perles, les coloriages mandalas ont pris des chemins éloignés de mon quotidien ancien.
Et c’est parce que je réalise tout cela et après une rééducation de mon nez aux huiles essentielles, que je me mets à écrire de nouveau !
Quel est donc ce lien mystérieux qui, en secret, invite à des retrouvailles avec l’Ecriture ? Et pourquoi le stylo plutôt que le clavier ? Il y a peut-être tout simplement un retour au sources primaires de l’inspiration. Celle de mon enfance, où les ordinateurs n’avaient pas encore envahi les saisons…
Nous vivions alors avec mes parents et ma sœur à Casablanca et je parcourais tous les jours de la semaine le quartier Maarif qui séparait notre domicile du Lycée Lyautey. Les étalages des échoppes gonflés de plantes aromatiques qui débordaient sur le trottoir en grappes suspendues, vertes, humides et odorantes. Un peu de fraicheur bienfaitrice sur mon trajet forcément coloré par toutes ces impressions.