Dans mes rêves, des fois, il y a une femme callipyge. Avec aussi de gros seins. Enfin c'est moi, bien sûr, qui mets dans le rêve ce genre de femme. Et, celle de l'autre nuit avait en plus les cheveux très courts. Une coupe à la garçonne comme c'était la mode à une certaine époque. Ainsi cette femme-là était tout à la fois féminine, maternelle et masculine mine de rien. La « femme au pénis » m'a dit ma psy quand j'ai raconté ça sur le divan. Une femme qui ne manquerait de rien, qui aurait absolument tout.

Tout ça est refoulé mais visiblement c'est un fantasme qui a cours à un moment donné de notre enfance. Oui, quand on imagine la mère toute puissante mais, là, ça m'avait créé un gros malaise au réveil.

Heureusement, cette fois-là ma psy n'a pas fait dans l'hyperréalisme comme souvent. Oui, quand elle ramène un rêve ou une histoire que je me raconteà ma relation avec elle, . C'est désagréable mais redoutable pour débusquer les jeux de transfert. Et finir par en sortir peut-être.

Bref. Après ma traversée en divan, je croyais être passé à autre chose mais, l'autre jour, on était dans un jardin tout au bord de la mer avec Eva. Ce n'était pas un rêve, c'était pour ce week-end, et soudain il y avait une femme un peu comme ça dans les allées de gravier. Oui, plus ou moins plantureuse et vigoureuse à la fois. Elle portait un bermuda et des crocs – tout ça n'était vraiment pas du meilleur goût – et elle était en train d'ajouter des fleurs au jardin. Des fuchsias hybrides dans les pots de pierre sur les murets. Elle n'avait pas les cheveux courts mais elle avait un burin et une masse et elle attaquait la pierre et le ciment. Elle cognait sans vergogne pour casser plus ou moins les bords parce que c'était trop étroit pour enfouir la motte visiblement.

C'est cette scène-là – une femme avec des crocs et un bermuda, un marteau et un burin – qui m'a fait repenser à mon rêve. Mais là c'était presque pire.

Ainsi il arrive un moment où tu ne peux plus échapper à tout ce que t'as refoulé.