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Les surfeurs

Les surfeurs

Publié le 26 mai 2020 Mis à jour le 26 mai 2020 Sport
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Les surfeurs

Mèches blondies par le soleil qui s'échappent des capuches, du vague à l'âme et un reste d'écume dans des yeux qui semblent regarder au loin. 

Dans quelle direction ? Celle de LA VAGUE. Non, pas celle de Brice de Nice. Plutôt à ce qui ressemble de près ou de loin à une déferlante. Voilà le centre d’intérêt à la tombée du jour; ça parle flotte, technique et gamelle autour d'une bière bien méritée. 

Mais si ce sport rime avec concentration et motivation, j'ai rarement vu des surfeurs festoyer jusqu'à l'aube car à cette heure-ci il faut déjà être sur le spot: ils gardent toute l'énergie pour une meilleure session* possible, souvent aux aurores. Ce calme apparent est inversement proportionnel à l'agitation de la houle, un entrain comme passé à la machine à laver **à la fin de la journée.

Eat surf sleep repeat (manger, surfer, dormir, recommencer) : c'est un des slogans que l'on peut lire sur les t-shirts qui fleurissent en pleine saison. La surf attitude fait partie intégrante de la culture de certains pays comme l'Australie - d'où viennent des marques comme Couicsivert, Ripecœur ou Biletbong. Ces enseignes n'ont pas fini d'exploiter cette tendance montante, proposant des fringues de riders sans conteste de qualité, vendues à des prix ayant une certaine marge de progression vers le domaine du raisonnable. 

La frime avant la performance? Disons qu'il vaut mieux avoir du bon matos avant de se lancer. Si on a pas la chance d'être sponsorisé comme les pros; les combinaisons, planches ou maillots de bains sans logos imprimés font aussi très bien l'affaire. 

Un look, un état d'esprit qui se transforme en une véritable mode, ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Les habitants des meilleures sites ne voient pas forcément d'un bon œil l'invasion massive du littoral. Ces ondes pas toujours positives sont amplifiées dès le début de l’été.

Retour de Fort-de-France, janvier 2020. " Le surf est un sport merveilleux, pratiqué par une majorité de crétins." affirme mon chef de cabine originaire de Biarritz.

Sans être aussi radical, cela mérite une explication. Les sports de glisse se sont démocratisés et l'univers du surf attire de plus en plus d'amateurs, car il faut bien commencer un jour. Avec autant de monde dans l'eau certains habitués n'ont aucun scrupule à ne laisser que l'écume aux novices, sous prétexte que c'est LEUR vague. Les moutons dans les moutons?

Pas si sûr. Une vague pour vingt personnes cela ne passe pas, du tout. S'ensuit donc tensions et queues de poisson - ou plutôt de planche, malgré l'existence de règles de priorité.

Des prises de risques ridicules qui viennent compliquer cette discipline déjà suffisamment dangereuse: entre les requins coraux, l'apnée forcée, les séries qui vous transforment en poupée de chiffon, les blessures après un faux mouvement.. On peut désormais se blesser avec sa planche ET celle des autres.

"J'ai déjà vu des surfeurs se lancer des œufs sur le spot. Du délire." 

A relativiser cependant, tous les endroits ne se valent pas,.

D'autant plus qu'il y a assez de planète bleue pour tout le monde ! Des plages accessibles (le Pays basque, le Maroc, les Canaries), paradisiaques ( le Brésil, l'Indonésie) ou des îles plus difficiles d'accès (Hawai, Tahiti, l'Australie). Pour les moins frileux, les courants glacées de la Californie, du Portugal ou Afrique du Sud.

L'embarras du choix, surtout si vous êtes assez doué pour maîtriser le surf de gros, c'est-à-dire que vous allez privilégiez les très grosses vagues, dépassant les six mètres...

Attention les yeux ! (les jambes, le dos, la tête). N'est pas Justine Dupont*** qui veut, le commun des mortels en bodyboard ne s'aventure pas dans ces eaux-là. Encore moins près des côtes où somnolent des masses sombres surnommées “les mâchoires”(Jaws), "le mur des têtes" (Teahupoo) ou encore “la ligne-tuyau” (Banzai Pipeline). 

Avec internet l'on peut désormais voir les conditions météorologiques des semaines à l'avance, si la houle s'annonce favorable les passionnés se précipitent à l'autre bout du monde pour avoir une chance d'assister au spectacle.

Photographes, journalistes ou touristes; tous ces jet ski risquent la collision et la noyade pour voir de près ces phénomènes. Ils empiètent sur l'espace des motomarines qui mènent et ramènent les surfeurs, ces derniers n'ont alors pas à ramer.

Le tow-in consiste à tracter les surfeurs au bon endroit afin qu'ils puissent prendre les vagues trop grosses ou trop rapides pour être atteintes en pagayant. Émergeant à la fin des années 1990, ce procèdé est très répandu sur des spots aussi dangereux et permet de réduire le nombre d'accidents, potentiellement mortels.

Gilets gonflables, sauveteurs, poste de secours: la sécurité s'améliore au fil des ans, et dépend aussi du nombre d'engins à moteur dans le même périmètre. Plus ils sont nombreux, moins c'est safe car ne l'oublions pas, l'océan gagne toujours

Malgré tout, les surfeurs (et surfeuses) intrépides qui ont le niveau pour s'aventurer dans ces monstres d'eau ne représentent qu'une petite communauté.

Éparpillés sur la planète, ils ont tous un point commun : la quête d'adrénaline. Liquide.

* la séance de surf. 

** Les rouleaux qui vous secouent comme un vulgaire pantin désarticulé. 

*** Une championne française qui n'en finit pas de faire des vagues après, entre autres, être ressortie debout et indemne de la plus grosse vague du monde jamais surfée, l'an dernier à Nazaré.

La machoire de Jaws, Hawai

                 

       

     

 

 

 Les eaux turquoises de Teahupoo, Tahiti                                                             

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