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Chapitre 1

Chapitre 1

Publié le 4 sept. 2024 Mis à jour le 4 sept. 2024 Science fiction
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Chapitre 1

3 ans plus tard :

« Aurore ? » La voix de mon père retentit, rauque, presque désespérée. « Il faut qu’on parte, ma chérie. Le temps nous est compté. »

Walls City était devenu un piège. Chaque seconde qui s'écoulait pouvait nous plonger dans l'enfer si un rassemblement venait à éclater. Eliot, toujours à l’affût, s'était garé à l’entrée de la ville, scrutant l’horizon à la recherche du moindre signe de regroupement suspect. Sa nervosité était palpable, et je pouvais voir les poings de mon père se crisper sur le volant. L’annonce du maire flottait dans l’air comme une promesse de chaos imminent. Nous ne devions en aucun cas rester ici lorsque la sirène hurlera.

« Les scientifiques ne nous laisseront pas partir, » murmura Eliot, le regard fixe, comme pour s’auto-convaincre. « Les résistants sont trop peu nombreux pour nous défendre. Si la vague arrive… ça nous tuera tous. »

Un frisson glacial me parcourut alors que les mots de Jake s’ancraient dans mon esprit.

 

… Ça ne peut pas être vrai…

 

C'était le mantra en cas d'alerte, la phrase que nous devions répéter inlassablement lorsque la sirène se déclencherait. Dans ces instants fatidiques, chaque habitant de Walls City serait soumis à ce que les scientifiques appelaient « L’expérience MIND », ou plus communément, la vague. Je me remémorais la terreur qui avait emprisonné la ville l’année précédente : En 2077, soit trois ans après la première vague, les scientifiques ne se cachent plus. En effet, en 2074, ces derniers avaient « accidentellement » déclenché la sirène, causant la folie dans la petite ville de Walls cloud City. Un test désastreux sur le comportement humain face à des traumatismes, et ce, sous le couvert d’une prétendue étude scientifique.

Liam Clancy, le porte-parole des scientifiques, avait fait des promesses alléchantes, vantant la compréhension de la mémoire humaine. Pour eux, chaque souvenir était un terrain d’expérimentation. Mais leurs intentions masquaient une sombre réalité. Les « SVA » - ces « Scientifiques Voleurs d’âmes » - avaient mis au point un gaz hallucinogène et choisi Walls City comme terrain de jeu.

Quand la sirène retentissait, c'était le signal : le gaz se répandait, et alors l’individu devenait un cobaye, prisonnier de ses souvenirs. Les douceurs d’une première voiture, les éclats de rire partagés… tout cela offrait une illusion de réconfort, un leurre savamment orchestré par les SVA.

Mais ils avaient soigneusement omis de mentionner une vérité meurtrière. Ce gaz ne se contentait pas de raviver des émotions. Il nous plongeait dans des abysses de folie, nous faisant croire que des êtres chers tout juste disparus étaient revenus d’entre les morts. La réalité était distordue, faussée, et les souvenirs, loin d’être des refuges, devenaient des pièges mortels. Des démons que l’on avait cru apprivoisés refaisaient surface.

Tentant désespérément de fuir une telle horreur, je savais qu’aucune échappatoire n’existait. Walls City était un vaste laboratoire, surveillé sous un œil inquisiteur. Toute tentative de quitter cette prison se solderait par un voyage vers les laboratoires où le contrôle était un mot d’ordre. Personne ne rentrait, personne ne sortait. La vague était vendue au monde comme un projet légitime, rassurant, alors que nous n’étions que des rats de laboratoire, réclamant silencieusement notre liberté.

À l’approche de ce qui semblait être un dénouement inévitable, je serrais le poing sur le siège, sentant l’étau de la peur m’envelopper. Nous devions partir. Maintenant. Entourée de la promesse illusoire d’un avenir que nous peinions à croire, il fallait fuir avant que le désespoir ne nous engloutisse, avant que la sirène ne se mette à hurler et que tout espoir s’évanouisse dans la brume des souvenirs.

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