	La meilleure définition du risque psychosocial que l'on puisse donner figure dans l'expertise collective de l'INSEE (également appelée rapport Gollac) qui définit le risque psychosocial comme une combinaison de conditions d'emploi, de conditions d'organisation, de facteur. Évidemment, c'est une définition un peu compliquée et je pense qu'il faut faire attention à distinguer le risque, qui est l'approche statistique, la probabilité, les facteurs de risque, qui est ce qui induit le risque, et l'effet du risque, qui est les troubles psychosociaux comme burn-out ou suicide.
	Souvent, quand on parle de risque psychosocial, on a tendance à tout confondre. On dit : « Les risques psychosociaux sont le suicide, le burn-out, le manque de reconnaissance, la charge de travail élevée. » Les raisons et les faits qu'il faut distinguer se confondent heureusement. Les travaux de l'Autorité européenne de santé et de sécurité nous ont, depuis longtemps, expliqué que ces risques sont bien présents et se répartissent en trois grandes catégories. Premièrement, la pression au travail est le premier risque social et psychologique. On estime qu'elle touche environ 20 à 25 % de la population active, ce qui est considérable. Il existe deux autres risques moins importants quantitativement, même s'ils sont assez douloureux, à savoir le harcèlement moral ou sexuel, et diverses formes de violence physique ou psychique au travail. Nous voyons l'importance des risques psychosociaux et nous voyons la place du stress psychosocial dans ces risques psychosociaux.
	Les principaux facteurs de risques psychosociaux, qui sont représentés par le stress au travail, ont un impact direct sur le psychisme et sur l'individu globalement. Depuis longtemps, le stress est un sujet d'études approfondies, depuis plus de 80 ans, lorsqu'il a été mis en évidence par un chercheur canadien.  Le stress est une réponse naturelle de l'organisme, ce n'est pas une maladie, chaque fois qu'il se trouve face à une contrainte en vue de s'adapter à cette contrainte. La recherche scientifique nous a montré la complexité du phénomène qui est un phénomène aussi bien biologique, avec la libération d'hormones, que physiologique, avec la modification de l'état du corps, le cœur qui s'accélère, la respiration qui est plus rapide, les muscles qui se tendent, et aussi des réactions cognitives, c'est-à-dire la perception de l'environnement et les réactions émotionnelles qui sont des réactions soit de peur, soit de colère, d'inquiétude, etc. Toutes ces recherches dans tous ces champs nous montrent l'importance du stress.  Le stress est inévitable dès qu'on se trouve face à des contraintes et c'est quelque chose d'important parce que, pendant longtemps, les contraintes auxquels étaient exposés les salariés pesaient sur le corps.
	Depuis sa création en 1948, l'Organisation mondiale de la santé a défini ce qu'est la santé. La santé n'est pas simplement l'absence de maladie, ici l'absence de troubles mentaux, mais aussi la santé mentale et bien sûr la santé générale, la santé physique et sociale.
	Cette définition est intéressante, mais elle oublie qu'il existe une zone entre le bonheur et la condition médicale appelée souffrance. Si vous avez perdu quelqu'un que vous aimiez lorsque vous avez rompu, vous n'êtes pas en bonne santé mentale, mais vous n'avez pas de maladie mentale. Vous souffrez.
	Les risques psychosociaux et les problèmes de santé mentale peuvent influer sur le développement de la psychose au sens psychiatrique, mais peuvent également être à l'origine de fatigue, de mal-être, voire de détresse psychique. Les risques psychosociaux entrent dans cette catégorie, le stress entre dans la détresse non pathologique et les problèmes psychopathologiques.
	La question de l'épuisement professionnel est très intéressante et, comme le souligne le rapport de l'Académie nationale de médecine, lorsque nous parlons d'épuisement professionnel, il s'agit vraiment d'un type de psychopathologie différent au sens psychiatrique, par rapport, disons, à la psychiatrie internationale du DSM. les classifications de la psychopathologie sont souvent confuses. OMS - Classification avec des conditions telles que malaise, épuisement, découragement et épuisement qui ne sont pas malades, même s'ils sont la cause de douleur ou d'inconfort.