Les Vacances d'Emma : Chapitre 1
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Les Vacances d'Emma : Chapitre 1
Aussitôt raccrochée, Emma repartit dans la salle de bain, vérifia que son chignon tenait parfaitement et ajouta un maquillage discret pour la touche finale. Elle avait déjà choisi sa tenue la veille. Son joli tailleur bleu marine, simple mais efficace. Elle le portait à chaque premier rendez-vous d'affaires. Elle n’allait pas jusqu’à penser qu’il lui portait chance mais jusqu’à présent il lui avait plutôt bien réussi. Elle commençait à avoir un portefeuille clients bien garni. Un dernier regard dans le miroir et elle sorti en prenant bien soin de verrouiller la porte.
Depuis le départ de Callie, elle a pris l’habitude de vérifier à deux fois. Elle n’en revenait toujours pas que Callie se soit réconciliée avec son père. Elle était contente pour elle. Mais elle ne savait pas si elle devait se réjouir ou se méfier de ce Thomas, le chauffeur de son père, fraîchement embauché. Son amie avait tellement souffert de ses deux précédentes histoires d’amour.
Durant le trajet la menant au bureau, elle repensa à tout ce que Callie avait traversé. Si ce Thomas pouvait la rendre heureuse, elle s’en accommoderait.
— J’espère juste qu’il est sincère, se dit-elle à voix haute.
Arrivée sur le parking de l’immeuble où se trouve son bureau, elle remarqua une somptueuse Pontiac Belleville beige.
— Tiens c’est marrant, elle est immatriculée au Texas. Étrange coïncidence, Callie est justement là bas.
Elle gara sa voiture et prit l'ascenseur pour rejoindre le cabinet situé au troisième étage. Habituellement elle montait à pied mais aujourd’hui c’était un rendez-vous important. Elle préférait éviter d’arriver un peu essoufflée et soigner sa présentation, même si un peu d’exercice ne fait pas de mal.
— Bonjour Emma.
— Bonjour Suzanne, comment allez-vous ce matin?
— Bien je vous remercie. Votre rendez-vous est déjà arrivé, il patiente dans le petit salon.
— Déjà ?! Mais il est en avance. Il y a longtemps qu’il attend ?
— Non, juste cinq petites minutes. Je l’ai fait patienter avec un café et des viennoiseries.
— Vous êtes géniale Suzanne. Le temps de ranger mes affaires et je vais aller le chercher.
Suzanne opina de la tête. Seule Emma avait demandé à la secrétaire de l’appeler par son prénom. Elles s'appréciaient beaucoup et Emma se disait même qu’elle l’emmènerait avec elle le jour où elle ouvrirait son propre cabinet.
Emma déposa ses affaires dans le petit placard prévu à cet effet. Elle jeta encore un petit coup d’œil au miroir accroché sur un pan de mur. Elle lissa la jupe de son tailleur et réajusta chemisier et veste. Prenant une profonde inspiration, elle se dirigea vers le petit salon. Elle se retrouva face à trois hommes. Celui du milieu, âgé d’une cinquantaine d'années, était habillé avec classe et portait un chapeau de cow-boy. Elle devait bien avouer qu’il avait du charme. Les deux autres, placés de chaque côté, portaient des costumes noirs. Leur carrure et leur attitude ne laissaient aucun doute sur leur fonction. Si cet homme avait les moyens de s’offrir des gardes du corps, pourquoi engager les services d’un petit cabinet de comptabilité comme le sien ?
Oh, elle n’allait pas se plaindre, bien au contraire. Un gros client amène toujours du monde. Mais elle était surprise et se méfiait de cette belle opportunité.
— Bonjour messieurs, Emma Forestier, dit-elle en tendant la main.
Tout en la lui prenant, pour la serrer pensa -t-elle, il exécuta un baise-main digne d’un gentleman.
— Bonjour mademoiselle Forestier. Enchanté de vous connaître. Je me présente, Oliver Green et ces deux messieurs, Pit et Bull sont mes gardes du corps ou associates comme on dit chez nous.
Emma fut surprise par les deux noms mais aussi par le terme étrangement employé. Voyant son expression Oliver enchaîna:
– Je ne peux pas m'empêcher de faire cette petite blague à chaque fois.
– Oh, j’avoue qu’elle m’a bien surprise.
Emma esquissa un sourire. Elle avait remarqué l’accent de son interlocuteur.
— Ravie de faire votre connaissance Monsieur Green. Je me trompe peut-être mais vous avez un accent assez prononcé mais je n’arrive pas à définir d’où il vient.
— Vous ne vous êtes pas trompé belle dame. Voyez-vous, je viens du Texas. Si je suis ici devant vous, c’est à cause de mon caprice à vouloir faire des affaires dans votre charmante région ensoleillée.
— Oh je vois. La belle voiture dans le parking est sûrement la vôtre ?
— La petite Pontiac ? Effectivement, c’est la mienne. J’ai préféré venir avec la plus petite de mes voitures.
— Faites moi confiance, elle n’a rien de petite.
— Oh vous savez, comparée à certaines voitures de chez nous, elle est.
Il éclata de rire, fier de sa vantardise.
— Je veux bien vous croire. Suivez-moi, nous allons continuer cette conversation dans mon bureau.
– Mademoiselle, sachez que je vous suivrai n’importe où, avec cette belle paire de jambes, déclara-t-il.
Emma ne releva pas la remarque, mais s’il se montrait aussi irrespectueux lors de leur entretien professionnel, elle décidera de ne pas s’engager avec lui. Aussi plaisant à regarder qu’il puisse l’être.
Illustrations générées par DALL-E 3 sous Microsoft Copilot d’après des prompts originaux.