24 février - En apnée
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24 février - En apnée
Je suis en haut du plongeoir et je ne vois que du bleu.
Un sentiment de vertige m'envahit, je suis seule à décider si oui ou non je saute.
Car il a mordu à l'hameçon,
Il répond à mes allusions
Et son intérêt pour moi
Se voit, et j'entends son émoi
Je ne sais pas quoi faire: continuer à draguer ou attendre qu'il agisse ?
Il était beau comme un dieu, moi jolie comme un cœur
Il a tant rougi que j'en étais mal à l'aise
Il a perdu ses moyens, il n'avait plus pied
Il perdait le fil de ses pensées
Balbutiant, buvant la tasse
Mon cœur s'effrite à marée basse
Il était touché, ça se voyait
Touché par ma présence, ma voix
Peu à peu tous les signaux lancés par les phares
Devenaient réels.
En haut du plongeoir, prête pour le saut de l'ange
Je flippe
J'angoisse, j'ai peur de la douche froide
Peur de toucher le fond
De me faire rembarer, rejeter, mal aimer
Peur de l'intime qui se tisse
quand deux personnes mélangent leurs regards,
unissent leur âme,
ressentent leur désir réciproque.
Je retiens mon souffle, pour respirer tout petit
Respirer en dedans, secrètement, sans faire de bruit
J'aimerai me perdre dans les abysses,
Ne plus entendre battre mon cœur dans mes tempes
J'aimerai percer ma bouée, couler à pic, glisser le long de la pente
Et garder pour toujours la buée de mes lunettes collée à mes yeux.
En haut du plongeoir, je frissonnais transie de froid
Et me voilà mouillée de la tête aux pieds, lessivée, rincée,
Rien se s'est passé,
Il n'a pas dit non, mais pas oui non plus,
Il n'a plus rien dit, sans une excuse.
Je nageais dans le pédiluve !