Chapitre 1 - Roi de Carreau
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Chapitre 1 - Roi de Carreau
“Je suis le roi d'un château de cartes,
Un trône au sommet d'une façade fragile,
Le vent hurle et la structure tremble,
Mon cœur tremble, mon esprit se brise.”
Je suis assis en face d’un homme. Mes yeux sont fixés sur lui, j’ai un léger sourire sur mon visage, tandis que l'homme semble mal à l'aise.
— S'il te plaît, dis-moi juste ce que tu veux, supplie l'homme.
Je me penche en avant et pose ma main sur la sienne.
— Je veux juste t'aider, dis-je d'une voix apaisante.
L'homme essaie de retirer sa main, mais ma poigne est forte.
— Je n'ai pas besoin de ton aide, dit-il, sa voix montant légèrement.
Mon sourire s'estompe et mes yeux se rétrécissent.
— Bien sûr que si. Tu es perdu, confus, et tu ne sais pas vers qui te tourner. C'est pourquoi tu es ici, n'est-ce pas ?
L'homme hésite un instant avant d'acquiescer.
— Oui, je veux juste qu’on me foute la paix ! J’avais le droit de m’amuser avec cette fille ! Elle était d’accord.
Je glousse doucement.
— En même temps, elle était morte, donc elle ne pouvait plus rien dire, rétorqué-je.
L'homme secoue la tête.
— Je ne l’ai pas tuée !
Je m'appuie contre le dossier de ma chaise et croise les bras.
— D'accord, mais comment t’explique le fait que tu étais avec son cadavre ?
— C’est un coup monté ! s’énerve-t-il.
— Tu crois vraiment que les flics vont te croire là ? gloussé-je
— Démerde-toi pour me sortir de cette merde Noah ! crache-t-il avant de quitter la pièce.
Je soupire en me passant les mains sur le visage. Mes yeux se tournent vers la fenêtre, la pluie s’abat fortement contre la vitre. Un éclair vient illuminer un peu plus la pièce avant que le grondement du tonnerre ne se fasse entendre.
Je décide de me lever de mon siège pour aller me faire couler un café. En attendant que le liquide coule dans la tasse, j’appelle la brigade. La voix de mon interlocuteur résonne dans mon oreille :
— Il a avoué avoir joué avec son corps, dis-je avant de raccrocher.
Je range mon téléphone dans la poche arrière de mon jean puis je récupère la tasse de café chaud.
— Me démerder pour te sortir de là ? chuchoté-je, je vais le faire à ma façon.
Je m’installe sur mon canapé, pose mon téléphone sur la table basse puis j’ouvre mon ordinateur. Une notification arrive aussitôt. Je jette un œil dessus, voyant l’expéditeur, un léger sourire se dessine sur mon visage. J’attrape mon casque qui se trouve sous la table basse, je le branche puis je rejoins un salon Discord où une personne m’attend.
— C’est pas trop tôt ! s’étonne-t-elle avant d’activer sa caméra.
— Pauvre petite Rozenn ! nargué-je.
Elle me supplie d’activer ma caméra en sachant très bien qu’elle va se prendre un “non” catégorique. Mais elle essaie quand même, je trouve ça mignon.
— Pourquoi tu ne veux jamais mettre la visio ? demande-t-elle d’une petite voix.
— J’en ai pas, menté-je.
— Mais bien sûr ! Tous les nouveaux ordinateurs ont des caméras ! maugrée-t-elle.
— Il date du siècle dernier le mien.
— C’est pour ça que tu es capable de jouer à Diablo dessus, d’ailleurs.
— T’as vu ! gloussé-je.
— Bon, vu que tu ne t’es toujours pas décidé à te montrer, comment se passe ta journée ?
— Bien.
Je l’entends soupirer de désespoir, j’essaie de me retenir de rire en me mordant les lèvres.
— Si ça se trouve, depuis le début je parle à un pédophile poilu de partout, la morve au nez, la bave qui dégouline et faisant six fois mon poids, râle-t-elle
C’en est trop, j’éclate de rire. Je la vois qui tente de garder son sérieux mais elle finit par me rejoindre en rigolant à son tour.
— Est-ce qu’au moins, un jour, je pourrai te voir ? demande-t-elle soudainement.
— Un jour.
Jamais. Je prétexte un appel avant de couper le vocal et de me déconnecter du discord. J’enlève mon casque et le jette à côté de moi. Je récupère mon téléphone portable, un appel en absence et un message dans la boîte vocale. Je la consulte et ce que j’entends me fait sourire.
“Éliminé.”
Partie 1
— Te voilà sortis de la merde, chuchoté-je.
Je me lève du canapé,récupère une sucette dans un pot sur mon bar puis j’enfile une veste avant de quitter mon appartement. Je descends rapidement les marches tout en défaisant le papier de la sucette avant de la porter à ma bouche. Je quitte l’immeuble, mets ma capuche puis je saisis mon téléphone avant de composer un numéro.
— Ce soir. 23h, au Stadin Panimo.
Je raccroche aussitôt, je tourne à droite pour entrer dans une ruelle peu empruntée. Je tourne ensuite à gauche et continue tout droit pendant cinq cent mètres avant d’arriver face à un bloc de béton. Je lève les yeux, le bâtiment gris semble totalement délabré, et pourtant… Elle habite là.
— Toi qui souhaite tellement voir mon visage, tu le verras ce soir… chuchoté-je.
Je m’avance jusqu’à l’entrée de l’immeuble, mon téléphone vibre à ce moment. Je le saisis et lis la notification qui vient de s’afficher.
“Tu reviens quand en vocal ?”
Cette phrase me fait sourire, j’expédie un : “Bientôt” avant de ranger mon téléphone dans ma poche. A peine arrivé dans le hall du bâtiment que je vois deux hommes se faire face, les yeux fixés dans un regard féroce. La tension entre eux est palpable, et l'air est chargé d'anticipation. Je m’adosse contre le mur, une main dans la poche et l’autre tenant la sucette. Soudain, l'un des hommes fait le premier pas, se jetant en avant avec un coup de poing visant le visage de l'autre homme. Mais son adversaire est rapide, esquivant et contrant avec un coup de pied rapide sur le côté du genou de son attaquant. L'homme trébuche, mais reprend rapidement pied et se lance sur son adversaire, lançant une série de coups de poing qui sont habilement bloqués et contrés par des frappes ultra-rapides.
Les deux hommes continuent à s'échanger des coups, chacun essayant de prendre le dessus. La sueur dégouline sur leurs visages et leurs muscles se tendent sous l'effort. Je vois une ouverture et saisis l'opportunité. Je viens porter un coup dévastateur à la poitrine de l’un d'eux, le jetant au sol.
— Putain Noah, merci ! lâche l’homme à mes côtés.
Je le regarde en souriant, sors ma sucette de la bouche et le pointe avec.
— Teru, combien de fois t’ai-je dit que tu ne peux rien contre ces démons ?
— Je suis désolé ! dit-il ennuyé, mais regarde, j’ai bien tenu non ?
— On se refait la scène en imaginant que je ne sois pas là ?
— Ok, d’accord… Qu’est-ce que tu fais ici ? dit-il en regardant autour de moi.
Je n’ai pas le temps de répondre que notre ennemi commence à se relever.
— Donne-moi cinq secondes, dis-je à Teru en me dirigeant vers l’adversaire.
Je ne lui laisse pas le temps de se redresser entièrement que je sors un poignard de ma manche pour la planter dans sa nuque.
— Tu restes sagement couché, dis-je en retirant la lame.
Teru attend ma réponse que je ne tarde pas à donner.
— Tu te souviens du mec qui adorait s’envoyer en l’air avec des cadavres ? demandé -je.
— La police le recherche toujours oui.
— Elle peut continuer, il est hors d’état de nuire, sourié-je.
— Tu lui as proposé ton aide, je suppose ?
— Exactement ! Ce soir, à 23h au Stadin Panimo. Tu as intérêt à y être.
Avant de repartir, je me tourne une dernière fois vers lui.
— Il y a une fille dans ce bâtiment, troisième étage, appartement 263, fais-moi plaisir, veille sur elle.
— Tu peux pas le faire ? s’indigne-t-il.
J’étais sûr de cette réflexion. Je me rapproche de lui, porte mes mains sur ses épaules et le fixe dans les yeux en souriant. A ce moment, il comprend l’erreur qu’il vient de commettre. Avant que je ne fasse quoi que ce soit, il s’excuse immédiatement et me promet de veiller sur elle.
— Parfait, dis-je satisfait. A ce soir.
Partie 2
Le son des rires et de la musique remplissent l'air alors que la fête bat son plein. Les gens se mêlent et dansent, s'amusent et se déchaînent. Au milieu de tout cela, je me tiens avec Teru près du bar, observant une fille de loin. Elle.
C’est la raison pour laquelle nous sommes venus à la fête en premier lieu. Elle est magnifique, avec de longs cheveux noirs, des yeux brillants et un sourire qui peut illuminer la pièce. Exactement comme je la vois lors de nos conversations sur discord. Je la regarde pendant qu'elle parle avec ses amis, ses gestes animés attirant l'attention. A chaque fois qu'elle rit, mon cœur rate un battement. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits.
— Ils seraient combien ici ? demande Teru en me tendant un verre.
— Une dizaine. Tous venus pour elle.
— Leur chef est présent ?
— Non.
Je vois Rozenn saisir son téléphone, par automatisme, je récupère le mien. Je me mets à sourire quand une notification de message s’affiche sur mon écran.
“T’es pire qu’un fantôme ! Où es-tu ? ”
Je baisse rapidement ma main tenant le téléphone quand son visage se tourne dans ma direction. Elle me cherche.
— Pourquoi tu ne lui dis pas que t’es là ? demande Teru.
— Parce que je n’y suis pas ! dis-je en le foudroyant du regard.
Alors que la nuit avance, je continue de surveiller Rozenn tout en sirotant ma boisson. Teru est parti se fondre dans la masse et danse actuellement avec deux filles. Je fronce les sourcils en voyant deux hommes s’approcher de Rozenn, son regard indique qu’elle ne les connaît pas. Je me concentre sur ses lèvres afin de suivre la conversation. A un moment, je décide de monter sur la scène et m’empare du micro que le chanteur tenait. Je me racle la gorge et utilise une voix beaucoup plus grave pour m’adresser au public.
— Votre attention s’il vous plaît, une certaine Rozenn est priée de rejoindre l’arrière du bar !
Son regard vient se poser sur moi, elle arque un sourcil. J’essaie de rester concentré.
— Y a ton pote qui te cherche depuis le début de la soirée ! dis-je.
Ni une, ni deux, elle pousse tout le monde sur son passage afin de rejoindre rapidement le lieu que j’ai indiqué. Les deux hommes qui étaient avec elle me foudroient du regard. Je hausse les épaules en souriant puis file rejoindre Rozenn. Je me place loin des lampadaires, dans l’obscurité. Mon téléphone se met à sonner. Elle se retourne, combiné à l’oreille. La scène suivante se passe au ralenti, ses yeux s’écarquillent, la main tenant son téléphone tombe le long de son corps, le mobile finit au sol.
— Bonsoir, Rozenn.
— No…Noah ? bégaie-t-elle en regardant dans ma direction.
— Ton coup de fil vient de confirmer mon identité non ?
— Pourquoi ne te montres-tu pas ? dit-elle en tentant de s’approcher.
— Restes où tu es.
Elle hésite à obéir, son regard vient transpercer le mien sans qu’elle le sache.
— Tu comptes agir comme un fantôme longtemps ? demande-t-elle.
Je souris à l’énoncé de cette phrase, et ne prends même pas la peine de répondre.
— Rentres chez toi Rozenn. Tu n’es pas en sécurité ici.
— J’ai l’âge de faire ce que je veux Casper ! lâche-t-elle en croisant les bras.
— Tu n’as surtout pas l’âge de mourir.
Son corps se fige en entendant ce que je viens de lui dire. Le message a l’air d’être passé. Brutalement, mais il est passé.
Teru arrive à ce moment-là, je lui fais signe de la tête. Il s’avance vers Rozenn qui ne me quitte pas des yeux.
— Laisse-moi au moins te voir ! dit-elle d’une petite voix.
— Bonne soirée, Rozenn, dis-je en tournant les talons.
Je la laisse entre les mains de Teru et rentre chez moi.
Une fois dans mon appartement, je retire mon sweat ainsi que mon débardeur. Je jette tout en boule par terre, je pars prendre une bière dans le frigo avant de m’installer dans mon canapé. Mon téléphone se met à vibrer. Je sais déjà qui est derrière la notification.
“J’espère que Monsieur Casper a de bonnes raisons de m’avoir foutu un vent.”
La bonne raison : Si elle m’avait vu, elle serait morte.
Partie 3
Rozenn,
Je lutte depuis un certain temps maintenant. Je sais que tu as essayé de te rapprocher de moi, et je veux que tu comprennes que mon refus d'aimer n'est pas un reflet de toi ou de quelque chose que tu as mal fait.
La vérité, c'est que j'ai déjà été blessé. J'ai ouvert mon cœur aux autres dans le passé, ceux-ci l’ont maintes et maintes fois brisé. Je me sens vide, je ne ressens strictement plus rien. Je ne veux plus avoir à recoller chaque morceau de mon cœur éclaté.
Je sais que cela peut sembler égoïste ou cruel, mais c'est le seul moyen que je connaisse pour me protéger de la douleur qui accompagne l'ouverture à quelqu'un d'autre. Je ne suis pas prêt à revivre cela et je ne veux pas non plus soumettre quelqu'un d'autre à cette douleur.
Je sais que l'amour peut apporter beaucoup de joie et de bonheur dans la vie des gens, mais il peut aussi apporter beaucoup de douleur et de chagrin. Pour moi, le risque de douleur est tout simplement trop grand, j'ai donc choisi de m'enfermer. Et de te protéger.
J'apprécie ton intérêt pour moi, mais je ne suis tout simplement pas prêt à aimer à nouveau. Et je ne suis sûrement pas celui que tu penses que je suis.
Je tapote nerveusement la surface de la table basse de mes doigts en ayant les yeux rivés sur le texte que je viens d’écrire. Il ne me reste qu’à appuyer sur le bouton “envoyer”, et le problème est résolu. Le souci, c’est que je n’arrive pas à le faire. Je finis par en avoir marre, j’efface le contenu et ferme le capot de mon PC avant de me laisser tomber sur le dossier du canapé.
— Sorry poussin, tu te trompes de personne, chuchoté-je en me frottant les yeux.
Mon téléphone se met à vibrer, je laisse passer quelques minutes avant de voir une notification de messagerie vocale. Je saisis mon téléphone en arquant un sourcil puis écoute le message. Mon coeur se serre en entendant les 3 seuls mots qui sont prononcés :
“Elle est morte”.
Mon téléphone tombe au sol, je reste figé en me répétant cette phrase en continu dans ma tête. Qui ? Quand ? Pourquoi ? Comment ?
Une autre notification débarque sur mon téléphone. Teru me dit d’allumer la télévision et de regarder les infos sur la Une. Je m'exécute aussitôt.
"Une jeune fille de 21 ans a été retrouvée morte dans le parc de Kaisaniemi. D’après les premières constatations, son agresseur l’aurait violée avant de l’égorger."
Mon cœur éclate en plusieurs morceaux, mon corps se met à trembler. Je bouillonne intérieurement. Je compose le numéro de Teru et il décroche aussitôt en me jurant qu’il avait fait comme on avait prévu la veille.
— Retrouve-moi ce fils de pute, j’aimerais m’entretenir avec lui, lâché-je avant de raccrocher.
Je secoue mon bras droit jusqu’à ce qu’une carte vienne se caler entre mon index et mon majeur. Je la regarde avec attention.
— Roi de Carreau, souriai -je. Alors, on va bien s’amuser.
Je me lève, j’attrape ma veste accrochée à l’arrière de la porte d’entrée puis quitte mon appartement en direction de celui de Rozenn. Je me dépêche d’entrer dans l’immeuble, et me place devant sa porte d’entrée. Je claque des doigts, le cliquetis de la serrure se fait entendre, je saisis la poignée et pénètre dans l’appartement. Je ne m’attarde pas et récupère l’essentiel : son PC. Je fais ensuite le chemin retour.
Une fois son ordinateur allumé devant moi, je défais l’emballage d’une sucette avant de la porter à mes lèvres. Si le bâtard qui lui a fait subir ça était parmi ses contacts, je vais très vite le retrouver. Les deux mecs de la veille sont aussi sur ma liste. Ils étaient chelous.
Une notification vient me déranger en pleines recherches, je saisis rapidement mon téléphone.
“Je suis désolée.”
Mon cœur rate un battement en voyant le numéro de Rozenn affiché ainsi que le message. Je regarde tout de suite le détail de celui-ci. Il a été envoyé à 02h30. Je ne vois qu’une seule raison : elle n’avait pas de réseau.
— Ce bâtard l’aurait tuée ailleurs et aurait ramené son corps dans le parc… Sérieux, chuchoté-je.
J’éteins mon téléphone afin de sortir ma seconde carte sim où Rozenn m'envoyait des messages, et la coupe en plusieurs morceaux. Même si je sais que personne ne pourra me retrouver étant donné que c’est une sim prépayée, je préfère jouer la carte de la sûreté.
— Je te le promets Rozenn, ton bourreau n’aura que ce qu’il mérite, soufflé-je avant de rallumer mon téléphone.
Partie 4
Quelques jours plus tard,
Teru regarde nerveusement par-dessus son épaule alors qu'on se fraie un chemin à travers les rues bondées de la ville. Il a remarqué que le même homme nous suit depuis quelques pâtés de maisons, et cela commence à le mettre mal à l'aise. Je le regarde du coin de l'œil sans dire un mot.
On plonge dans une ruelle voisine, Teru espère perdre notre poursuivant. J’accélère le pas en sachant très bien que l’enfoiré à notre cul fera de même. On arrive devant un cul-de-sac, Teru me regarde apeuré. On entend des pas s'approcher derrière nous. On se retourne, et il y a l'homme, debout, à quelques mètres de là.
— Vous n’avez nulle part où aller désormais ! sourit l’homme.
Je ne réponds pas et me contente de le fixer avec des yeux froids et morts. Teru sent un frisson parcourir sa colonne vertébrale. Soudain, l'homme se précipite en avant, je pousse Teru sur le côté et notre ennemi me saisit par la gorge. Je ne lutte pas pour me libérer, cela déstabilise mon adversaire. Il serre alors mon cou jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer. Teru ne réagit pas, il a reçu mes ordres avant que tout cela ne commence.
L’homme est de plus en plus déstabilisé, ne voyant aucune réaction de ma part. Un sourire narquois se dessine alors sur mon visage. Il finit par lâcher prise, les bras tombant le long de son corps, le regard perdu, ne comprenant pas pourquoi je ne réagis pas.
— Qui es-tu ? bégaie-t-il.
— Vu où tu vas atterrir, tu n’as pas besoin de le savoir, dis-je.
Je secoue sèchement mon bras droit, une lame sort de ma manche et avant que mon ennemi n'ait le temps de réagir , je lui transperce la carotide.
— Ce n’est pas toi qui m’intéresse, chuchoté-je avant de retirer la lame de son cou.
Je fais signe à Teru et on quitte les lieux.
— Tu devrais faire acteur ! lui dis-je.
— J’ai bien joué le mec apeuré ?
— C’était parfait !
— Merci ! C’est quoi le plan maintenant ? demande-t-il en regardant l’écran de son portable.
— La crevure qui a ôté la vie de Rozenn.
— Tu comptes le retrouver comment ?
Je sors à mon tour un portable de ma poche droite. Ses yeux s’écarquillent.
— Le con !
— Notre ennemi pensait qu’il allait nous éliminer, donc il n’a pas pris la peine de laisser son téléphone à son QG, souriai-je, me suffit juste de répondre à ce message !
— Dis-moi quand tu les as éliminés, lit Teru, sont vraiment cons ceux-là !
— Absolument. Le genre d’ennemi qui m’ennuie !
Je tapote le clavier du portable et appuie sur la touche “envoyer” avec un grand sourire. Une notification arrive aussitôt.
“Bien joué, rejoins-moi tout de suite au Kork Bar.”
— Teru, j’ai une course à faire ! dis-je en changeant soudainement de direction.
— De quoi ? répond t-il en manquant de glisser
— Il est temps de clôturer ce bordel, dis-je sur un ton beaucoup plus froid.
Il tressaute en me voyant agir comme ça mais finit par hausser les épaules en lâchant un simple : “OK”.
On arrive au fameux bar, on y entre puis on commande deux bières au comptoir. Je sens le regard de quelqu’un dans mon dos, cela me fait sourire en pensant à l’identité de la personne.
— T’as une touche, je crois, s’étonne Teru en le pointant du doigt.
Je me retourne et me retrouve face à cette crevure, nos yeux se fixent dans un regard féroce. Il est costaud et musclé avec des biceps saillants et un air renfrogné menaçant sur le visage. Connu pour être colérique et enclin à utiliser ses poings pour résoudre des problèmes.
— Un souci ? demandé-je tout en sirotant ma bière sans le quitter des yeux.
— Où est Max ? grogne-t-il.
— Connais pas de Max, désolé, sourié-je.
Teru me tape du coude en grimaçant. Je détaille la salle, il y a pas mal de monde à cette heure-ci, ça m’emmerderait de foutre le bazar longtemps. Alors que l'homme s'avance, les poings serrés et prêt à frapper, j’évalue la situation. Je sais que je dois créer une ouverture si je veux avoir une chance de gagner ce combat rapidement sans faire de dommages collatéraux. J’analyse rapidement les mouvements de mon adversaire et repère une faiblesse dans son stance. Avec des réflexes rapides, je m'élance en avant et donne un coup de pied au genou de cet enfoiré, le faisant fléchir et perdre l'équilibre. Saisissant l'opportunité, j’attrape le bras de mon adversaire et le tord derrière son dos, l'immobilisant. Il hurle de douleur alors que je me penche vers lui et lui murmure à l'oreille :
— On va régler ça dehors.
Teru s’excuse auprès de la clientèle et du propriétaire pendant que je traîne l’ordure hors du bar. On se met dans une ruelle un peu plus loin, je fous un coup de genou dans l’estomac du gars en l’ordonnant de marcher.
— J’obéis pas aux gosses, rit-il, vous avez cru quoi les morveux ?
Teru et moi, nous nous lançons un regard puis il observe les alentours. Il hausse les épaules et sans plus attendre, ma lame vient se planter dans son genou droit pendant que Teru lui met la main devant la bouche pour étouffer son cri.
— J’ai dit, tu marches enfoiré, maugrée-je.
Il ne se fait pas prier, et malgré sa blessure, il avance jusqu’à une porte que Teru dévérouille aussitôt. On pousse notre homme à l’intérieur et je referme aussitôt à clé.
— Bien, maintenant on sera tranquille pour discuter, dis-je en enlevant ma veste.
Je regarde autour de moi, le local ne dispose que d’une chaise et rien d’autre. Du moins, pour le moment.
— C’était quoi cet endroit avant ? demandé-je à Teru
— Euh, de tête, une chapellerie. Mais y a longtemps. Y’a plus rien depuis une dizaine d’années.
— En même temps, vu la taille du local… Bref !
Teru installe notre homme sur la chaise et tapote ses joues en souriant. J’arque un sourcil en le voyant agir de la sorte.
— Ça t'arrive souvent ? questionné-je
— J’aime bien avoir des gestes rassurants, explique-t-il
— Tu veux rassurer qui avec cette technique ?
— Personne. Mais c’était marrant.
Il ne dit rien d'autre et part s’asseoir par terre, face à notre proie.
Partie 5
— Rozenn, laché-je sans regarder l’enfoiré sur sa chaise.
Il se met à glousser, il démarre mal lui.
— Rozenn, répété-je. Ça te parle apparemment.
— Et pas qu’un peu ! rit-il.
L’humain m’étonnera toujours, même dans une situation critique, il joue au con. Et je pense ne pas être au bout de mes surprises.
— Je peux même te raconter sa dernière nuit ! sourit-il.
Effectivement, je ne le suis pas. Il est définitivement con. Je ne le quitte pas du regard.
— Avec plaisir ! dis-je de façon enjouée. Je veux tout savoir, votre rencontre, les mots échangés, la façon dont tu l’as prise et la façon dont tu l'as tuée !
Il ne s’attendait apparemment pas à cette réaction de ma part. Son visage affiche un air déboussolé.
— Merde, les pop-corns, lâche soudainement Teru en se tapant le front.
— Vous êtes qui tous les deux ?
— Personne. Toi, par contre, t’es dans la merde.
Je récupère ma veste et plonge ma main dans la poche droite pour prendre une sucette. Je défais l’emballage et la porte à ma bouche sans quitter notre gars du regard.
— Tu étais à la même soirée que Rozenn, commencé-je, je t’ai vu discuter avec elle et ton pote Max là. Ça ne t’a pas plu que je prenne le micro pour prévenir ta proie que son pote l’attendait. Ce pote, c’est moi au passage. Le truc que je pige pas, c’est que mon ami l'a ramené chez elle, et, le lendemain, elle a été retrouvée dans le parc.
— Ton pote a mal fait son boulot, lâche-t-il.
Je stoppe Teru dans son élan, je le regarde en secouant négativement la tête. Il se rassoit en croisant les bras.
— Le dernier message que j’ai reçu de sa part c’est : Je suis désolée. Ce message, je t’avoue, je n'en comprends pas le sens. Elle aurait été désolée de quoi ? continué-je.
— Qu’est-ce que j’en sais ?
— Tu sais quoi alors ?
— Que j’ai pris mon pied avant d'égorger cette pute !
Mon cœur rate un battement et je manque de perdre mon sang-froid. Mais au lieu de ça, je le regarde en affichant mon plus beau sourire.
— Tellement poétique.
— Si tu l’avais entendu quand je la prenais puis quand elle m’a supplié ! continue t-il en mimant les gestes pour décrire la scène.
— Justement, je ne l’ai pas entendu ! avoué-je, c’était comment ?
Au moment où il décide de mimer de nouveau la scène, je lui sectionne la main droite avec le poignard qui se trouvait à l’arrière de mon jean. Son cri de douleur résonne dans la pièce, Teru et moi, nous grimaçons en priant que personne ne l’entende de l’extérieur.
— Qu’est-ce que tu as fait putain ! crie t-il en tenant son bras ensanglanté, t’es complètement taré putain !
— ça je sais pas, je t’avoue que j’ai jamais pris le temps pour consulter.
— Merde j’ai oublié les produits pour nettoyer ! lâche Teru en se frappant de nouveau le front.
— J’ai une question pour toi, dis-je en regardant notre victime, pourquoi t’as pas bougé ton cul depuis que t’es ici avec nous ? Après tout, physiquement, tu nous éclate au sol quand tu veux, non ?
Même si j’en connais la raison, j’aimerai l’entendre dire sa façon de voir les choses. Comme je m’y attendais, il ne répond pas car même lui ne doit pas comprendre.
— Tu nous as demandé tout à l’heure, qui on était, n’est-ce pas ? dis-je en posant mes bras sur les accoudoirs de sa chaise.
Je vois des gouttes de sueurs couler sur son front, son corps commence à trembler, le voir comme ça me fait sourire.
— Étant donné que dans les secondes qui vont suivre, tu ne seras plus de ce monde, je peux alors te révéler notre secret.
Je me penche à son oreille et lui murmure :
“Nous venons tout droit de l’Enfer”
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier il y a 3 mois
En fait, je vous encourage à créer une Creative Room par ouvrage.
Une Creative Room, c'est un peu comme un livre, vous y glisser une histoire des pages.
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier il y a 3 mois
Je vois que votre histoires est déjà organisée par chapitre et par partie, c'est très bien.
Vous pourriez par exemple, suivre ce découpage dans votre Creative Room sur Panodyssey.
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier il y a 3 mois
Je partage la même réflexion par rapport à mon précédent commentaire.
Si vous avez besoin de conseils / aide, n'hésitez pas !