A Trujillo, il y a d'abord la côte où l'on peut faire du surf et déguster le meilleur ceviche du monde !! Je me suis régalé...:-ppp

Il y a aussi beaucoup de vestiges archéologiques. D'abord les ruines de la cité de Chan Chan, ancienne capitale de la culture Chimu, la plus grande cité en adobe du monde, et la plus grande ville de l'amérique précolombienne, avant sa conquête par les Incas. Le site, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, s'étend sur 20 km2. Sa principale caractéristique sont ces hauts murs en adobe (terre séchée) pouvant faire jusqu'à 12M de haut, aux bas reliefs représentant des formes géométriques ou des animaux. On se balade librement dans cet ensemble de vestiges en pleine zone désertique, avec une visite payante uniquement pour la partie centrale et restaurée du site.

Ensuite il y a les Huaca del Sol et de la Luna, vestiges superbement conservés de la culture Mochica (ou Moche), l'autre grande civilisation pré-inca. On visite surtout le temple de la Lune, le Temple du Soleil étant encore en fouilles. On y découvre de magnifiques fresques bien conservées, dégagées en profondeur par les fouilles sur plusieurs étages, représentant le dieu Ai-Apaec, dit « le Décapiteur ». Chaque souverain faisait édifier un seul étage du temple correspondant à son règne, et à sa mort son successeur le comblait par dessus de briques d’adobe pour construire un nouvel étage juste au-dessus, ce qui a permis la très bonne conservation des fresques.

Elles représentent notamment toutes les étapes où les vaincus d'une guerre étaient ramenés au temple, pour ensuite être sacrifiés à Ai Apaec. On s'arrête devant les lieux où les futurs sacrifiés étaient préparés au rituel, et devant les fosses sacrificielles où on été retrouvés des centaines de cadavres. C'est vraiment un site archéologique remarquable, à voir pour sa très bonne conservation.

Si je suis passé dans ce voyage au Pérou, c'est que j'ai dans l'intention de rejoindre Tarapoto en Amazonie, où je me suis inscrit depuis la France à une retraite chamanique solitaire de 10 jours en forêt pour dieter une plante. Mais comme il me reste une quinzaine de jours avant le début de la retraite, j'en profite pour descendre vers la fameuse cordillère blanche, à Huaraz, haut lieu de trekking péruvien.

Huaraz, c'est vraiment le Katmandou du Pérou ! A peine arrivé à l'hôtel, l'hôtelier nous présente toutes les treks à la journée ou sur plusieurs jours disponibles, nous poussant fortement à prendre un guide, nous recommandant une boutique de location de matériel si nous voulons le faire en bivouac avec tout l'équipement sur le dos.

Globalement, la plupart des sites de randonnée sont à 2 à 4h de route de Huaraz. Peu de transports y conduisent jusqu'au bout, ou c'est galère de l'organiser sur une journée sauf à payer cher un taxi, donc on est fortement incités à passer par une agence et un guide qui organise tout ça.

En fait, il n'y a pas une, mais deux cordillères accessibles à proximité de Huaraz :

- la fameuse Cordillère Blanche, au sein de laquelle siègent nombre de >6000m (17 exactement) parmi les plus hauts sommets des Andes comme le Huascaran (6768m), l'Alpamayo (5947m), en forme de pyramide glacée parfois qualifiée de plus belle montagne du monde, ou l'Artesonraju (6025m), montagne pouvant avoir inspiré l'animation de la Paramount Picture.

Alpamayo (5947m)

Artesonraju (6025m)

On peut faire un certain nombre de randonnées d'acclimatation à la journée, en direction d'une laguna ou à proximité d'un pic, ou d'autres circuits sur plusieurs jours en son sein pour approcher ces hauts sommets, comme le très parcouru Santa Cruz.

Pour ma part, ce sera la montée à la laguna 69, à 4600m d'altitude, avec un tchèque très intéressant, sympathique et sensible, Dany, avec qui je me lie vraiment d'amitié et avec qui nous passerons plusieurs jours à discuter passionnément de nos expériences mystiques et spirituelles respectives et de l'enseignement de la vie.

- Mais aussi le fameux Huayhuash, plus éloigné de Huaraz certes, mais reconnu pour être l'un des plus beaux treks au monde. Le tour complet du Huayhuash se fait en 10 ou 11 jours, et je n'ai plus assez de temps pour cela. On dort alors en bivouac sous des tentes, à plus de 5000m d'altitude, que l'on retrouve totalement givrées le matin sur un sol transformé en glace. Il n'est pas rare qu'il neige le soir ou la nuit.

Mais il y a une version plus courte de 4 jours, où l'on traverse le massif et où l'on peut avoir déjà un bel aperçu de la chaine et des lacs renommés. C'est celui là que je choisis, parvenant à regrouper quelques candidats dans l'hôtel pour constituer un groupe, et partir ensemble à l'aventure, accompagnés d'une guide.

Et je ne regrette pas ! Car quel bonheur de ne pas avoir à transporter tout le matériel de cuisine et de camping sur son dos, entre 4 et 5000m d'altitude ! Quel bonheur de partir le matin à l'aube, laissant le muletier replier les affaires et les faire porter par ses mûles, arrivant l'après midi et que le campement est déjà tout installé ! Quel bonheur de pouvoir tous se retrouver dans une tente haute où l'on tient debout, notamment quand il pleut toute l'après midi, de pouvoir s'asseoir autour d'une table de camping pour boire une boisson chaude, de pouvoir savourer une cuisine chaude et délicieuse, préparée par un cuisinier qui transporte sur sa mule gaz et batterie de cuisine pour élaborer de vrais plats !

Et surtout, à part un couple d'irlandais froids, distants, la jouant assez solo, nous formons un groupe génial composé d'un allemand, Tony, avec qui je m'entend à merveille et dont je partagerai la tente, une américaine très rigolote et sympathique, et un couple d'autrichiennes, une mère et sa fille, avec qui nous aurons tous ensemble des discussions passionnantes et partagerons fou rire sur fou rire, notamment lors de parties de carte le soir après le diner. Dans un trek de plusieurs jours, on noue vraiment de belles amitiés.

Pour le reste, je vous laisse admirer les photos !

Je quitte ainsi Huaraz en bus de nuit pour rejoindre Trujillo le lendemain matin, et reprendre un bus l'après midi pour me rendre à Tarapoto. Durée prévue : 48h. Le problème est que vers 23h après avoir quitté Trujillo, la route se retrouve entièrement bloquée par un éboulis de cailloux, et nous restons à l'arrêt jusqu'au matin le temps que des secours arrivent pour retablir la circulation. Tout ceci me fait arriver à Tarapoto après 72h de trajet !

Quant à l'aventure tarapotaise, elle mérite un article à part... Au suivant !