Les 1000 premiers jours de l’enfant ?

Publié le 25 sept. 2020 Mis à jour le 25 sept. 2020 Politique

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Les 1000 premiers jours de l’enfant : Boris Cyrulnik a remit le rapport de la commission d’experts à Adrien Taquet, Secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles.

Les 1 000 premiers jours de l’enfant constituent une période essentielle pour le bon développement et la construction de l’enfant. Cette période conditionne la santé et le bien-être de l’individu tout au long de sa vie. C’est sur ce sujet qu’a travaillé une commission de 18 experts spécialistes de la petite enfance (neuropsychiatres, gynécologues-obstétriciens, pédopsychiatres, psychologues, sages-femmes, professeurs des universités), présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, Ce rapport présente 75 propositions concrètes mais surtout un changement de regard de la société sur l’enfant.

La commission d’experts a émis de nombreuses recommandations qui ont retenu l’attention du secrétaire d’État, parmi lesquelles : La création d’un parcours des 1 000 jours, qui comprendrait un accompagnement personnalisé commençant dès l’entretien du 4ème mois, se poursuivant en maternité et jusqu’au domicile, et qui se renforcerait en cas de fragilités (handicaps, troubles psychiques ou fragilités sociales) ; La généralisation de l’entretien prénatal précoce, qui ne concerne aujourd’hui que 28% des grossesses ; L’augmentation des moyens des maternités et des PMI, afin que chacune des 500 maternités sur le territoire bénéficie d’un lien étroit et quotidien avec la PMI pour mieux accompagner les parents ; L’allongement du congé paternité, qui serait une première étape d’une réforme ambitieuse du congé parental, dans l’intérêt du développement de l’enfant, mais également pour lutter contre la solitude et l’isolement des mamans, La généralisation et l’harmonisation du projet éducatif de l’accueil des enfants avant 3 ans, etc. Ces premières pistes doivent désormais se traduire en actes. Elles seront examinées dans les prochaines semaines. Les premières mesures devraient être annoncées d’ici la fin septembre.

En résumé : Pour les parents, plus de prévention, plus d’information, plus de formation et de coopération entre les praticiens de santé, moins de solitude parentale et de sentiments d’impuissance. Plus d’égalité homme femme et des moyens pour prendre du temps avec nos enfants grâce à un allongement des congés maternité et paternité. Plus de formation aussi pour les pros de la petite enfance, une meilleure qualité et donc plus de bonheur au travail et des enfants qui s’épanouissent davantage.

Nathalie Casso-Vicarini, fondatrice et déléguée générale de l’association Ensemble Pour l’Education de la Petite Enfance, indique notamment que les recherches fondamentales montrent que c’est dans les 5 premières années de la vie que s’ancrent les racines d’une vie socialement et économiquement épanouie et participative. 85% de la maturation cérébrale intervient pendant ces années, avec 700 à 1 000 nouvelles connexions par seconde. Pourtant, 1 à 2 enfants continuent de mourir chaque jour suite à des maltraitances. Aujourd’hui, 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté, et les inégalités de naissance s’approfondissent jour après jour.