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Chapitre 2

Chapitre 2

Publié le 12 juil. 2024 Mis à jour le 15 juil. 2024 Policier
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Chapitre 2

 

 

Les gouttes de pluie se collaient au carreau, un nuage de buée se formait. Julia glissa sa main sur la face transparente. Il pleuvait depuis le matin sans trêve et rafraîchissait la température. Toute la semaine, le temps fut pourri et le dimanche annonçait une accalmie. Julia et Raoul ne perdaient pas contact par le biais de petits messages doux au réveil et au coucher. Raoul se révéla tendre avec ses smileys avec des cœurs, toujours gentil et délicat.

Le matin, il débutait par :

- Bonjour ma chère et tendre Julia, as-tu bien dormi ? Quoi de neuf pour aujourd'hui ?

Elle lui répondait :

- Au travail, mio amore ! On se bipe dans la soirée !

- Quand tu as un creux, si tu veux !

- Je verrai pendant la pause de midi.

- J'ai besoin d'entendre ta voix, tu me transportes de bonheur.

À moi aussi.

- J'ai hâte de te revoir.

- Moi aussi. J'ai une cliente q

Julia ne terminait pas ses phrases pour boucler sa conversation, une méthode pour lui dire : stop. Raoul lui en envoyait d'autres durant la journée, même des photos de lui, Julia ne répondait pas dans l'immédiat. Un besoin de la savoir toujours en lien avec lui et de se rassurer. C'était irréel avec leurs milieux différents. Peut-être qu'un jour leur histoire finira en poussière.

Elle n'aimait pas les samedis et dimanches seule dans son appartement face à la mer et au vent. Bien isolée et avec double vitrage, elle contemplait la digue vide de promeneurs où personne n'osa s'aventurer. Les vagues se contraient contre la falaise. Encore en Chemisette, les cheveux en bataille, elle dégourdit ses membres pour se détendre. Sa première pensée se tourna vers Raoul. Elle engagea la première la discussion. Raoul dormait d'un sommeil léger et les nuits courtes. Matinal, il déjeunait avec Fabrice lorsque son téléphone vibra. Sans surprise, ce rituel établi avec Julia changeait son quotidien des nombreux soucis apportés par ses deux autres ex-femmes. Il tapota sa réponse, Fabrice observait son père dans son euphorie et son enthousiasme. Il ne râlait pas, la joie se lisait sur son visage.

- C'est sérieux avec elle ?

- Heu… Avec qui ?

- La mère Noël !

Raoul rit et éluda la question sans lever la tête. Fabrice ignora s'il prêtait attention à lui ou plutôt à Julia.

- Mio amore ! Je t'invite chez moi, on sera tranquille sans ton fils.

- Il partira trois semaines pendant les vacances chez sa mère.

Julia se réjouit trop vite.

- Quand ?

- Cet été !

- Mio amore, je te parle de demain.

- Mon ange, tu n'es pas au travail aujourd'hui ?

- Non, mio amore ! Pas la pêche !

- Je t'appelle !

Raoul emporta son téléphone et se retira dans sa chambre pour une intimité entre lui et Julia. Il s'allongea sur le lit. Julia décrocha, une main sur la poitrine respira. Son cœur battait la chamade, elle s'attachait à cet homme toujours bienveillant qui ne la jugeait pas. Il trouvait les bons mots pour la remettre sur pied comme un ami. Son travail la confrontait à des défenses qui la mettaient en danger et même attaquaient à sa vie. Combien de fois son esprit ne lui suggérait pas ? Elle disculpait deux femmes violées par un Marocain, il niait les faits et prétextait qu'elles étaient consentantes.

- Je dois soutenir deux femmes en souffrance pour agression sexuelle.

- En effet, c'est lourd pour toi.

- Oui, d'autant plus qu'une adolescente est aussi une victime. Elle reste très choquée, mais elle a un suivi psychologique.

- La pauvre petite, j'espère que ce type sera condamné.

- Mio amore, c'est mon but.

- On se revoit quand ?

- Je travaille sur mon dossier et le week-end prochain, on sera tous les deux.

- Bon courage, moi, j'ai ma fille qui vient.

- Quel âge a-t-elle ?

- Trois ans.

- Oh, un petit bout de chou. Ce sera long.

- Oui, mais comme c'est les vacances, on pourra prévoir quelques jours en amoureux si ça te dit.

- J'y pense très souvent et on va s'organiser.

- Ma chérie, pour te changer les idées, nous irions en Bretagne, dans les Côtes-d'Armor. Ce sera l'occasion de découvrir, car je ne connais pas.

- Mio amore, tu es adorable.

- Bon, je te laisse, ma petite princesse arrive. Bisous.

- Bisous, mon cœur.

Raoul raccrocha et Julia se frotta les mains. La nouvelle lui remonta le moral, le travail l'attendait.

Fabrice buvait son café.

- Dis papa, tu ne te dévoiles pas sur Julia.

- Chut ! Pas un mot à Estelle devant Clara.

- Pfff ! Tu es sur deux tableaux…

- Estelle n'est pas mieux.

Raoul lui incita à se taire. Clara était devant et Estelle était derrière avec deux sacs. Clara courut vers son papa et Raoul s'accroupit à sa hauteur et Clara se jeta dans ses bras. Estelle déposa les sacs à la porte sans pénétrer.

Je la reprendrai pour dimanche soir, dix-huit heures pile.

Raoul eut le coup de foudre pour Estelle quatre ans auparavant lors d'une sortie en boîte de nuit. Il l'avait repérée, elle se déhanchait à chercher un partenaire. Elle se frottait aux célibataires, dont Raoul. Une odeur d'alcool se dégageait en lui, il n'était pas dans une forme olympique et il sombrait dans la bière. Une manière de noyer son chagrin, ses soucis, une période noire dans sa vie qui ne se résolvait pas en réalité. Jolie brune aux yeux verts, elle attira son attention dès qu'elle s'aperçut qu'il la fixait. En talon aiguille et en robe fleurie, elle jouait avec ses mains pour l'inviter à venir vers elle. Il fit semblant de ne pas comprendre qu'elle s'adressa à lui et elle le confirma d'un signe de tête. Il tenait encore debout, pas encore saoul pour avoir encore les idées claires, la soirée commençait. Son intention était de se prendre une cuite, mais il se ravisa à la vue de cette belle plante qui dissimulait ses épines. Un jeu de séduction par des sourires, la musique forte et les autres empêchaient une bonne communication. Ils se retirèrent dans un coin. Il se pencha, elle se parfumait à l'eau de rose et ils se parlèrent à l'oreille pour se présenter. Il se confia sur la raison de sa venue par une brouille avec son ex-femme. Difficile de digérer pour lui cette cassure entre eux et de n'avoir ses enfants qu'en alternance pendant les vacances. Lors de son mariage, il tenait à un équilibre entre eux, ce qui ne s'était pas passé dans le sens qu'il souhaitait. Au petit matin, il se réveilla auprès d'elle et ils se revirent régulièrement jusqu'au jour où il s'aperçut qu'elle téléphonait à d'autres hommes. Il ne supporta pas qu'elle le trompe et ils se séparèrent. Raoul avait besoin d'une affection féminine, mais Estelle était une relation de courte durée. Il restait amoureux d'elle, cependant ce n'était pas envisageable d'accepter de partager avec d'autres hommes.

- Bon d'accord, elle sera prête.

Distante, Estelle se détourna, un homme était dans la voiture. Il lui demanda de ne pas s'attarder. Elle ne voulait pas non plus, elle se désintéressait de lui. Raoul récupéra les deux sacs et les amena dans la chambre de la petite.

- Alors, ma Clara, tu vas manger,  après dodo. Demain, si le beau est là, on sort !

- Un peu tôt pour la sieste.

- Je parlais pour cet après-midi, fiston.

Enchanté de la présence de sa petite demi-sœur, Fabrice déballa une boîte de crayons de couleur et lui apporta des feuilles blanches vierges.

Clara babilla des mots incompréhensibles, elle avait du retard dans son langage, sa mère n'échangeait pas assez avec elle. Le nez sur le téléphone portable, Estelle discutait avec plusieurs, même dans la séduction et dans la drague sur Messenger, Estelle désirait être une femme libre qui prenait les hommes comme des serviettes, elle les jetait quand elle décidait sans aucune attache.

La seule réponse de Clara était un sourire et un rire. Il la libéra. Après l'étreinte avec son père, Fabrice ouvrit ses bras pour un câlin avec elle, elle accourut vers lui et l'embrassa.

- Tu vas t'amuser avec un jeu ou dessiner.

Elle leva la tête en l'air vers Raoul qui lui parlait avec douceur. Tout était déjà prêt sur sa petite table qui lui était réservée. Elle ne bronchait pas pour cette activité qu'elle aimait pratiquer avec son père. Raoul s'assit à côté sur sa propre chaise, il fut en hauteur par rapport à elle. Les dessins furent des gribouillis de couleurs qui n’incarnaient rien et remplirent le papier. Raoul la complimenta, elle sourit, puis elle tourna la feuille pour en reproduire un autre. Puis Raoul s'initia à l'imiter dans une représentation simplette pour elle, il traça des ronds, des traits et des rectangles pour personnifier des humains : elle, Fabrice et lui. Ils se reconnaissaient par l'ordre de grandeur. Fabrice se moqua de son père.

- Je redeviens un enfant et c'est très intéressant. Maintenant, je dois penser aussi à nos petits ventres. Donc, Fabrice, tu me relayes.

- J'avais d'autres projets, mais te dépanner ne me dérange pas. Si elle accepte, nous allons jouer tous les deux.

Clara acquiesça de la tête.

- Je vais te lire une histoire.

Dans la vitrine, une rangée d’ouvrages d'enfant appartenait à Clara, elle voulut le suivre, encore trop petite pour l'attraper. Puis ils s'installèrent sur le canapé.

- Pa ! Pa !

- Non, ma chérie, je reste ici, pas loin de toi.

Fabrice lui désigna les images du livre de Sylvain et Sylvette et lui racontait en même temps le récit.

- Là, c'est Sylvain et elle, c'est Sylvette. Ils se promènent avec leur  biquette et leur chien. Plus loin, c'est la grosse bête, l'ours, le renard, le loup et le sanglier. Ils se retrouvent ensemble.

Clara était attentive, elle suçait son pouce et inclina sa tête sur le bras de Fabrice. Il continua à expliquer l'histoire. Dès qu'il eut terminé, elle avait la bougeotte et se dirigea vers son père.

- Pa ! Pa !

- Alors, ma chérie, tu voudrais éplucher les pommes de terre. Tu es gentille, mais tu es trop petite.

Les pelures s'étalaient sur un papier journal, puis il les coupait en petits morceaux et les mit dans une passoire. Il coula l'eau dans une bassine pour les laver. Elle observait les gestes et tira sur le pantalon de son papa.

- Tu as faim ? Tu as soif ? Ne reste pas trop près de moi, tu vas recevoir des projections d'huile quand je vais cuire notre repas.

Fabrice se servit un verre de jus d'orange.

- Fa ! Fa !

Fabrice comprit le message et lui donna son verre et se versa un autre.

- As-tu besoin de faire pipi ?

Elle hocha la tête et Raoul l'accompagna jusqu'aux toilettes, elle se posa sur un petit pot. Elle s'essuya et Raoul jeta l'urine dans la cuvette des WC. Raoul lui demanda de laver les mains. Le soleil commençait à se montrer, Fabrice proposa à Clara de s'amuser avec une balle dehors. Toute réjouie de prendre l'air, elle eut un grand sourire. Fabrice la revêtit de son manteau et en peu de temps, elle était déjà dehors. Fabrice la rejoignit. Ils jouèrent pendant un moment. Elle riait aux éclats, car Fabrice se distrayait à courir et à se cacher. Ils s’accordaient bien. Raoul était heureux de les entendre. Puis soudain, il eut un message de Julia.

- Mio amore, ça se passe bien avec ta fille ?

Raoul huila sa sauteuse, il rinça les pommes de terre sous l'eau, il alluma le gaz, posa sa casserole.

- Oui, avec Fabrice, c'est formidable.

- Et quel est le programme de cet après-midi ?

- Si la météo se maintient, une petite promenade dans le coin.

Raoul égoutta ses pommes de terre et les mit dans la casserole.

- Puis-je passer un peu de temps avec vous ? J'ai besoin de la connaître.

Raoul hésita, les papillons dans le ventre, cette intention le toucha. Ses doigts tremblèrent en tapant le message.

- Tu es sûre d'avoir envie d'être avec nous, ça ne te dérange pas ?

- Mio amore, oui, rencontrer ta petite et partager une partie intime de ta vie qui m'appartiendra un jour, j'espère. Je t'aime un peu plus chaque jour et être sous le même toit me comblerait de bonheur si tu me le demandais.

Raoul s'assit sur la chaise. À cette déclaration, il n'était pas préparé.

- Moi aussi, je t'aime, Julia. Je n'ai pas ressenti cela depuis longtemps.

Raoul n'était plus lui-même, le battement cardiaque s'accéléra, il s'éventa le visage.

- C'est réciproque et j'ai hâte d'être avec moi.

- Je cuisine pour les enfants, Clara ira à la sieste après.

- Mmm, je pourrai être après mangé et on se donnera un peu de bon temps tous les deux.

- C'est tentant. Tu m'allumes !

- Le feu entre nous doit s'embraser !

Raoul se releva et remua ses pommes de terre.

- C'est chaud !

- Et ce sera tout à l'heure.

- Pour quatorze heures, ça t'ira ?

- Mio amore, oui.

- Je surveille mes patates, à tout à l'heure.

Julia envoya une rangée de petits cœurs et Raoul en renvoya de même. Raoul éplucha un concombre et le trancha en rondelles dans un saladier. Il ajouta l'huile, le vinaigre et un peu de sel et mélangea. Il plaça le couvert et patienta pour la cuisson. Il regarda par la fenêtre, Clara riait, criait, courait avec son frère. Fabrice prenait plaisir à être avec Clara avec son énergie débordante. Il n'y avait pas de meilleur babysister que Fabrice. Clara tomba, mais ne pleura pas, elle se remit debout aussitôt. Le ciel était d'une clarté sans nuages, le beau était là et la journée s'annonçait bien. Raoul retourna à sa cuisine et les pommes de terre prenaient une bonne tournure. Il secoua la casserole pour éviter qu'elles ne brûlent pas, il le fit plusieurs fois. Au bout d'une demi-heure, c'était prêt, il baissa le gaz et appela ses enfants. Ils ne firent pas prier, Fabrice et Clara étaient essoufflés et en sueur. Clara enleva son manteau.

- Je vais te changer, ma Clara, tu es trempée dans le dos.

Il la prit par la main et l'amena dans la chambre. Puis, elle le lâcha et se dirigea vers un sac avec les vêtements. Elle se choisit elle-même une chemisette rose avec un dessin de Mickey. Elle retira celui qui était humide pour remplacer par l'autre. Puis elle courut jusqu'à la table et réclama un verre d'eau. Fabrice lui versa, elle but d'une traite et lui fit de même. Puis ils s'installèrent à table. La chaleur s'intensifiait dehors. Clara était affamée, Raoul fit le service pour l'entrée. La pendule indiquait midi et il était temps de manger.

- Pas bon !

Clara repoussa son assiette.

- Goûte un peu avec ta fourchette.

Clara dit non de la tête et bouda en croisant les bras, elle fit la moue. Raoul lui répéta.

- Non ! Pas bon !

Raoul saisit la fourchette et planta une rondelle.

- Ouvre la bouche !

Fabrice se frotta le ventre.

- Mmm, c'est très bon.

Fabrice lui montra l'exemple et elle finit par ouvrir sa bouche. Raoul lui mit un petit morceau, elle regarda Fabrice qui en mangeait. Elle apprécia finalement et avala.

- Bon !

Clara voulut reproduire qu'elle pouvait utiliser sa fourchette toute seule. Pendant ce temps, Raoul cuisit les steaks hachés et coupa une moitié pour Clara. Il apporta les pommes de terre d'abord, puis la poêle. L'assiette de Clara était vide et la suite l'intéressa. Elle donnait quelques signes de fatigue, elle se frottait les yeux et suçait son pouce. Elle ne fit pas de grimace ni de caprice. Au dessert, elle eut un yaourt à la fraise.

- Dodo maintenant !

Clara s'endormait, Raoul la porta dans ses bras.

- Pipi avant Clara !

Ses yeux à demi clos, il la dirigea dans les toilettes. Il descendit des bras de son père et s'assit sur son petit pot. Raoul découvrit les duvets et Clara arriva peu de temps après dans la chambre. Elle se faufila sous les couvertures et il la recouvrit. . Il baissa le volet et referma la porte. Fabrice lavait la vaisselle et l'égouttait dans l'égouttoir. Raoul regarda l'heure, les aiguilles s'approchaient des deux heures. Un peu inquiet et embarrassé, Raoul silencieux, il restait en compagnie de Fabrice.

- Fabrice, qu'as-tu prévu pour cet après-midi ?

Raoul était nerveux à fixer l'heure sur sa montre et jeter un œil derrière les rideaux, son rythme cardiaque s'augmentait. Il ravala la salive.

- Mio amore, je suis là.

Julia était déjà devant la porte, elle n'osait pas sonner ni frapper.

- Attends dans ta voiture, je te dirai quand venir.

- Ne t'inquiète pas, j'ai un rencart, dit Fabrice

- Avec une fille ?

- Non, trois filles.

- Tu es meilleur que ton père.

- Je plaisante. Je sors, oui.

- Tout… de suite ?

- Non, après la sieste de Clara.

Raoul était catastrophé, sa mine déconfite en disait long.

- J'ai l'impression de t'apprendre une mauvaise nouvelle.

Raoul se gratta la tête et se pencha, puis le regarda.

- Julia est là.

- Ah… je vous laisse seuls alors.

- Merci.

Contrarié, Fabrice se vêtit et partit. Julia le vit et rejoignit Raoul. Raoul chuchota à Julia :

- Elle dort.

Julia s'accrocha à son cou et l'embrassa. Raoul l'enlaça autour de sa taille.

- Allons dans ta chambre.



Raoul lui prit la main et l'entraîna jusqu'au lit. Sa robe avait des boutons devant, elle s'allongea et Raoul au-dessus d'elle. Il déboutonna le haut et souleva le soutien-gorge. Fébrile, Julia ferma les yeux, elle gémit par ses caresses en cercle sur sa poitrine. Il l'embrassa et elle passa ses mains sur son dos jusqu'à son cou. Elle gémit de plaisir, elle l’entoura avec ses jambes.

- Mio amore, je t'aime.




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