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Les Hyperboréens
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Les Hyperboréens
"Les Hyperboréens sont présentés, depuis Aristée de Proconnèse, vers -600, comme un peuple qui habite aux confins septentrionaux du monde habité. Leur terre, appelée Hyperborée, est comme parfaite, avec le soleil qui y brille constamment." Wikipedia.
Les Hyperboréens
Ils poussèrent en file depuis leurs antres souterraines
Comme des coulemelles sur les terres brunes de l’automne
Des monstres sans couleurs qui parlaient en crapaud
Venus sans coup férir conquérir les landes humaines
Et se blanchir les mains de farine de ce crime de n’être pas très beau
Par milliers ils construisirent une usine
Chantant fabriquèrent des lavabos d’algues et de farine
L’un d’entre eux se fit serviteur assistant puis coiffeur
Et tressa tes cheveux noirs le jeudi soir
Bouclés ils devinrent blancs et verts d’algue et de farine
Sorcière tu étais sorti du coiffeur comme de l’affreuse caraïbe
Et soudain perlèrent de tes cheveux comme des larmes
Des mouches et des larves d’eau douce
Le monstre-coiffeur déroba ensuite mon coeur le vendredi
Le jeta le lendemain dans un marécage très nordique
Y ajouta la farine les algues les larves et les mouches
Qui plongèrent affamées sur mon coeur
Comme sur un bout de viande
Et m’arriva enfin le long hiver du Nord
Les mouches et les larves par centaines
Immobilisées par la glace et quelques poissons rouges coincés
Autour de mon coeur vieux steak surgelé
Et les touristes américains venus du monde
Vinrent prendre quelques photos pointant du doigt
C’est celui de ce monsieur dont on ne se souvient pas!
Mais le ciel n’avait pas dit son dernier mot
Un lézard d’été tomba brusquement
Sur le petit étang isolé
Ce paradis pour des mouches surgelées
La langue affreusement brûlante
Fit pleurer de douleur les stalactites ô les rêvantes qui pendent
Et je pris le bateau de loin
Pour voir si comme ce roi mythique de Britanie
J’allais déraciner mon coeur de cette fonte
Je marchais calmement la torche à la main
(Ni par terre ni par mer tu ne trouveras
Le chemin qui mène chez les Hyperboréens)
Derrière la file électorale des villageois
Qui scandaient mon nom de leurs nasales trompettes
Les oreilles boréales qui vibraient stridement la cymbale
Et sortant finalement de l’eau mon coeur trempé
Après toutes ces années vécues seul avec ma cervelle
Une ombre ancienne monta des profondeurs
La même sorcière aux cheveux d’algues noirs
Qui saisit mon pied de ses doigts flasques
Et me tira profond dans son monde aquatique
Elle me donna l’une de ses deux branchies
Et nous nous mariâmes en secret sous l’eau fraîche et montagneuse
L’étang s’était gelé de nouveau
J’étais aveugle et nous ne pouvions respirer que nos branchies embrassées
Et j’y étais heureux de respirer
Mon coeur à la main tes poumons étaient les miens
Et la glace nous séparant du monde
Dont nous voyions les lumières vertes du crépuscule à travers l’onde
A travers l’onde
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