La putain du Saloon
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La putain du Saloon
"Quand mes nuits enfilent leurs solitudes
comme un cache-poussière froissé,
qu’elles ne m’offrent que la lassitude
de vagabondages d’égarés,
je m’en retourne au comptoir
me fondre parmi les clowns
qui n’ont d’amour dans le regard
que pour la Putain du Saloon.
Elle a la volupté au cœur,
la grâce d’un ange tombé du ciel,
déchu par la main du Seigneur,
déçu de ne pouvoir se faire la Belle.
Elle est diablesse auréolée,
elle est ivresse immaculée,
elle est l’Enfer, elle est l’Eden,
elle est Amour, elle est la haine.
Les Putains, tu le sais bien,
ont dans les yeux lueur de vice
quand elles chevauchent avec entrain
les virilités factices
des mâles, des bagarreurs,
des buveurs, des dégaineurs,
de ceux-là qui n’ont dans le cœur
qu’un colt chargé à toute heure.
Mais alors que Filles de joies
attisent le feu des gueules de bois,
il y a cette femme, belle comme une flamme,
dans l’âtre où les baises rougeoient.
Divine Lady qui éteint le pianiste
quand il accompagne les cancans,
pour qu’il ne reste sur la piste
que son foyer incandescent.
Alors elle danse et gesticule,
offre sa transe en préambule
de cette histoire qu’elle contera
dans un plumard, sous quelques draps,
quand, à l’étage, elle tombera
tous ses voilages, entre les bras
d’un ‘’de passage‘’ qui s’en ira
lorsque le livre se fermera.
Moi, son bouquin, je veux le lire
jusqu’au matin, en découvrir
les moindres images dissimulées
sous son corsage délacé,
et m’enivrer de ses proses
sans que jamais l’Ivre ne s’oppose
à ce qu’elle danse au creux du cœur
d’un Pantin épris d’une Putain.
Car le tragique parfois se cache
sous les tuniques que l’on détache.
Et sur la peau tant caressée,
par des poivrots désinhibés,
se lisent les maux d’une sale histoire
se déroulant derrière le bar
dans le secret des sombres nuits
lorsque tout l’Ouest est endormi.
La Putain du Saloon n’est pas objet
dont on dispose le temps d’une danse,
quand les semences se font sentences
et mènent romance à la potence.
et si mon cœur est fait de bois
j’en sculpterai les contours,
en diligence pour qu’elle et moi
puissions emporter nos amours
loin du Saloon, loin de l’emprise
du triste Clown qui la méprise
au point de l’offrir aux ivresses
de viles crapules sans tendresses.
Viens avec moi mon infini,
quittons ce monde qui te flétrit,
pour d’autres vies, pour d’autres choses
viens avec moi, ma Lily-Rose."
Extrait de ''Nous n'étions que des Pantins sans filtre"
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