Je rêve d'un étang
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Je rêve d'un étang
Un miroir uniforme où poser mon regard,
Où se reflètent les cieux, les brumes et les visages,
Le mien, pour surgir lentement comme un de ceux que j'aime.
Un coin de vie si riche que tout est nouveauté,
Un coin de vie si simple que rien ne s'y soumet.
Qui sait être trop plein, pénible à contenir,
Et qui souffre d'être sec en attente des larmes,
De ceux qui par malheur viendraient s'y recueillir,
Et ne trouveraient là que des morts et des armes.
Un amnios sirupeux pour envelopper mon corps,
Nager parmi les songes, les prières, les mirages,
Puis immerger ma tête, capituler mon souffle,
Asphyxie salvatrice qui expulse mes peines,
Et me donne à nouveau envie de respirer.
Un étang sous la pluie, vieilli et fripé par les délits d'un automne bouleversé,
Un étang au soleil dans l'étuve fiévreuse d'un été malade par la faute des hommes,
Un étang sous la neige, les souches décomposées et la glace fragile d'un hiver disparu,
Un étang assaini, enfin, par la brise colorée d'un printemps éphémère.
Un étang où mon repos s'attarde.
Authentique repos, celui que je dois vivre.