In French, we don’t say :

« We didn’t know how to love”

We say :

Mardi dernier, j’ai passé mon oral de français

Seize textes à avaler et recracher

Sans en avoir compris la moitié.

Est arrivée la deuxième partie de l’examen,

Portant le doux nom d’entretien,

Dans laquelle je me devais de présenter

Une œuvre que j’avais sélectionnée.

Cette fois-ci, mon orgueil a décidé,

J’ai choisi le comte de Monte-Cristo pour me démarquer.

Des histoires de capes et d’épées

Où le héros confond vengeance et destinée.

C’est alors que la juge m’a demandé

"Quelle serait votre citation préférée ?"

Ma réponse était déjà préparée.

Je m’apprêtais donc à déclamer

Des idées de revanche et de marginalité

Quand je me suis arrêtée.

Je me suis rappelée

Ces longs mois passés comme un songe,

Remisés dans la boîte à mensonges,

Préférant oublier pour ne pas m’attarder,

Restée concentrée dans la tourmente de fin d’année.

Ce temps où je pensais qu’il suffisait

D’aimer à la folie pour être comblée,

Que la passion faisait vibrer mon corps

Battre mon cœur, plus précieuse que l’or.

Je pensais que « toujours » voulait tout dire

Une promesse, impossible à ternir.

Que l’avenir était forgé, tracé,

Peut-être encore une question de destinée.

Deux adolescents croyant à l’éternité

Avant même d’avoir quitté le foyer,

Beau et puéril à la fois

Je continuais d’y croire.

Pourtant la fin a fini par arriver,

Inévitable, sans s’annoncer.

Ou peut-être ne voulais-je simplement la voir

Je voulais encore y croire :

Attendre et espérer.

La voilà, la citation que je cherchais.

Trois mots griffonnés avant le point final

Sagesse humaine, gravée dans les annales

Résumé d’un livre entier,

Et d’un amour entre deux étés.

Pourquoi aimais-je cette simple phrase ?

Parce qu’elle me rappelait les soirées à rire,

Étouffés dans nos oreillers, à sourire

Les nuits à discuter, de ce que nous pourrions écrire

Mille idées lancées dans nos délires .

Elle me rappelle les jours à attendre de revoir ses yeux,

L’espace de quelques heures, être heureux.

Elle me rappelle que cette époque est finie,

Sans pouvoir revenir sur ce qui a été dit.

Il n’est plus question de s’excuser,

D’attendre, ou d’espérer.

Juste avancer

Sans se retourner.