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Petit cannolo de Taormine

Petit cannolo de Taormine

Publié le 27 avr. 2025 Mis à jour le 27 avr. 2025 Poésie et chanson
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Petit cannolo de Taormine

Nos pas libres et rieurs baladaient les rues séchées de Taormine

Ô douceur promise et tant racontée de nos Siciles !

Quand au feu du soir, assis sur nos traînées de lave et de rêve

Nous racontions nos désespoirs, nos terreurs et nos peines.

Nous en connaissions déjà, la solution, et le désir.


L’Etna veillait, gigantesque et désarboré, ivre d’un rêve de laves.

L’Etna veillait sur la côte azurée.


À l’ombre nous nous sommes élancés.

Car les ruelles étaient fraîches, encore mouillées de nos pleurs.

Ô souvenir d’un ciel livide ! Ô blancheur des pleurs et des pluies !

Nous étions dans l’angoisse formidable qui précède l’extase.

Car le deuil était presque au pas des portes.

Tout était sur le point de gésir comme un bouquet de fleurs.

Nous étions sur le point de tout abandonner.

Les peines claires fourmillaient dans nos larges yeux fanés.


Quand, sur le coin de la rue Garibaldi,

Nous vîmes, disposés, de beaux bijoux sucrés, croquantes joailleries.

Reposés, sur un matelas de revêche biscuit

De longues manchettes blanches qui se détachent

D’un élégant manteau parsemé de pistache.


Le choix était innombrable.

La liberté et le bonheur abondait sur l’étal.

Et nos peines, et nos peurs, et nos laves, et l'Etna :

Oubliées, ces géantes qui brûlaient dans nos vies dormantes.


Et nous avons goûté à toutes les variantes,

Nos moustaches étaient de crème,

Nos gorges pleines de rires et de pistache!

Fini le deuil et les pleurantes,

Bonjour les traînées de bave et de tâches !

Bonjour, bonheur tacheté de pistache !


Un enfant joue le hasard d’un ballon contre le mur.

La grand-mère prévient, pour lui - et pour tous les voisins

Que l’amatriciana se refroidit

Que s’il ne vient, il n’y aura plus de cannoli !


Ô le doux mensonge ! Que sait-il, garnement

De l’abondance gamine et du plaisir

Il y aura toujours des cannoli

À l’ombre inespérée d’une rue Garibaldi !


Il y aura, comme toujours, de sucrés plaisirs dans les rues de Taormine.


Partout, dans nos Siciles,

Il y aura toujours une rue Garibaldi

Où perdre le sel, le deuil et la peine

Dans une seule bouchée de sucre, de pistache et de crème.

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