Mai - Juin 2023
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Mai - Juin 2023
J’ai envie de me perforer le crâne à la perceuse
Ou de me broyer les os d’la main contre ce mur gris
J’ai envie de hurler ma colère, ma rage et mon désespoir
Mais rien ne sort, mes pensées continuent à rendre sourd mon cerveau
J’peux pas, j’peux pas laisser ma rage s’exprimer
Sinon je n’en reviendrai pas
Inévitable Érèbe qui guette mes pas
J’envoie valser mon amère colère au pays des leurres et des faux-semblants
Dans les vapeurs d’alcool, les yeux rougis par les larmes ou la fumée de ta cigarette au goût cannelle
Mes pensées s’amoncèlent en tas sombres et difformes
Je ne sais pourquoi je suis là
Perchée sur l’estrade, je me contemple d’au-dessus
Et je n’aperçois que l’inéluctable vide
Vas-y laisse moi ; sinon ce sont tes dents et ton sang qui vont colorer le bitume
Mes démons intérieurs se délectent
Je les entends ricaner
Et mon cerveau désordonné incapable de fonctionner
Sans l’aide artificielle des cachetons
Que j’avale au gré de ma dysphorie
Les psy disent qu’ils sont "comme la béquille d’un boiteux, vous savez"
Mais les nuits sont toujours aussi pâles
Translucides
Mes émotions par vague, mes émotions démons qui me possèdent
Mes émotions en vrac
Ta main dans la mienne
Viens, on se tire, loin des villes grises et tristes
Loin des morts-vivants qui les habitent
On partira loin de la pollution, loin de ces gens qui n’y comprennent rien, loin des cliniques psy et des médecins
On joindra nos mains pour former les étoiles dans le ciel
On entendra chanter les colibris bleus dans nos oreilles
Et puis, on ira traverser les ponts suspendus comme deux funambules
Une frontière en suspens entre les autres et nous
Et on les dynamitera, pour être sûrs de ne jamais y retourner