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La goutte qui fait déborder le vase

La goutte qui fait déborder le vase

Publié le 20 déc. 2025 Mis à jour le 20 déc. 2025 Développement personnel
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La goutte qui fait déborder le vase

Un jour, une goutte d’eau fait déborder le vase ...

Un reproche de la DRH, un client exigeant nous bouscule une ultime fois, une réunion qui tourne mal …

Toute la résistance que l’on a mis des années à construire en nous pour nous protéger s’effrite.

Notre monde s’écroule, quelque chose lâche à ce moment-là.

Notre force nous lâche, les jambes flajôlent, le cœur bat à tout rompre, la peur nous assaille.

On étouffe dans ce corps devenu trop petit, dans cette carapace qui s’est refermée sur nous sans que l’on s’en aperçoive.

Notre cœur est en train d’hurler : CA SUFFIT ! STOP !

Il ne veut pas mourir.

A ce moment-là, nous croyons que tout le mal-être que nous éprouvons est de la faute des autres.

Tout remonte à la surface, toutes ces heures à travailler comme une forcenée, tous ces week-ends sacrifiés pour répondre aux urgences qui ne sont pas les nôtres, toutes ces invitations refusées, toutes ces vacances sacrifiées ….

Parce que nous avons cru que nous « n’avions pas le choix », « il fallait » sinon « nous aurions perdu notre travail » « nous aurions été punis » « nous aurions perdu la confiance des autres » « notre place » ….

Ce jour-là, nous nous prenons une gifle de compréhension qui fait mal : nous nous sommes trompés de chemin !

Ce chemin ne mène pas au bonheur, à la paix, ce chemin nous a détruits de l’intérieur.

Nos relations se sont détériorées, nous nous sommes isolés, nous nous sommes réfugiés et sur-adaptés dans ce travail qui n’avait plus de sens pour nous tellement il ne répondait pas à nos valeurs

Nous n'éprouvions même plus de satisfaction à ce que nous faisions.

Parce que le poids de notre mal-être est bien plus fort que le pourquoi inconscient qui nous a poussés à croire que ce travail nous libérerait.

Nous ne sommes pas parvenus à notre objectif inconscient de nous sentir aimée, légitime, en sécurité.

Ce jour-là, nous comprenons que malgré tous les efforts que nous avons fait, nous allons quand même le perdre notre travail. Nous allons être licenciés, parce que c’est allé beaucoup trop loin : nous avons réagi avec violence à cette goûte qui a fait déborder notre vase.

Alors, dans un ultime souffle et cette urgence de vivre, nous prenons la décision que nous aurions dû prendre depuis des années.

Celle de s’arrêter pour souffler.

A ce moment-là, nous voulons juste que l’on nous fiche la paix.

Nous n'aspirons à rien d’autre que ça s’arrête.

La pression est arrivée à son paroxysme et la dernière barrière qui la retient explose sous sa force.

Nous renonçons à combattre, nous déposons les armes.

C’est ce que j’ai vécu en juin 2011.

J’étais directrice juridique dans un grand groupe de cabinets de conseils – les big five comme ils étaient appelés. J'avais la responsabilité d’une équipe de 14 personnes, plus d’1M€ de chiffre d’affaires à tenir. Notre équipe était devenue une machine à produire des actes et de l’argent pour répondre aux exigences rentabilité du groupe.

Depuis 6 mois, la pression était plus forte, des divergences de vision au sein de l’équipe, une fatigue chronique, des réactions non maîtrisées avaient affecté l’esprit d’équipe, sa force de résistance.

J’ai été convoquée par la DRH qui m’a fait comprendre que « ça ne pouvait plus durer ainsi, qu’il fallait réfléchir ».

C’est la seule fois en 20 ans de carrière où la peur s’est emparée de moi, la peur du licenciement.

Je suis revenue à mon bureau, me suis enfermée.

J’ai pris conscience de ma fatigue extrême, j’ai pris conscience que les vacances d’été qui arrivaient ne suffiraient pas à me redonner la force de reprendre ce travail en septembre et surtout de tenir en juillet.

Le téléphone a sonné, c’était un de mes clients : le plus exigeant, qui sans même me dire bonjour m’a reproché de ne pas avoir reçu son dossier attendu la veille.

Pour ne pas avoir à lui parler plus, je lui ai assuré que nous faisions le nécessaire et j’ai raccroché.

J’ai ouvert mon ordinateur, sans réfléchir, j’ai adressé à la DRH une demande de rupture conventionnelle de mon contrat de travail, j’ai refermé l’ordinateur.

Sans rien dire, j’ai rangé mes affaires – il était 11 heures du matin – je suis rentrée chez moi prétextant un RDV extérieur.

Le lendemain, mon patron m’a convoqué dans son bureau.

Il a cherché à négocier le licenciement de certaines de mes collaboratrices contre mon renoncement à ma demande de rupture conventionnelle.

J’ai refusé et lui ai demandé que l’on parle des modalités de la rupture.

Il m’a informé du minimum légal auquel j’avais droit.

Je lui ai demandé une indemnité de rupture conventionnelle (pour mes bons et loyaux services depuis 13 ans !).

Il a refusé, le ton est monté.

Il m’a menacé, j’ai quitté son bureau.

Comme la veille, je suis retournée à mon bureau, j’ai tout rangé et suis partie.

J’ai appelé mon avocat. Il m’a suggéré d’aller chez mon médecin pour demander un arrêt de travail, c’est ce que j’ai fait.

Je ne suis plus revenue dans ce cabinet pour travailler et mon patron a déclenché une procédure de licenciement pour faute à mon encontre.

Malgré la procédure de licenciement affligeante pour moi, l’été 2011 a été le plus bel été de ma vie : j’avais enfin lâché !


J’ai consacré cet été là exclusivement à mes chevaux et à prendre soin de moi et la vie m’a montré qu’il y avait un autre chemin.


Je ne crois pas que c’est le courage qui m’a soutenue dans cette décision, je crois que c’est la force de l’abandon, du lâcher-prise.


https://www.uncoconpoursoi.com


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