Jour 24 : La nuit de Noël, par Jean-Christophe Mojard 

Après ces confidences, à vous glacer le sang,

Voilà la Sainte Nuit, ce moment qu’on attend

Où les tables sont dressées et brillent aux couleurs

Des guirlandes au sapin et des chemins de fleurs.

Si la plume était dure, aux rimes de la veille,

C’est pour mieux apprécier cette nuit qui éveille

Les sentiments d’amour, la joie, le réconfort,

Pour ne pas oublier l’écueil sous l’eau qui dort.

Soyez donc à l’écoute, et non pas aux broutilles.

Gardez juste un murmure, comme un souffle, un écho,

Qu’il est bien des malheurs en guise de cadeaux.

Oubliez les disputes et toutes les vétilles,

Mangez, dansez, riez, un œil sur les anciens,

Un regard aux plus jeunes et le cœur sur la main.

Jour 24 : La nuit de Noël, par Juliette Norel

 Dans le silence feutré de la nuit étoilée, Noël déploie son voile de douceur et de paix. Les flocons, semblables à des anges gracieux, dansent au gré du vent, illuminant le monde d'une lueur féerique. Les cheminées crépitent et les foyers s'embrasent, réchauffant les cœurs et éveillant des sourires. Sous l'éclat des guirlandes scintillantes, l'arbre resplendit, ses présents enrubannés comme autant de vœux infinis.

Les enfants, plongés dans des songes paisibles, rêvent de lendemains où l'amour et la joie ne connaissent pas de fin. Les étoiles, compagnes de la Lune, veillent et chantent des hymnes d’espoir, porteuses de promesses universelles. Mais dans l'hiver glacial, certains restent oubliés. Les sans-abris errent dans les rues désertées, le froid mordant amplifié par la solitude qui les engloutit. La nuit de Noël, pour eux, n'est qu'une lutte pour survivre, bannis de la fête, délaissés par la vie. Sous les ponts, dans les parcs, dans de précaires refuges, ils cherchent une chaleur, une main solidaire. Le regard fuyant, le cœur enchaîné de tristesse, ils attendent un sourire, un geste de tendresse.

Et au-delà des lumières, une toute autre histoire résonne. Celle des âmes brisées par les guerres et les conflits, des familles déchirées par la violence et la peur, des enfants terrifiés, privés d’un bonheur auquel ils devraient, pourtant, avoir droit de naissance. Pour eux, Noël n'est qu'une fragile trêve, un instant de répit dans une vie tourmentée, ou une grenade dégoupillée. Leur cri silencieux cherche notre écoute, pour que l'amour triomphe demain. Mais comment apprendre à aimer quand on ne connaît que la souffrance et l’ambivalence ?

Noël devrait être une lueur d’espoir pour tous, un frémissement de cœurs vibrants à l’unisson. Ce n’est pas une fête éphémère, c'est un temps pour aimer, un moment pour se taire, écouter le silence, prêter attention à l’invisible et laisser s’épanouir en nos cœurs une paix indivisible.

En cette nuit sacrée, que chacun se souvienne que la force de l'amour est plus grande que la haine, que l'entraide et la bonté peuvent changer le monde, et que nos âmes, si elles s'unifient, ne craignent aucune ombre. Puisse cette nuit de Noël, de son immaculée clarté, nous rappeler à tous notre humanité et, pour espérer un jour voir fleurir un avenir plus doux dans un monde bienveillant, saupoudrer des étoiles dans les yeux des enfants et ceux qui ont su le rester.

 Xoxo,

Juliette

(image réalisée avec Selaab et retravaillée par Canva)