Les leçons de Lady Gaga sur la création
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 8 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Les leçons de Lady Gaga sur la création
La femme qui a eu le plus d’influence dans ma vie est Lady Gaga
(après ma mère et ma grand-mère bien sûr!)
Lady Gaga a longtemps été un modèle tant au niveau business qu’artistique.
Je l’ai découverte au lycée.
J’ai tout de suite aimé sa liberté de ton et son goût pour la provocation.
Quand j’ai du mal à me décider en partant de mes désirs, je me pose la question « que ferait Gaga dans cette situation » ?
Oui, je sais ce n’est pas très académique comme approche.
Mais jusqu’à présent, ça m’a apporté les meilleurs résultats de ma vie !
Il faut donc savoir être rationnellement irrationnel.
Voici 3 enseignements que j’ai envie de vous partager.
Première leçon de création : assume-toi !
À ses débuts, toutes les chanteuses se forçaient à rentrer dans des stéréotypes féminins.
Jennifer Lopez, Christina Aguilera, Britney Spears incarnaient plus ou moins le porno-chic.
Et là, Gaga arrive avec son univers, ses tenues excentriques et sa robe de viande.
Elle choque pour mieux nous alerter !
Elle nous murmure que peu importe le regard des autres, l’essentiel est d’être à l’aise avec qui on est.
Dans son documentaire, elle avoue avoir surjoué l’excentricité pour se protéger des producteurs qui abusaient de leur pouvoir.
Lady Gaga a subi un viol à l’âge de 19 ans qui a eu un impact énorme sur sa santé mentale et sa vision du monde.
Je crois qu’on ne comprend vraiment une personne que si on connaît ses traumatismes.
La souffrance et l’humiliation l’ont immunisée du regard des autres.
Quand j’ai peur des qu’en dira t-on je me dis « ce qui ne te tue pas, te rendra plus forte ».
Deuxième leçon de création : cours vers ton risque
Ce qui m’inspire aussi chez Lady Gaga ce sont ses prises de risques.
Elle n’hésite pas à mélanger les styles et à explorer d’autres univers même en pleine traversée du désert.
En 2013 elle sort l’album Artpop.
Il s’inscrit dans la lignée de ses précédents blockbuster Fame ou Born this Way.
Le succès n’est pas à la hauteur.
A ce moment, tout le monde pense sa carrière finie.
Elle s’enfonce dans la dépression et vit son œuvre noire.
En coulisse, elle continue de créer.
Elle revient en 2016 avec l’album Joanne.
Cet album c’est tout sauf la Lady Gaga qu’on a connu jusqu’à présent.
Il est composé de ballades et de sonorités country-jazz.
La voix est plus naturelle, les tenues sont sobres.
Au revoir Gaga, bonjour Stefani Germanotta !
Cet album lui permet de renouer avec le succès.
Elle atteint même la consécration en décrochant un show à la mi-temps du super-bowl !
Quand on entreprend, on est le premier et parfois même la seule personne à croire en nos idées.
Donc quand je sens que je ne suis plus alignée, je repense à cet exemple.
Il me donne du courage.
Troisième leçon de création : écrire un bon texte est une opération à cœur ouvert.
Joanne est l’album où elle se dévoile le plus : ruptures sentimentales, addictions et mémoires familiales tout y passe.
Pour moi, c’est son meilleur album.
Pendant longtemps, je me suis réfugiée derrière un concept, un plan en deux parties et deux sous-parties pour diffuser mes messages.
C’est ce qu’on nous apprend à l’école : argumentation froide, prima de la raison et victoire de la logique.
Du coup, 90% des textes écrits sur le web suivent ce schéma.
Faites une recherche sur Google.
Lisez les 3 premiers articles.
Vous verrez que 80% du contenu est composé de paraphrases.
Les pages à propos sont elles des contre-exemples de storytelling réussi.
Elles dégoulinent de “regardez comme j’ai réussi ma vie ou notre entreprise est géniale”.
Comment voulez-vous marquer les esprits si le texte ne suscite aucune émotion ?
Comment voulez-vous créer une connexion émotionnelle si vous n’engagez pas la plume ?
Le problème c’est que c’est difficile.
Parler de ce qui nous touche, révéler une partie de notre histoire sans tomber dans la surenchère est un exercice exigeant.
Ce n’est pas simplement un exercice d’écriture, c’est un exercice de confiance en soi.
S’exposer tel(le) que l’on est demande du courage.
Je constate que peu de gens osent s’y aventurer.
J’écris pour une personne qui travaille dans le développement spirituel..
Voilà sa réaction face à mes questions pour ré-écrire sa bio :
- « Ester, le climax c’est cet évènement, je te le confie à toi, mais je ne peux pas en parler dans ma com »
- « Ah bon pourquoi ? »
- « Parce que ça parle profondément de qui je suis, du sens de mon engagement et de mon pivot récent »
- « Euh, ce n’est pas ça qui définit une bonne bio ? Tu n’as pas pris une plume pour transformer ton CV en hagiographie. En quoi afficher cet événement te fragiliserait ? Pour moi, tu envoies un signal fort, tu incarnes ta UVP (Unique Value Proposition) à 200%? «
Grand silence.
Là, intérieurement, même si je suis face à une maître zen, je me dis « Ester, tu es allée trop loin ».
Elle reprend : « Ok, on y va, tu as raison. Mais il y a certaines choses que je ne suis pas prête à partager »
« Nous parlerons uniquement de tes cicatrices.
Nous romancerons les choses sans mentir.
Par contre les blessures, c’est ton jardin secret »
Merci Gaga
Il y aurait encore tant d’autres leçons.
Je pourrais vous parler de Gaga pendant des heures, mais il ne faut jamais tout révéler d’un coup.
La suite un jour (peut-être)
Tous les mardis, j'envoie des ressources pour vivre de ses talents. Pour la recevoir, abonne-toi ici.