"Recherche Venise..."
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"Recherche Venise..."
Venise, Fondation P. Guggenheim.
Les beautés louées de Venise. La romantique, intrigante et mystérieuse Venise.
Ce petit périple, avais-je décidé, se ferait hors saison pour échapper aux hordes de touristes, aux paquebots qui envahissent jusqu'au ventre la cité. 4 jours de flânerie sans programme, hormis celui "d'aller voir". Cette ville, écrite, peinte, chantée, objet de tant d'admiration, symbole de l'amour, était-elle à ce point envoûtante?
Malgré le temps frais, les rues sont criblées de monde. Je slalome entre les promeneurs, observe, écoute. Je cherche un voyage, un dialogue avec ce qui m'entoure. J'hume l'air, inquiète de ne rien ressentir ou presque parmi ces pierres séculaires, perturbée par ce silence profond.
Mais Venise est avant tout un animal nocturne: il n'y a guère qu'au coucher du soleil, places et ruelles vidées de présence humaine, qu'elle se montre enfin et livre certains de ses secrets. Les étoiles allumées, je reprends une nouvelle fois mon exploration. Sur le Pô, les projecteurs rincent de lumière les palais, tandis que le fleuve vient inexorablement lécher les pontons, les façades et même les seuils de porte. Cette eau, raison d'être de Venise. Raison de sa future et probable perte. Venise parle. Venise raconte la mélancolie. La douce chanson du temps qui passe.
Puis dans un sursaut d'orgueil, les canaux redevenus silencieux se changent en miroir, me laissant conjuguer dans une vision de décor de théâtre le noir du ciel, l'or rosé des pierres et des eaux ainsi que d'écarlates oriflammes.