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CHAPITRE XXI

CHAPITRE XXI

Publié le 5 déc. 2024 Mis à jour le 5 déc. 2024 Humour
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CHAPITRE XXI


Où la culture prend le pas sur les conflits

En entrant dans l’appartement de l’amie de son adjointe, il fut surpris non seulement par l’espace et la hauteur de plafond (Il apprit au cours de la soirée qu’un duplex avait été, antérieurement, organisé sur les deux anciens étages) que par les œuvres d’art qui n’étaient, à coup sûr, pas des reproductions.

Il remarqua, en particulier, un bronze de grande taille d’une femme nue, langoureusement enlacée par une liane.

Son implantation dans le salon en faisait l’élément central de la pièce, lui conférant quasiment une mission d’accueil.

Cette œuvre, dont la patine variait d’une partie du corps à une autre, exprimait un érotisme chaleureux.

Le geste de caresse, en passant, de l’hôtesse des lieux démontrait l’importance affective ou symbolique de cette statue.

Son adjointe lui présenta, donc, Eve, propriétaire des lieux, et sa fille, Justine, qui accentua un frôlement de bassin, en lui faisant la bise. Sous le regard mi-moqueur, mi-attendri de sa mère, qui laissa le maire, très dubitatif.

Eve, qui devait avoir un peu plus de 35 ans, était un paradigme de la femme, le modèle de tout artiste.

Sa chevelure brune, presque noire, encadrait des yeux d’un vert éblouissant. La longueur des cheveux lui aurait permis de cacher son corps dans un tableau de

Botticelli.

Elle les portait attachés en queue de cheval sur son épaule gauche.

Et sa tenue, tout comme celle de sa fille, démontrait que la Liberté était son credo.

Les trois femmes surent avec talent le mettre parfaitement à l’aise et le libérèrent de toute gêne.

Elles exhalaient un instinct de vie parfaitement libre, où la recherche du plaisir et sa réalisation étaient totalement innocentes, et donnaient un léger goût du paradis, tel qu’il pouvait exister sur des iles lointaines du Pacifique, après leur découverte[1]

Le diner s’écoula dans la plus parfaite convivialité, dont les moments furent délicieusement ambigus, stimulés par la culture artistique étendue et non pas seulement encyclopédique d’Eve.

Ses connaissances des auteurs classiques et modernes, ses compétences picturales, et les choix musicaux de sa play-list, suffisaient, sans le moindre doute, au recrutement de cette perle d’intelligence, de sensibilité et de culture.

A l’évidence, elle aimait l’Art sous toutes ses formes et qui semblait en être son essence même.

D’une voix calme, elle parvenait, sans peine, à transmettre une passion qui enflammait son interlocuteur dès qu’elle abordait une œuvre.

Ce moment ne pouvait que rendre insipide la majorité de ses relations…

En fin de repas alors que son hôtesse débarrassait la table, il ne put que s’apercevoir de l’absence de son adjointe et de la fille de son hôtesse.

La porte entrouverte vers l’entrée, dont il eut l’intuition qu’il s’agissait d’une volonté délibérée, lui permit d’apprécier le baiser torride échangé au moment

du départ de la jeune fille vers sa soirée.

Concomitamment, Eve revenait vers lui sans qu’il s’en aperçut et croisa leurs doigts pour l’entrainer vers la chambre du fond. Elle lui susurra à l’oreille : « c’est moi qui lui ai enseigné de quoi mener une vie pleine et riche… »

L’état dans lequel il se sentait sexuellement le laissait sans volonté et il n’eut qu’un œil distrait sur la décoration, pourtant élégante, de la pièce.

Se méprenant sans doute sur l’expression de gêne du maire, Eve lui murmura en s’agenouillant ; « Ne t’inquiètes pas. Elles vont nous

rejoindre. »

La nuit fut encore plus torride que le baiser entrevu à la fin du repas, et qu’il put observer attentivement, en copie, pendant que des mains particulièrement nombreuses tentaient de lui redonner un peu de vigueur.

Cette nuit épuisante lui redonna une confiance certaine en son état de santé. Il ne pensait certes plus qu’il pouvait encore assumer une telle expérience.

Même s’il était parfaitement conscient que ses partenaires avaient poursuivi leurs ébats pendant qu’il récupérait au cours de ses somnolences extatiques.

Toujours est-il que, toujours sous l’effet des endorphines, il signa dès son arrivée en son cabinet, le contrat de la nouvelle collaboratrice de son adjointe.

Le cumul de tels talents, d’une telle générosité, de connaissances culturelles et d’amour des bonnes et belles choses, transcendait toutes les actions municipales.

Cette expérience l’amenait à une profonde réflexion sur sa séparation et le divorce en cours.

Il se rendit compte de l’inutilité de son combat pour retisser les liens avec son épouse.

Il savait, par théorie, sur indiscrétions d’amis contant leurs nuits avec des professionnelles lors de leurs voyages à l’Etranger, que certaines partenaires féminines pouvaient apporter de la générosité dans leurs relations sexuelles avec leurs partenaires masculins.

Cette nuit lui en avait fait une démonstration éclatante.

Il ne parvenait pas à trouver dans ses multiples expériences antérieures au mariage, ni dans sa fidélité, ensuite, une seule fois où son plaisir n’avait pas été la conséquence de celui, réel ou simulé, de sa partenaire !

Et encore, s’agissait-il de plaisirs purement naturels, sans la tension et l’intensité préalable qu’il avait ressenties, la nuit précédente.

Et sans le renouvellement obtenu avec douceur et caresses, à plusieurs reprises, intensifiant chaque fois le désir.

Comment avait-il pu se priver de cette plénitude pendant toutes ces années de servitude matrimoniale ?



 












[1] On comprend l’installation de Gauguin qui signait certaines toiles Te nave nave fenua (Terre délicieuse). Il faut cependant rappeler que l'offrande des femmes de ces îles faisait suite à la violence perpétrée par les marins lors de la première venue, quelques années avant cette appellation.
















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Commentaires (5)

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Erwann Avalach il y a 4 jours

Je me demande si à force de chercher la vis du début le maire n'aurait pas fini par trouver le vice et perdre sa vertu ?

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Cedric Simon il y a 4 jours

🤣
Qui sait ? N'est-ce pas lui ?

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Daniel Muriot il y a 6 jours

Notre brave maire ne serait-il pas laisser prendre dans la toile inextricable d'un trio d'araignées ?

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Cedric Simon il y a 6 jours

L'histoire le dira....
Je ne vais pas dévoiler la suite, quand même ? 😉🤪

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