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L'avènement des assassins

L'avènement des assassins

Publié le 24 août 2024 Mis à jour le 24 août 2024 Horreur
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L'avènement des assassins

Précédemment dans "Masques, meurtres et faux-semblants":

Elle se tut soudainement, observant avec attention l’extérieur par la porte vitrée ouverte. Puis contre toute attente, elle se mit à rire légèrement, continuant de regarder dehors.

 

-Entrez mon cher, nous vous attendions avec impatience.

 

-------------

 

Tous virent alors se découper dans la pénombre la silhouette d’un homme de taille moyenne, un rictus moqueur affiché sur son visage. Celui-ci s’avança dans le salon, gardant sa mimique amusée, avant de s’incliner en ôtant son chapeau haut de forme.

 

-Mesdames, Monsieur. Je vous souhaite le bonsoir.

 

Il portait un masque fait d’os, un costume à l’étrange relief blanc, ainsi qu’une canne, dont le pommeau à tête de loup semblait fait d’argent. Le plus frappant restait ses yeux, l’un vert sombre et l’autre noisette, qui brillaient d’une lueur à mi-chemin entre mauvaise et farouche, comme ceux d’un démon sortit des enfers. Il balayait les quatre personnes devant lui de ce regard, avant de l’arrêter sur Shelley, vers qui il s’avança.

 

-Je me demandais combien de temps alliez-vous mettre à me remarquer, fit-il en baisant la main de la femme. Il n’empêche que c’est un juste retour des choses cependant pour l’incident d’il y a quelques mois.

-Je vous demande pardon ? lui demanda-t-elle, réellement interloquée.

 

L’homme sembla lui aussi perplexe, comme si la réponse de l’Espagnole l’avait réellement choqué. Il reprit cependant bien vite contenance, affichant un air jovial.

 

-Rien de bien important ne vous inquiétez pas.

-Soit. Mais prenez garde, vous auriez pu être pris pour un voyeur, renchérit-elle, amusée. Vous m’en avez l’air ravi pourtant. Est-ce la potentialité de nos têtes dans votre souper qui vous met ainsi de bonne humeur ?

-N’abusez pas très chère. Si j’avais voulu vous chasser, vous seriez déjà dépecés.

-Excusez mon interruption dans votre sérénade douteuse, intervint Belladone, mais suis-je la seule à repérer de trop nombreuses allusions au cannibalisme ?

 

Le nouveau venu se tourna vers elle, un sourire carnassier placardé sur son visage déguisé.

 

-Pardonnez mon impolitesse milady. Il est vrai que je ne tiens que peu ma langue à l’évocation de mon mets favori.

 

Ses mots furent accueillis par un silence, tandis qu’il s’esclaffait devant leurs expressions atterrées.

 

-Mais rassurez-vous, je suis quelqu’un de civilisé, je ne vais pas vous sauter à la gorge, assura-t-il devant la mine rebutée de son interlocutrice.

-Je vous présented onc notre dernier participant, reprit Luzia. Le loup de Samedi.

-Même si je tolérerais que vous m’appeliez simplement « Samedi », précisa le dénommé.

 

Tous se rassirent, l’arrivée du cannibale ayant provoqué diverses réactions. Si Belladone semblait dégoûtée mais aussi amusée par l’attitude de cet étrange personnage, il suscitait chez Anubis un franc mépris, teinté d’une pointe de curiosité. Quant à Dante, elle fixait leur hôte, remarquant que celle-ci semblait particulièrement soulagée par la présence de Samedi. Pour ce qui était de ce dernier, il semblait être l’empereur devant une corrida, semblant refléter et transpirer l’opulence, la richesse. Mais chacun attendait la suite.

 

-Comme je le vous disais tout à l’heure, chers invités, je vous admire profondément, sans pouvoir départager le ou la meilleur. Ou devrais-je dire, sans nous départager ?

 

Cette dernière remarque fit rire Belladone, qui ne pouvait imaginer cette aristocrate avec du sang répandu sur ses jolies mains.

 

-Et quel est le rapport avec notre présence ici ? Vous comptez organiser une sorte de concours ? demanda Dante, dubitative.

-Cinq jours de festivités. Cinq tueurs d’exceptions. Et chaque soir, l’un d’entre nous fera la démonstration de ses talents. Les règles sont simples. Aucun témoin. Aucune trace le lendemain. Le tout en conservant notre « marque de fabrique ».

-Si c’est un jeu, qu’avons-nous à y gagner ? interrogea Anubis, de plus en plus rebuté.

-Tout d’abord une véritable reconnaissance, pas juste la crainte que répandent les journaux auprès de la population. Et un souhait, une requête, une faveur, pouvant être demandée à n’importe quelle personne de cette pièce. Les règles vous conviennent-elles ?

 

Les quatre se regardèrent, curieux de savoir se qu’en pensait les autres. Finalement, Samedi prit la parole.

 

-Je dois avouer que je ne sais pas résister à une distraction pareille. Surtout lorsqu’elle est aussi palpitante et pourvue d’une si charmante compagnie. Enfin, fit-il en lorgnant l’autre homme de la pièce avec une expression narquoise, presque, mais je pourrais peut-être m’en accommoder.

-Typique des chiens et des coureurs de jupons, grogna Anubis.

-Légèrement déplacé vu le surnom mais je passerai outre, ironisa l’autre, irrité.

 

S’en suivit d’une joute de regard entre les deux personnages, interrompu par Belladone.

 

-Je suis partante. Que ce soit pour tromper mon ennui, ou juste voir ces deux imbéciles au masculin s’entretuer.

 

Les concernés détournèrent la tête comme pour bouder, ce qui eut pour effet d’arracher un soupir aux trois femmes.

 

-Je suppose que je n’ai rien de mieux à faire pour le moment, fit Dante. Et que cela me permettra de régler certains comptes.

-Parfait ! s’exclama l’Espagnole. Anubis ?

 

Celui-ci se leva, scrutant les quatre individus de ses yeux d’orages. Ils s’attardèrent dans ceux, vairons, de Samedi, avant de se planter devant l’instigatrice de la situation.

 

-Tant que vous respectez votre promesse, je me plierais à ces frivolités, «Shelley », finit-il par lâcher tout en insistant bien sur le surnom de la femme aux yeux bleus. Mais s’il y a le moindre problème dans notre accord…

-N’ayez crainte, articula-t-elle, il n’y en aura aucun tant que vous jouez votre rôle.

 

Le Britannique grogna à nouveau mais ne répondit rien, se contentant de repartir dans les couloirs du manoir.

 

-Ce fut fort charmant mais je suis exténué ! annonça Samedi d’un air joyeux. Il faut dire que le bateau n’est pas ma tasse de thé. Auriez-vous l’extrême amabilité de me conduire à ma chambre Madame ?

-Adore va vous y accompagner, j’ai à faire. Elle convoqua à ces mots son majordome, lui donna quelques instructions dans un espagnol vif et agité avant de s’adresser aux personnes restantes. Señoras, Señor, je vous souhaite une bonne nuit.

 

Et elle repartit également, bien vite suivie de Samedi dès lors qu’il eut salué les deux femmes d’une révérence.

 

-Drôles de personnages, n’est-ce pas ? demanda la valseuse à sa voisine.

-Pour sûr ! La plus jeune soupira et se mit à rire. Mais pour être honnête Belladone, je crois que nous ne sommes guère mieux.

-Effectivement ! gloussa la dénommée. Je vais me retirer aussi. Bonne nuit Dante.

-Bonne nuit à vous aussi.

 

Si les deux femmes s’en furent dans leurs chambres, elles ignoraient qu’un étage plus haut, se déroulait une scène bien moins tendre.

 

-De quoi parlait Richard lorsqu’il est arrivé ? Tu as bien oublié de mentionner cette partie de votre rencontre hein ?

 

La gifle vola sans attendre de réponse. Face à Luzia, son informatrice baissait les yeux, sans répondre, la joue rougie par le coup.

 

-Rappelle-toi, petite idiote, que tu me dois tout ! Ta vie, ton confort, ton existence même. Alors ne t’avise pas de me cacher des choses encore une fois. Me suis-je fait comprendre, Isabela ?

-Oui Luzia.

 

La combativité avait abandonné sa voix. Elle avait l’habitude de ce genre de scène, peu importe les efforts qu’elle fournissait.

 

-Maintenant déguerpis. Retourne dans le donjon, c’est l’heure de les nourrir.

-Bien Luzia.

 

Sans demander son reste, elle s’en alla dans la partie la plus sombre du manoir, où personne hormis elle et la maîtresse n’osait s’aventurer.

Les lumières de la demeure s’éteignaient, ne laissant nul trace, nul preuve, de l’ignoble pari qui venait de commencer, qui ne laisserait bientôt que sang, douleur et désolation. Mais qui aux yeux de ces cinq dérangés, n’était qu’une distraction, une expérience aux allures de massacre calculé. Que les démons de tous les cercles de l’enfer prennent stylo et papiers, car l’avènement des assassins arrivait, et eux se montreraient sans pitié.




Fin de la première partie.

---------------

Et c'est la première partie de mon histoire qui se conclut, en espérant que l'intrigue et mes personnages vous plaisent ! N'hésitez pas à me donner des retours et conseils ou à me poser des questions, j'en serai ravie ! J'en profite pour remercier Elysio, que ce soit pour la relectures, pour son soution ET SES ILLUSTRATIONS. Qu'est-ce que je ferai sans toi... Bref, bonne journée et à bientôt pour la deuxième partie de "Masques, Meurtres et Faux-semblants " !



 

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Commentaires (2)

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Jackie H il y a 25 jours

Une lecture palpitante et exquise que je me réjouis d'avoir l'occasion de poursuivre 🙂🐈‍⬛😏

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Cheshire il y a 25 jours

Merci beaucoup ! J'ai vraiment hâte de publier la suite !

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