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L'artiste et la danseuse

L'artiste et la danseuse

Publié le 18 sept. 2024 Mis à jour le 18 sept. 2024 Horreur
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L'artiste et la danseuse

Précédemment dans "Meurtres, masques et faux-semblants"

-Excusez-moi, mais je ne crois pas vous avoir autorisé à utiliser ma domestique pour votre plaisir personnel !

 

---------

 

L’homme tourna la tête en direction de la personne qui venait de parler. Il n’avait jamais vu de femme aussi belle, avec ses cheveux blond vénitien qui cascadaient jusqu’aux creux de ses hanches, des yeux hazel, et une robe blanche et rouge qui dévoilait ses magnifiques épaules albâtres. Ses talons claquaient contre le sol d’un air mécontent tandis qu’elle s’approchait rapidement. Il l’a vit jeter un coup d’œil à la jeune femme qu’il tenait encore, avant de revenir sur lui.

 

-Il me semble vous avoir adressé la paroles. Insista-t-elle d’un ton léger.

 

Il se décolla de mur, relâchant sa prise sur sa victime, qui pourtant ne bougea pas, fixant la nouvelle arrivante avec surprise.

 

-Mes excuses Signora. Répondit-il avec un sourire faussement contrit. Si j’avais su que cette sauvage appartenait à une personne aussi distinguée…

-Je ne veux pas de vos excuse. Le coupa-t-elle en claquant la langue. Je veux juste savoir qui êtes-vous et pourquoi vous retrouvez-vous à vous en prendre à ma demoiselle de chambre.

 

L’homme ouvrit la bouche, outré qu’une femme, une étrangère de surcroît, lui parle ainsi. Son égo en prenait clairement un coup, et il ne voulait laisser sa fierté se faire malmenée ainsi sans riposter.

 

-Pour votre informations, cette… femme m’a gravement insulté, il était donc de mon devoir de la punir, vu que vous n’êtes visiblement pas en mesure de la tenir correctement.

-Ne me mentez pas monsieur, c’est vous que j’ai vu près à passer à un acte que je n’ose même pas nommer. Son ton suintait le dédain.

-Puisque je vous dit que c’est elle la fautive ! Elle m’a fait des avances en ignorant son rang, et m’a forcée à agir ainsi !

Pris et persuadé de son mensonge, son ton s’échauffait, et il postillonnait sur les vêtements de son interlocutrice. Celle-ci fronça les sourcils, puis après une hésitation, lui fit un charmant sourire montrant des dents étincelantes, et lui présenta sa main.

 

-Je crois effectivement que j’ai fait une erreur de jugement. Elle hésita, avant de déclarer. Pardonnez moi pour ce malentendu. Reprenons depuis le début. Je me nomme Edith Sinclair.

 

L’homme sembla ravit du revirement de la situation, et saisit le poignet tendu pour y déposer ses lèvres. A ce geste, elle se raidit imperceptiblement, affichant une grimace dégoûtée alors qu’il avait les yeux fixé sur la peau .

 

-Romano Carlotti, pour vous servir.

-Votre nom me dit quelque chose. Nous sommes nous déjà rencontré ?

-Probablement pas, je m’en souviendrai si j’avais croisé dans le passé un être tel que vous. Il accompagna sa remarque d’une œillade se voulant complice. Par contre, vous connaissez sans doute mon nom grâce à ma petite entreprise…

-Mais bien sûr ! S’exclama-t-elle en effleurant son front. Romano Carlotti ! Propriétaire de la plus grosse flotte de navire, basé en Sicile, à Palerme.

-Ah ah, rit-il, presque soulagé d’être reconnu. Je suis démasqué. Belle et perspicace, Miss, la nature vous à donné tout les dons.

-Mais quel flatteur. Gloussa Edith.

-Je ne fais qu’énoncer l’exacte vérité.

-Eh bien, Monsieur Carlotti, repris-t-elle, j’espère que nous pourrons partir sur de meilleures base pour l’avenir.

-Moi de même Miss.

-J’y songe, dit-elle en faisant mine de réfléchir, mais je vous trouve particulièrement charmant.

-Oh je n’en doute pas. Répondit-il, orgueilleux. Vous n’êtes pas la première à me le dire.

-Dans ce cas, accepteriez vous de me retrouver au salon du rez-de chaussé, dans l’aile Est, vers 3 heure cette nuit ?

 

A ces mots, elle mordillait sa lèvres, battant des paupières et tortillait ses cheveux sensuellement. L’italien eu un sourire triomphant, persuadé que cette personne à la beauté saisissante serait un sublime ajout à son tableau de chasse, et accepta sans hésiter.

 

-Mais avec plaisir Signora.

-Parfait ! Elle joignit ses deux mains. A présent je dois me retirer. Cette petite sotte, dit-elle en désignant la femme de chambre, toujours figée contre le mur, n’a absolument pas fini de m’assister, et il serait dommage de rater le début de la fête.

-Dans ce cas je ne vous retiens pas. Il embrassa à nouveau la main de la femme. Et je vous dit à bientôt, même très bientôt.

-Une dernière chose, ajouta-t-elle. Si vous pouviez éviter de notre rendez-vous avec les autres convives, ce serait adorable. Je tiens à ne pas provoquer de jalousie chez les autres dames si cela se savait.

-Mais bien sûr Miss, je comprend parfaitement votre sentiment.

-Charmant ! Et au plaisir de retrouver votre compagnie. Elle attrapa la jeune fille à la peau sombre par le bras. Viens par là toi. Il faudra que nous ayons une sérieuse conversation à propos de ton comportement.

 

Les deux femmes s’éloignèrent rapidement, disparaissant au coin d’un couloir. L’italien les regardait en souriant, sans pouvoir s’empêcher de détailler le corps de la blonde et de sa servante. Quel dommage qu’elle ne soit pas arrivé plus tard. Enfin bon, d’ici l’aube, il aurait sans doute passé une des plus belles nuit de sa vie, donc il ne s’en plaignait pas.

Il se dirigea vers la salle de bal, ragaillardi, en lissant les bretelles blanches qui maintenaient son pantalon bleu pale, cachées sous une veste de la même couleur. Pour lui, quatre choses importaient plus que tout.

L’argent qui coulait à flot, un costume parfaitement taillé, un bon verre de vin et une charmante femme à ses côtés. La boutique tournait bien, il pouvait se fournir dans les meilleures boutiques de prêt-a-porter, vu la richesse de l’espagnole, l’alcool serait sans doute de bonne qualité, et il avait rendez-vous avec assurément la plus ravissante création féminine que Dieu ai donné à cette Terre. Romano Carlotti était donc, en cet instant, un homme comblé.

 

De l’autre coté du manoir, Edith et Sarah

 

Quand elles furent hors de vue de l’italien, la valseuse s’arrêta et lâcha sa jeune compagne, qui la regardait sans comprendre ce qu’il venait de se passer, et pourquoi la blonde avait-elle agit ainsi. Elles ne se connaissaient pourtant pas ? Si ? La demoiselle de compagnie en restait confuse, mélangé au choc du comportement de l’italien.

 

-Eh bien ! Soupira l’autrichienne en faisant semblant de vomir. Qu’elle personnage fort déplaisant. Voyant que sa tentative d’humour ne faisait pas rire la brune, elle redevint sérieuse. Tu vas bien ?

 

La jeune fille tourna lentement sa tête, des larmes pleins les yeux. Dans un coin de son esprit, Il l’excitait à l’énervement à coup de « Non mais de quoi elle se mêle elle. » ou encore « Elle t’a vu en position de faiblesse, tu devrais la tuer. ». Elle réussit cependant à se contenir, car une part d’elle se rendait bien compte qu’elle devait une fière chandelle à cette femme. Elle ravala donc sa fierté, ainsi que Sa voix qui pulsait dans ses oreilles et s’inclina devant sa bienfaitrice.

 

-Je vous remercie de votre intérêt et de votre générosité. Elle crachait presque ces mots. Mais le devoir m’attend, et il serait déshonorant pour vous de rester plus longtemps en compagnie d’une personne tel que moi.

 

Elle se détourna d’Édith, qui fut déçue de tant de froideur, même si elle ne pouvais que comprendre ce comportement.

 

-Attend. Lui dit-elle doucement en retenant délicatement la robe crème.

-Vous avez quelque chose à me demander madame ? Elle se retenait au maximum pour ne pas pleurer, ou frapper cette dame si belle et élégante. Les nobles n’aiment en général pas que l’on abîme leur visage baigné de produits de luxe.

-Reviens juste un instant, s’il te plaît.

 

Sarah se retourna, à deux doigts de craquer. Cette femme ne comprenait donc pas à quel point elle se sentait mal actuellement ? Elle s’employa à garder un visage neutre quand l’autrichienne s’approcha d’elle, et sans qu’elle ne s’en rende compte, une larme roula sur sa peau mate, petit diamant de tristesse sur le sang de ses blessures.

Elle se crispa quand elle vit l’autre lever la main, persuadée de recevoir un énième coup pour une raison des plus obscure.

 

Edith quand à elle, sentait presque la plus jeune trembler, ce qui lui rappelait quelque chose, même si elle ne savait pas bien quoi. Avec douceur, elle effleura le visage de Sarah, ôtant les traces humides sur ces joues, ce qui provoqua la surprise chez celle-ci, qui ne s’y attendait absolument pas. Elle descendit ensuite sur les lacet qui fermaient la robe de la femme de chambre, les renouant avec la tendresse d’une grande soeur, sans prononcer un mot.

C’est alors qu’elle aperçu, dépassant d’une des poches du vêtement, un couteau de peinture. La soirée de la veille lu revint en mémoire. Bien sûr qu’elle avait déjà vu cette fille, elles s’étaient rencontré il y a quelques heures à peine, dans ce petit salon de l’aile Est, sous d’autres noms, d’autres masques, concluant un pacte avec de dangereux psychopathes. Psychopathes dont elle faisaient elle-même partie.

 

Sarah se laissa faire, bien qu’étonnée par le comportement de la blonde. Finalement, la jeune femme laissa échapper la question qui lui brûlait les lèvres depuis déjà plusieurs minutes.

 

-Pourquoi ?

 

La plus âgée interrompit ses gestes, levant son regard hazel dans celui presque noir, brillant de peine et d’incompréhension.

 

-Pourquoi quoi ma chère ? Lui demanda-t-elle gentillement.

-Pourquoi m’avoir aidé ? Pourquoi m’accorder autant de considération ? Sa voix montait au fur et à mesure. Pourquoi l’avoir récompensé ?

-Récompensé ? La blonde semblait réellement interloquée. En quoi l’ai-je récompensé ?

 

Sarah baissa la tête.

 

-Pour un homme que lui, un rendez-vous avec une aussi belle femme comme vous est un triomphe, un succès, la meilleure des médailles.

-Tu me trouve donc belle ? Glissa Edith, attendrie.

-Oui, enfin… Je… Bredouilla-t-elle, rougissant.

 

La valseuse se mit à rire sans pour répondre aux questions. Cette petite jeune fille n’avait donc pas compris le lien qui les unissait quand elle avait indiqué l’heure et le lieu de la rencontre prévue avec l’italien. En même temps vu la situation…

Elle se contenta donc de finir sa tache, avant de se pencher vers l’oreille de sa compagne, murmurant.

 

-Ne t’en fait pas pour si peu, Dante. Romano paiera, et bien au-delà de ce que tu peux imaginer.

 

Une onde de choc et de peur traversa Sarah.

 

-Comment..?

-Tu ne me reconnais donc pas ?

 

La valseuse plaça ses mains devant son visage, comme pour former un masque. Et bien que l’imitation de l’objet fut grotesque, la jeune femme reconnu en la femme qui lui faisait face sa voisine de table, la tueuse au masque fleuri, Belladone.

La panique la saisit sans crier gare, et instinctivement, elle plongea la main dans sa poche, à la recherche de son couteau à peinture. En arrière plan, Sa voix pulsait de plus en plus fort, l’empêchant de réfléchir. Elle regardait dans toutes les directions, revenant à chaque fois sur l’autrichienne, qui lui pris les mains avec bienveillance.

 

-Dante, regarde moi s’il te plaît.

 

La dénommée s’exécuta, tremblante.

 

-Tu es en sécurité avec moi, je te le promet.

 

Et dans les yeux hazel, seule la sincérité se lisait. Alors, submergée par les émotions de la journée, Sarah se laissa tomber dans les bras de l’aînée, sans plus retenir sa peine, sa rage. Cela faisait si longtemps qu’elle ne s’était pas sentis aussi en sécurité que dans ce couloir, en présence de cette femme qu’elle ne connaissait même pas. Cela faisait si longtemps… En fait, depuis Sa mort, il y avait maintenant 20 ans.

Et elle pleura, des minutes durant, sans se soucier de l’heure, sans se soucier de Marie, sans ce soucier de Lui. Juste lui importait les douces caresses parcourant ses cheveux et Belladone, qui la serrait contre elle, comme une sœur que son coeur aurait oublié.

 

 

Edith

 

Quand la petite s’effondra puis l’enlacer, Edith ne résista pas, bien qu’un peu mal à l’aise. Elle se sentait coupable. Si elle n’avait pas autant hésité, sa jeune compagne n’aurait pas vécu l’horreur, l’impuissance d’une agression comme celle de l’italien. Car oui, caché derrière le mur de pierre, elle avait pesé le pour et le contre, avait été tentée de s’éloigner, mais les cris de jeune femme lui avait rappelé de nombreux souvenir, plus que douloureux, et son instincts avait pris le contrôle, la poussant à s’interposer. Et à aucun instant désormais, elle ne le regrettait.

Ses yeux s’embrasèrent. Cet ordure souffrirait, elle allait s’en assurer, pire qu’il n’aurait pu le cauchemarder. Il y a quelques minutes, elle désespérait de trouver une cible. Elle ne pouvait pas rêver mieux pour laisser son talent s’exprimer. Romano Carlotti ne survivrait pas à la nuit à venir, elle s’en faisait la promesse.

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Commentaires (3)

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Jackie H il y a 1 mois

Bon choix de cible, Edith 😉

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Elysio Anemo il y a 1 mois

Deux chapitres en une soirée ? Mais je vis un rêve !!

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Cheshire il y a 1 mois

Honnêtement, je savais même pas que j'allais poster avant il y a quelques minutes 😂 Et plus sérieusement, ces chapitres s'inspirent d'une situation vécue, donc ils me tenaient a coeur. Contente qu'ils t'aient plus !

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