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Bonne chère, malbouffe et tout ce qui s'ensuit...

Bonne chère, malbouffe et tout ce qui s'ensuit...

Publié le 9 mai 2020 Mis à jour le 29 sept. 2020 Gastronomie
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Bonne chère, malbouffe et tout ce qui s'ensuit...

Je ne regarde pas les prix, je vis comme un riche et m'offre le meilleur. Une opulence communicative m'envahit, nous envahit (je parle au nom de mon clan) assez régulièrement et de bon cœur lorsque nous achetons, nous dépensons. Une frénésie de riche, assez fantasmatique du reste, on claque, on brûle, on dilapide mais uniquement lorsqu'il s'agit de bouffe. Les bagnoles, les bijoux, l’ostentatoire, le clinquant, le m'a tu vu on s'en contre fout absolument. Tout cela est dérisoire comparé à la valeur cardinale de la table.

Du producteur de saucissons, à celui de fromage en passant par la boulange, le blé, les lentilles, la viande, les fruits, les légumes, les patates, les canards, les oies, les œufs, les vins, le cidre, les jus, la bière et même l'eau gazeuse.... Tous nous adorent, nous voient arriver à dix lieues tellement nos esprits obsédés par la table, le bon, le goût, la qualité vont fusionner avec leur production.

On se nourrit sans compter, sans budget. Comme une richesse que l'on s'accorde au quotidien sans crâner, en toute simplicité car on a compris depuis bien longtemps que tout cela est d'une rentabilité absolue, que le placement est juteux, que cela ne coûte finalement pas grand chose au regard du rendement. La bourse, les placements, à côté ? Peanuts, roupies de sansonnet, que dalle, mauvaise affaire, usurpation, manipulation...

Se nourrir correctement n'est pas si facile. Cela nécessite une organisation de tous les instants, une logistique adapté et un sens aigu du circuit court. On se réunit très sérieusement, on calcule, on repère, on juge, on goûte, on quantifie, on analyse, on sélectionne, on se refile les bon coups car il ne s'agit pas d'acheter à n'importe quel prix, à n'importe quelle condition et à n'importe qui. Tous les milieux ont leurs malins, leurs escrocs, leurs manipulateurs qui gâchent le plaisir et discréditent le milieu. Pas d’angélisme puéril mais du discernement, de la constance, de la confiance. La confiance ? Celle qui ne se trahit qu'une fois, le trésor que beaucoup abandonne d'un air avide au bord du chemin. La confiance qui n'exclut d'ailleurs pas la vérification.


D'autant et j'ose l'affirmer qu'une alimentation locale, bio, respectueuse est bien moins chère qu'une alimentation industrielle et ''supermarkette''. Nous sommes tous dupés par un marketing manipulateur et par le concept du prix psychologique. Il faut engager une réflexion afin que tous aient accès au vrai, au bio, au local si tant est que celui-ci puisse nous fournir. A toutes fins utiles la production évoluera en fonction de la demande et la place ne manque pas dans les plaines pour cultiver légumes, fruits et céréales. Seulement on y préfère pour l'heure des plantations plus rentables et très conventionnelles ou, comme on l'entends désormais : "raisonnée" qui est l'euphémisme de chimique.

 

Une alimentation produite par des gens passionnés, qui ont trouvé leur vocation, leur passion. C'est le retour du paysan producteur de bonheur qu'il faut plébisciter, le retour de la main aimante, caleuse et transmetteuse.

Le goût : rien à voir. La qualité nutritive intrinsèque ne souffre pas non plus de la comparaison. Pas de rajouts d'eau émulsifiante, de matières grasses indigestes et dangereuses, point trop de sel, pas de subterfuge afin de ne pas prendre des vessies pour des lanternes, le sucre sans abus et les reliquats de pesticides renvoyés aux calandres.

La joie au cœur, le système immunitaire renforcé comme une armure des temps modernes, l'énergie débordante, le moral au beau fixe et la fierté de contribuer au développement local sont comme autant d'arguments lancés à la gueule des réfractaires partisans de la radinerie alimentaire. Bonheur du quotidien, du partage, de la convivialité, de l'amitié, de l'unité. C'est une civilisation à reconquérir.

Ce monde d'Épinal passe aussi parfois par le grand magasin nécessaire mais trop développé dans nos sociétés si pressées. Recréons par nos actions économiques, l'équilibre entre tous, de façon que chacun pusse exister sans abuser et que le torrent retrouve sa quiétude perdu. Micro-économie sur laquelle nous pouvons agir et recréer du lien pour s'enrichir d'une énergie toute neuve, sortie de l’œuf, toute naïve et prometteuse de futurs. Tous les possibles sont possibles !

Le coin, la contrée, le pays, la rue, le quartier en réponse à une mondialisation effrénée, foldingue et décomplexée pour illuminer le quotidien et les politiques qui vont souvent dans le sens du vent, reprendront ce souffle nouveau à leur compte et la vie évoluera dans la lancée.

La claustration et l'arrêt actuels me pèsent certainement un peu sur les neurones, perturbent mon mental, alors je m'interroge, j'élucubre sur cet espace faute de plus.

 

 

Puis, le lendemain du jour d'après je me réveillerai, peut être un peu déçu par la reprise, peut être dépité par beaucoup de mes congénères, mais nous, nous ne céderons pas aux sirènes de la surconsommation édulcorée produite à tous les diables. Nous ne lâcheront pas le principe essentiel de notre vérité, nous continuerons nos dépenses locales, notre tourisme de proximité, nous entretiendrons nos alentours, nous sourirons à nos voisins, trinquerons au bar du coin, commercerons en centre ville : même si...

Même si ? Et pourquoi pas un changement, même un embryon d'évolution pour ne pas devoir ré-applaudir à nos fenêtres, pour offrir un futur enviable à nos bambins. C'est un peu la moindre des politesses. Non ?

Ces quelques phrases dérisoires, un peu creuses parfois, pour ne pas dire naïves, posés sur un coin de mon blog pour tenter de dissiper les doutes, les peurs et reprendre espoir dans ce monde paradoxal mis en mal par sa folie consumériste, mis à genoux par le grain de sable de l'interdépendance qui ne profite qu'a certains bien à l'abri des regards.

 

 

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