Max

: Tu veux bien venir manger avec moi au parc ce midi?

Moi

: Oui, bonne idée. Ça va me changer les idées, je viens d’avoir une belle

discussion avec ton père et celui de Jérémie. Une vraie partie de plaisir.

Il

se lève et vient me rejoindre. Il prend ma main et nous prenons la route vers

le petit parc où nous pourrons partager un repas en tête-à-tête.  

Toujours

main dans la main, nous nous arrêtons chacun à notre casier pour y déposer nos

choses et y prendre notre toujours fidèle amie, la boîte à lunch. Nous gardons

le silence jusqu’à notre destination et je décide de prendre la parole.

Moi

: Je ne savais pas que le père de Jérémie était un policier.

Max

: C’est bien ça et il travaille souvent avec le mien.

Moi

: C’est un type assez bizarre l’agent Bouchard. Pas très sympathique. On aurait

dit qu’il voulait me mordre tout le temps qu’ils m’ont posé des questions.

Max

: C’est vrai qu’il ne donne pas vraiment envie d’être son ami.

Moi

: Moi, je n’ai pas envie d’être son ami ni même de le revoir. Il me faisait

presque peur.

Max

: À qui le dis-tu, il est obsédé par son fils en plus. Il veut que Jérémie soit

l’enfant le plus heureux du monde. Je suis allé chez lui à son anniversaire

quand nous étions enfants et il y avait presque autant de cadeaux dans le salon

que Dudley, le cousin d’Harry Potter.

Moi

: Vraiment?

Max

: C’est vrai et le pire c’est que cette journée-là, je me suis chicané avec

lui, car c’était mon père qui m’avait obligé à aller à son anniversaire et

c’est depuis ce temps-là que nous ne sommes plus capables de nous sentir. Pour

se faire pardonner cet incident, mon père travaille tout le temps avec cet

étrange de Bouchard.

Moi

: Eh bien, c’est génial et j’imagine que ton père et l’agent Bouchard sont les

meilleurs amis du monde maintenant.

Max

: Non, même pas. Mon père trouve que Bouchard est stupide et égocentrique et

qu’il fait toujours son possible pour le faire chier. Au deuxième degré bien

sûr. Mais pour bien paraître et camoufler sa haine, mon père l’invite à souper

parfois. L’horreur!

Moi

: Mais c’est que ce n’est pas drôle du tout, pauvre toi.

Max

: Effectivement, mais je n’ai plus le goût de parler de ça, est-ce que l’on

peut changer de sujet?

Moi

: Aucun problème, moi aussi je n’aime pas tellement Jérémie. Si tu n’avais pas

déjà remarqué.

Max

: Je comprends, après tout ce qu’il t’a fait.

Moi

: De quoi tu parles, je ne t’ai jamais parlé de mes altercations avec Jérémie.

Max

: Tu sais c’est difficile de ne pas entendre tes pensées et tes souvenirs quand

tu es près de moi. Mon don n�