Chapitre 4 - Le calme après la tempête... météo agitée au programme
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Chapitre 4 - Le calme après la tempête... météo agitée au programme
La table de la salle à manger est détruite. Sandro se tient un peu en retrait, sourire aux lèvres. Il observe le bordel. Bras croisés, il suit la scène du regard.
Il attise le feu et murmure à Brian “Alban a tout répété… Tu dois être dég ! J’aimerais pas avoir ta vie”. Brian s’agite et tente d’attaquer Alban, qui ne comprend pas ce qui se passe et le défonce finalement pour de bon. Tous les enfants participent.
Maxence a peur. Il s’accroche au tee-shirt d’Alban et le supplie de se calmer. En vain. “Ils vont t’empêcher de rentrer chez toi ce week-end Alban, arrête !”. “Je m’en fous mec, lâche moi STP !”.
Des équipes pédagogiques incompétentes et démissionnaires
Lasse, Sarah appelle la cheffe de service, Cindy. Cette dernière fait son apparition. Ses yeux sont cernés, ses cheveux sont bouclés, mi-longs. Elle a une quarantaine d’années. Elle tente de couvrir les hurlements et d’ajuster ce qu’elle perçoit : un lieu de vie dévasté qu’elle mettra de nombreux mois à remettre d’aplomb.
Les enfants se figent lorsqu’ils l’entendent. Ils essaient de se calmer rapidement. Pourquoi un tel revirement de situation ? Parce qu’ils savent que c’est Cindy qui prend les pires sanctions et que généralement, c’est elle qui appelle les parents. Tous tentent de faire bonne figure, remettent leurs vêtements. Maxence ramasse les chaises et les morceaux de mobilier qui ont volé sur le sol.
Retour du calme... tout le monde respire... merci Cindy
Dès que le chahut a cessé, Cindy reprend une attitude douce et maternelle. Elle a l’habitude de tout expliquer, tout justifier. Les enfants, selon elle, ne font pas le mal intentionnellement. Leur comportement s’explique toujours par de la psychologie. Elle s’use bien souvent à tenter de comprendre, d’excuser, d’analyser.
Pendant ce temps, les enfants et leurs parents continuent à saboter son travail et jeter ses efforts aux orties.
Elle se fatigue, c’est écrit dans les profondes cernes qui marquent son visage et dans sa manière de lutter contre les vertiges en se tenant à ce qu’il reste de table.
Un milieu où la violence et la vulgarité finissent par contaminer les adultes
Sarah demande aux jeunes d’aller au lit, après la prise des médicaments et le lavage de dents. Cindy prend congé, car elle vient de recevoir un appel d’un autre pavillon.
Sarah salue son départ par un “Fait chier”. Cindy s’arrête “Oui Sarah, tu dois être fatiguée. Pour autant, tu ne peux pas parler ainsi devant les enfants. Ce n’est pas un bon exemple. C’est normal que Mehdi vole, il manque de tout. Nous devons faire preuve de bienveillance et lui apprendre le sens de la propriété”.
Dialogue impossible entre deux personnes qui ne se comprennent pas
Le problème est simple : Sarah se fout totalement de son travail. Il n'est pour elle, qu'une manière de gagner de l'argent, sans aucun enjeu émotionnel. Elle n'arrive pas à gérer les gamins, elle ne les aime pas. Elle n'a pas les bonnes méthodes. Et surtout.... ils sentent son manque d'engagement et lui font payer. Elle devient maltraitante, il n'y aura plus de retour en arrière possible pour elle.
Conséquences d'une telle approche
Sandro et Alban ne se sont pas gênés pour fouiller son sac à main et mettre en avant le paquet de préservatifs caché dans la poche à fermeture...
Bref, ils le savent et y répondent à leur manière.
Cindy, vous l'aurez compris, fait au mieux avec des moyens inexistants. Elle a la tête dans le guidon, son impuissance face à ce désastre la ronge. Elle prend les choses vraiment à cœur, garde ses espoirs, ses illusions, mais ne sait plus comment faire.
Impossible de se comprendre ainsi.
Fin de partie annoncée, déjà à ce moment-là ! Quelle tristesse.