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Planète | Jour du Dépassement 2020 : Du Jamais Vu

Planète | Jour du Dépassement 2020 : Du Jamais Vu

Publié le 13 nov. 2020 Mis à jour le 13 nov. 2020 Environnement
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Planète | Jour du Dépassement 2020 : Du Jamais Vu

Overshoot Day | Pour la 1ère fois depuis 1970 le Jour du Dépassement recule. “Planète | Jour du Dépassement 2020 : Du Jamais Vu” par Cécile Tellier

Jour du Dépassement 2020 : 3 semaines de sursis grâce au COVID-19

jour du depassement

Incroyable ! Le Jour du Dépassement, ce fameux jour où l’Homme vit à crédit sur ses réserves, a reculé de 3 semaines en 2020. L’origine ? Le COVID-19. Ce virus, mortel pour l’Homme, a offert un sursis de 21 jours à la Terre. Pendant cette crise sanitaire sans précédent pour notre génération, le confinement et la baisse de la consommation ont donné un souffle à notre Planète. Quelles sont les vraies circonstances ? Faut-il s’en réjouir ? La réponse dans cet article.

Au sommaire :

Jour du Dépassement : 22 Août 2020 | Pourquoi du jamais vu ?

Le Jour du Dépassement : c’est quoi exactement ?

Jour du Dépassement 2020 : 3 semaines de sursis. Que gagne la Terre ?

Le Jour du Dépassement révèle notre surconsommation : 2 planètes Terre pour notre survie

Jour du Dépassement : comment est-il calculé ?

Jour du Dépassement : 1970, l'année où tout bascule

Coronavirus et environnement : quelles leçons tirer?

10 gestes pour la planète

Résumé

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Jour du Dépassement : 22 Août 2020 | Pourquoi du jamais vu ?

C’est la 1ère fois que le Jour du Dépassement recule. En 2020, la date est tombée plus tard que toutes les années précédentes. Jamais depuis les années 70, nous n’avions fait des économies visibles sur les ressources naturelles de la planète. En 2020, le Jour du Dépassement tombe le 22 août, 3 semaines plus tard qu’en 2019.

Jour du Dépassement : un recul significatif en 2020

Pandémie difficilement contrôlable, le coronavirus a forcé le monde en entier à se retrancher dans ses strictes besoins primaires. Malgré un chamboulement titanesque, il a permis à la Terre de se reposer de 50 ans d’activités industrielles intensives.

Cette baisse des gaz à effets de serre liée à un événement aussi spécifique est spectaculaire. C’est du jamais vu !

Fei Liu, chercheuse - NASA (Goddard Space Flight Center)

Comment expliquer ce recul de 3 semaines ?

  • Restrictions sanitaires pour éradiquer la pandémie du COVID.

  • Ralentissement ou arrêt des activités industrielles et des transports urbains.

  • Diminution du trafic aérien et fermeture des frontières.

  • Confinement imposé.

Le coronavirus a mis la planète entière sur pause. Nous avons dû changer nos habitudes, ce qui a freiné la production industrielle et la surconsommation mondiale. Ces efforts forcés ont modifié notre empreinte écologique. L’environnement en a été favorablement chamboulé. Reste à voir maintenant si ces efforts rapides et concrets peuvent devenir des gestes écologiques durables.

Le Jour du Dépassement : c’est quoi exactement ? 

C’est le jour où l’être humain a épuisé les ressources naturelles que la Terre est capable d’offrir sur 1 année. D’un point de vue scientifique : c’est lorsque notre empreinte écologique est plus élevée que la biocapacité de la planète.

L’exemple du frigo vide

Pour mieux comprendre le Jour du Dépassement 2020 et l’impact environnemental de nos activités humaines, imaginons la scène suivante :

Un frigo complètement vide. Une famille de 3 enfants. 130 jours à tenir.

Chéri ! Il faut faire les courses. Mais le supermarché n’a presque plus de stocks et ne renouvelle pas ses réserves.

Aïe ! Les besoins de cette famille ont été trop grands. Comment va-t-elle pouvoir remplir son frigo tous les ans pour se nourrir ? 

En faisant attention. 

C’est ça, le Jour du Dépassement. C’est le jour où on doit s’inquiéter des ressources qu’il reste pour vivre.

L’épuisement des ressources naturelles | Mieux comprendre

Le 22 août 2020, on aurait pu écrire sur le calendrier :

« Stock restant des Ressources Naturelles : 0 ».

Une bien triste date pour une lourde dette qui s’est accumulée depuis 1970.

0 pointé. Et même moins. Car si le Jour du Dépassement a reculé de 3 semaines en 2020, il n’en reste pas moins que nous avons un immense découvert sur le compte de nos réserves vitales. Et ça, c’est une catastrophe. Sur une année, on a :

  • pêché tous les poissons ;

  • récolté tous les céréales, fruits et légumes ;

  • consommé toute l’eau potable ;

  • coupé tous les arbres ;

  • utilisé toutes les énergies fossiles ;

  • pollué toute l’atmosphère.    

fin du monde

Vers une Terre sans ressources naturelles ?

Épuiser les ressources naturelles, ça veut également dire qu’on ne laisse rien de côté pour les années à venir. Et dans les années à venir, il y a…

... les générations futures : vos enfants, nos petits-enfants.

Ainsi, notre compte “assurance-vie-ressources-naturelles” destiné à nos enfants est presque vide. Et c’est là que le bas blesse.

Regardez cette courte vidéo du WWF France pour mieux comprendre ce qu’est le Jour du Dépassement et comment diminuer notre empreinte écologique :

Jour du Dépassement 2020 : 3 semaines de sursis. Que gagne la Terre ?

Le Global Footprint Network estime que la déforestation a connu une baisse d’environ 8% de janvier à avril 2020. La réduction de la demande pour les constructions en bois a effectivement fait chuter les coupes. La consommation mondiale des ressources naturelles de la Terre a chuté de 10%. Ceci est en partie dû au ralentissement des activités industrielles et de transport. 

La NASA a diffusé des images satellites percutantes. Ces dernières démontrent que le ralentissement des activités pendant l’épidémie du coronavirus a eu un impact positif sur la réduction du dioxyde d’azote.

Réchauffement climatique et Jour du Dépassement | Savez-vous que...

Le dioxyde d’azote est un gaz à effet de serre émis par les activités industrielles et les véhicules. Ses particules sont extrêmement polluantes. On sait maintenant qu’elles sont responsables du réchauffement climatique

Preuves en images : les effets du COVID-19 sur l’environnement

La NASA a comparé les taux de dioxyde d’azote sur 2 périodes de temps :

  • La 1ère : du 1er janvier au 10 janvier 2020, juste avant le début de la pandémie.

  • La 2ème : du 10 février au 25 février 2020, en plein confinement.

Le résultat est flagrant. Les taux de dioxyde d’azote ont plus que drastiquement chuté : ils ont presque disparu.

La carte de Chine ci-dessous représente, à gauche, les concentrations de dioxyde d’azote en janvier 2020, avant le confinement. À droite, les mêmes données 1 mois après, pendant le confinement de février 2020.

carte_chine_dioxyde_azoteSource : NASA, données du satellite Sentinel-5 de l'ESA © ESA / NASA, CC BY-SA

Les images satellites ci-dessous montre la région de Wuhan, foyer du coronavirus, avant et pendant le confinement :

wuhan_dioxyde_azoteSource : NASA, données du satellite Sentinel-5 de l'ESA © ESA / NASA, CC BY-SA

Dès le 1er janvier 2020, on constate une baisse incontestable du dioxyde d’azote. Entre le 28 janvier 2020 et le 25 février 2020, le gaz a presque disparu. La comparaison entre février 2019 et février 2020 est spectaculaire.

Sur les 2 cartes ci-dessous, on peut facilement évaluer l’impact du COVID et la baisse du taux de monoxyde de carbone en Chine (cartes de gauche) et en Italie. Le monoxyde de carbone est un gaz très volatile qui reste accroché dans l’air plusieurs semaines. Son impact s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres.

italy_covidSource : NASA, mission satellite IASI (LATMOS/CNRS)

COVID-19 : médicament pour la Terre ? 

covid_contagion_terre

Chère Terre, je te mets au repos forcé. Va prendre un grand bol d’air et repose-toi bien.

Dr. Covid

Du répit à la Terre. C’est bien le seul effet positif qu’a eu le coronavirus. Mais à quel prix ?

  • 848 000 morts à travers le monde à la fin du mois d’août 2020.

  • 3 mois de confinement lors de la 1ère vague en début d’année 2020.

  • Des mesures sanitaires strictes.

  • L’arrêt des usines.

Le COVID-19 a eu de réels impacts sur l’environnement. Malheureusement, c’est avant tout une catastrophe sanitaire mondiale qui a engendré des pertes humaines conséquentes. La réduction sans précédent des gaz à effet de serre n’est pas suffisante pour ralentir le réchauffement climatique global. Quant au gaspillage alimentaire, il n’a aucunement diminué : la production et le mode de consommation étant restés les mêmes.

Le Jour du Dépassement révèle notre surconsommation : 2 planètes Terre pour notre survie

jour_depassement81970_2020Source : Global Footprint Network

Si nous continuons sur la même lancée, il faudra bientôt de 2 planètes Terre pour assumer nos besoins vitaux : boire, manger, se chauffer, se déplacer. 

En 2030, sans réduction des émissions de CO2, le Jour du Dépassement tomberait en Juin. Avec une diminution de 30% des gaz à effet de serre, il serait repoussé au mois de septembre. 

combien-planetes_survieSource : Global Footprint Network

Les Américains et les Australiens arrivent en tête du podium. Si l’humanité vivait de la même manière qu’eux, elle avalerait les ressources naturelles d’au moins 5 planètes Terre.

how_many_earth_do_we_needSource : Global Footprint Network

Nous mangeons la Terre

Sara Roversi, fondatrice du Futur Food Institute et Présidente du Futur Food Network, a écrit un article poignant. Le titre We’re eating the world parle de lui-même. Avec brio, Sara y parle du Jour du Dépassement et de notre surconsommation démesurée. Elle pointe du doigt nos habitudes alimentaires et notre consommation excessive de viandeSara met également en évidence les actions répétitives de l’être humain qui grignotent sans vergogne chaque petit élément de la Terre.

1 minute chrono ! Exercice à faire chez vous : TOUT ce qui nous entoure est un bout de la Terre

Exercice à faire en 1 minute chrono :

Levez le nez de votre écran. Regardez autour de vous. Remarquez tout ce qui vous entoure : le bureau en bois, la lampe en métal, l’encre de vos stylos, le bloc-notes en papier, la peinture sur le mur, la fenêtre en alu, la plante verte, etc… 

En 1 minute, vous pouvez faire une longue liste de multitude de choses qui ont 1 seule et même origine : la Planète Terre

Ce petit exercice de conscience met bien en évidence nos besoins envers les ressources naturelles de la Terre.

Gaspillage alimentaire : 1 milliard de tonnes à la poubelle chaque année

Le saviez-vous ?

Dans le monde, ce sont plus de 40 000 kilos de nourriture gaspillés et jetés chaque seconde ! C’est titanesque. Un chiffre aberrant quand on sait qu’1/3 de la population mondiale ne mange pas à sa faim.

Quel rapport avec le Jour du Dépassement ?

Plus d’1 milliard de tonnes d'aliments sont gâchés chaque année. 1/3 de la production alimentaire globale destinée à la consommation file à la poubelle. Sur ces 1/3, 1/4 n’a jamais été consommé.

Ces chiffres sont choquants. 

C’est un fait : notre circuit alimentaire, tel que nous le connaissons, ne fonctionne pas. Nous devons le modifier pour diminuer notre impact sur les ressources naturelles.

La phrase choc

La Terre nous offre ce qu’elle a de meilleur et c’est une chance considérable. L’autre jour, à table, j’ai surpris ma soeur dire à son petit de 3 ans :

Ne gâche pas ta viande. C’est un être vivant qu’on a tué uniquement dans le but de te nourrir. Si tu gaspilles, l’animal sera mort pour rien.

Cette phrase m’a touchée.

Une meilleure gestion de toute la chaîne alimentaire, ainsi qu’une plus grande sensibilisation, allant de la production à la consommation, permettrait sans aucun doute de réduire le gaspillage alimentaire et éviter de détruire les ressources naturelles pour rien.

D’ici 2050, il faudra nourrir plus de 9 milliards d’êtres humains. C’est énorme. Pour y arriver, nous devons changer rapidement et radicalement nos habitudes, pour éviter les gâchis alimentaire, à tout niveau de la chaîne.

Jour du Dépassement : comment est-il calculé ?

jour_depassement_calcul

Le calcul fait l’objet de bien des critiques. La représentation précise de la surconsommation des ressources de la Terre est en effet difficile à évaluer. On peut également douter de la fiabilité du résultat et du manque de cohérence. C’est le Global Footprint Network, un institut de recherches international basé à Oakland en Californie, qui effectue le calcul du Jour du Dépassement.

Le calcul scientifique

[Biocapacité globale de la Terre en hectare ÷ empreinte écologique mondiale] x 365.

Vu comme ça, c’est assez incompréhensible. 

Pour simplifier : c’est le rapport entre la capacité biologique de la planète et notre empreinte écologique. Le total est ramené à une date, plus révélatrice qu’un pourcentage. On obtient le Jour du Dépassement.

La Biocapacité, c’est quoi ?

C’est la capacité de la nature à se régénérer en dépit de la pollution humaine globale. Elle comprend :

  • l’air ;

  • le sol ;

  • les forêts   

  • les océans.

Empreinte écologique : définition en 1 phrase

L’empreinte écologique est l’impact de nos émissions de CO₂ et de nos besoins en ressources naturelles.

Le schéma ci-dessous montre les pays les plus oppressants sur la planète, avec une très forte empreinte écologique :

world_footprint_by_nation_2019Source : Global Footprint Network

Jour du Dépassement : comment interpréter le résultat ?

C’est simple. Si l’empreinte écologique est plus élevée que la biocapacité (ce qui est le cas depuis 1970), alors nous sommes dans le rouge.

Qu’est-ce que cela veut dire ? 

Que l’être humain vit au-dessus de ses moyens et ne donne aucun répit aux écosystèmes.

Chaque année, le Global Footprint Network rapporte les résultats par pays, donnant ainsi une idée précise de la consommation pour chaque état du monde. Regardez bien l’écart entre le Qatar et l’Indonésie, il est frappant.

countries_overshootday_2020

Source : Global Footprint Network

Un calcul controversé

Les données sensibles et difficiles à estimer déclenchent souvent des controverses. On peut effectivement se demander comment la surexploitation globale des ressources naturelles est-elle évaluée ? Est-ce que tous les éléments sont pris en compte ? Rentrent-ils dans une certaine logique ? Par exemple, on sait qu’il y a beaucoup d’inégalités au niveau de la biodiversité. Et il semblerait que les jeunes forêts ne soient pas prises en compte dans le calcul du Jour du Dépassement.

Quoi qu’il en soit, le concept présente un intérêt majeur pour cibler notre impact écologique sur la planète. Il invite à réfléchir sur les efforts à mettre en place pour préserver les ressources naturelles dans le cadre d’un développement durable. Ramener un résultat de conséquences à une date est une manière simple et intelligente de faire état d’un enjeu international vital.

Regardez cette courte vidéo de CBC/Radio Canada qui donne un excellent aperçu de la stratégie de calcul du Jour du Dépassement :


Jour du Dépassement : 1970, l’année où tout bascule

une_terre_ne_suffit_plusSource : lemonde.fr

En 1960, la Terre possède encore 1/4 de ses réserves. Ce qui est déjà peu.

Entre 1960 et 1970, l’être humain finit d’épuiser toutes les réserves de la Terre.

En 1970, le Jour du Dépassement tombe un 29 décembre. L’Homme s’endette de 3 jours. C’est le début d’une longue succession de dettes envers la planète.

Tous les 10 ans en moyenne, le Jour du Dépassement avance d’1 mois.

En 2010, il tombe un 7 août. La tendance s’installe sur du long terme. L’empreinte écologique est de plus en plus marquée.

1970_1er_jour_depassement_terreSource : lemonde.fr

Ressources naturelles : un crédit difficile à rembourser

Depuis le 1er épisode du Jour du Dépassement le 29 décembre 1970, nous dévorons les réserves de la Terre. Réserves extrêmement difficiles à se renouveler, et qui sont donc de plus en plus maigres :

  • Les océans se vident.

  • L’eau potable se fait rare.

  • Les forêts disparaissent.

  • Les sols se dégradent. 

  • Les énergies fossiles s’épuisent.  

  • L’air est de moins en moins respirable.

C’est le serpent qui se mord la queue. Notre dette envers la planète grossit et nos moyens de la rembourser s’amoindrissent.

Vivre à crédit sur nos ressources naturelles : ça veut dire quoi ?

Au lieu de rembourser notre dette envers la planète, nous l’amplifions toujours plus. Notre découvert se creuse d’année en année. 

Pour cette raison, les Jours du Dépassement de la Terre sont doublement lourds de conséquences :

  1. Le stock de réserves naturelles est à 0.

  2. Les réserves ne se régénèrent pas. La dette augmente.

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Prenons un exemple. Oui, j’aime bien les exemples. Cette fois prenons… tiens, VOUS :

Vous avez besoin d’un crédit. N’importe lequel. Vous allez voir la banque. Elle vous accorde un 1er prêt, puis un 2e et un 3e. Elle commence à sourciller. Votre mauvaise gestion inquiète le banquier : vous lui demandez toujours plus, mais vous ne remboursez jamais.

À votre avis, que va-t-il se passer ? 

La banque ne voudra plus vous prêter.

Et bien c’est pareil avec la planète : un jour, elle ne pourra plus fournir de ressources. Et ce jour là…

catastrophe_environnementale

Oui je sais, j’ai tendance à dramatiser.

Si peu...

Effrayant ! Notre déficit en biocapacité est astronomique

Vous l’avez compris : malgré un recul de 3 semaines en 2020, la situation écologique est préoccupante.

Un peu plus haut, nous avons évoqué la biocapacité. Je suis sûre que vous vous souvenez. Pour les autres, petit rappel :

La biocapacité, c’est l’aptitude de la Terre à se régénérer et “digérer” l’ensemble des déchets.

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Le 22 août 2020, nous avons agrandit notre déficit en biocapacité :

  • Les écosystèmes sont à bout de souffle.   

  • Les matériaux biologiques sont difficiles à produire.   

  • La Terre ne peut plus assimiler les déchets produits par l’être humain.   

  • Notre empreinte écologique est outrancière.

     

Mais alors, pourquoi un tel déficit ?

  • déforestation ;   

  • agriculture intensive ;   

  • érosion des sols ;   

  • surpêche ;  

  • destruction de la biodiversité ;   

  • émissions de CO2.

La surconsommation et la surexploitation des ressources naturelles épuisent à vitesse grand V notre capital naturel.

Vous avez bien 6 minutes devant vous pour comprendre la biodiversité ! Et en plus c'est en vidéo :

Comment avons-nous pu épuiser les ressources naturelles en si peu de temps ?

Dès le début du 19e siècle, le développement économique mondial connaît une ascension fulgurante. Les pays les plus puissants enchaînent les révolutions industrielles

De 1900 à 1950, ces puissances mondiales connaissent leurs heures de gloire. Elles contribuent massivement à l’expansion des industries lourdes et énergivores. C’est le début de la fin d’un monde : les ressources naturelles sont très convoitées. Certaines provoquent des conflits sans précédents.

À partir de 1945, le secteur industriel tourne à plein régime, donnant naissance à un phénomène jusqu’à alors ignoré : la pollution.

Les écosystèmes sont mis à mal et les catastrophes environnementales font leur apparition :

  • Pollution de l’atmosphère.

  • Dégradation des cours d’eau.   

  • Rejet de matières toxiques et enfouissement des déchets.   

  • Marées noires.

pollution_petrole

Réserves naturelles de la Terre | Le saviez-vous ?

À ce rythme là, il n’y aura plus de poissons dans les océans en 2050.

Dans certaines régions du globe, les méduses règnent en maître car elles n’ont plus de prédateurs. Chaque année dans le monde, il y a 5 fois plus de décès par des piqûres de méduses que par des attaques de requins. Saisissant non ?

Disparition des poissons : cliquez ici pour voir le décompte en direct. Effrayant mais révélateur.

meduses_envahissent les oceans

L’être humain trop dépensier : 50 ans de dettes envers la Planète

Croissance démographique, hausse exponentielle de la consommation, production industrielle… la planète ne suit plus le rythme.

Notre lourde empreinte écologique étouffe la Terre depuis les années 1960, et ce, toujours plus chaque année.

La pression humaine détruit petit à petit les ressources naturelles du globe : 

  • eau ;

  • forêts ;

  • minéraux ;

  • atmosphère.

Depuis 1960, l’être humain alourdit sa dette envers la planète.

Nous aurions dû faire les courses le 1er janvier 2021, mais nous avons tellement consommé que notre frigo était vide le 22 août 2020. Et c’est la même histoire qui se répète chaque année depuis 1970. Nous épuisons les réserves. Le Jour du Dépassement est de plus en plus tôt. Vous allez me dire : 

Oui mais cette année 2020, c’est 3 semaines plus tard qu’en 2019 ! C’est bien non ?

Oui et non. N’oublions pas la cause : une catastrophe sanitaire mondiale

Les résultats sont encourageants, mais pas suffisants. Nous avons tellement « tapé » dans les réserves de notre mère nourricière, qu’il faudrait des dizaines d’années de répit pour renouveler le stock des ressources, et rembourser notre dette.

Intéressons-nous de plus près à ce tristement célèbre COVID-19, qui s’attaque à l’Homme au crédit de la planète.

Coronavirus et environnement : quelles leçons tirer ?

Lors de la pandémie, l’humanité toute entière s’est unifiée à travers une expérience commune. Elle a pu voir à quel point nos vies sont imbriquées. Toutefois, nous ne pouvons ignorer l’inégalité profonde de nos expériences, les tensions sociales, économiques et politiques qui ont été déchaînées par cette catastrophe mondiale. Placer le principe de régénération au centre de nos efforts de renouvellement de la société et de réédification de l’économie peut permettre de remédier aux déséquilibres tant dans la société humaine que dans notre relation à la planète.

Laurel Hanscom, PDG de Global Footprint Network

Le recul de 3 semaines du Jour du Dépassement 2020 est le résultat d’une crise mondiale unique en son genre. On ne peut faire aucune comparaison ni lien avec une transition écologique bien pensée, nécessaire à un avenir certain. Pour cela, nous devons impérativement mettre en place des solutions viables sur du long terme, pour tous les aspects sociétaux, à l’échelle internationale.

Vous avez besoin d'être convaincu sur l'urgence de ralentir ? Regardez le documentaire ARTE "Le temps de la décroissance" :

Jour du Dépassement : agir durablement pour le repousser

Le recyclage et les énergies propres ne sont pas des solutions suffisantes.

Pour repousser de façon continue la date du Jour du Dépassement, nous devons impérativement repenser notre modèle de consommation et de développement. Des solutions sont déjà à notre portée, notamment en matière d’énergies renouvelables et de transports durables, mais ce n’est pas assez.

Une prise de conscience mondiale est indispensable pour concrétiser des actions à réels impacts :

  • Repenser nos besoins.

  • Instaurer une politique énergétique à échelle mondiale.

  • Économiser l’énergie.

  • Développer les énergies vertes.

  • Viser le 0 déchets.

  • Supprimer le plastique.

  • Diminuer le gaspillage alimentaire.

  • Réduire la consommation de viande.

  • Réorganiser les villes.

  • Baisser la démographie.

Découvrez les 17 objectifs soumis par l’ONU pour changer durablement notre monde.

Les experts du GIEC sont unanimes :

Il faut :

  1. Réduire les émissions de gaz à effet de serre.

  2. Sortir des énergies fossiles.

  3. Changer notre modèle agro-alimentaire. 

Diminuer de 50 % l’empreinte carbone retarderait le Jour du Dépassement de 93 jours et de 13 jours avec la même réduction pour le gaspillage alimentaire.

Repousser le Jour du Dépassement de 5 jours par an rééquilibrerait les réserves de la Terre d’ici 2050.

Chaque citoyen du monde a les moyens de contribuer à ce changement. En outre, les gouvernements doivent absolument changer leur vision sur le modèle économique actuel et se mettre d’accord sur des solutions immuables, pour créer un système économique qui fonctionne :

  • Déployer les énergies renouvelables à grande échelle.

  • Renforcer l’efficacité énergétique.

  • Stopper les subventions pour les énergies fossiles.

Comment repousser la date du Jour du Dépassement ? Un peu partout sur la planète, des projets durables émergent.

L’exemple du Costa Rica : 99 % d’électricité renouvelable

En 2015, le Costa Rica a fonctionné avec 99 % d’électricité renouvelable. Il s’est donné pour ambition d’atteindre les 100 % d’utilisation d’énergies vertes d’ici 2021.

99 % d’électricité renouvelable, qu’est-ce que ça signifie ?

Supprimer les émissions de CO2 pour ses besoins en électricité, en utilisant :

  • le solaire ;

  • l’éolien ;

  • l’hydraulique.

Un tel objectif est-il réalisable ?

Difficilement. Car s’il figure parmi les états les plus “verts”, le Costa Rica n’en reste pas moins un petit consommateur d’électricité qui répond seulement à 1/4 des besoins du pays.

Portugal : un modèle d’actions qui porte ses fruits

Pendant 4 jours consécutifs, du 7 au 11 mai 2016, le Portugal a réussi à vivre avec 100 % d’énergies renouvelables pour ses besoins en électricité. Une première ! C’est le seul pays au monde à avoir su se passer (certes, sur une très courte durée) d’énergies fossiles, mais aussi du nucléaire, gaz et charbon. Comme quoi, c’est possible.

Fin du COVID-19 : retour à la normale ?

Pendant le confinement, l’impact positif du coronavirus sur l’environnement est évident.

La crise sanitaire du COVID-19 a démontré que notre société est capable d’adopter des gestes radicaux pour réduire la surconsommation.

Si la diminution de notre empreinte écologique a été flagrante sur une courte période, il ne faut toutefois pas oublier qu’elle découle d’un effort collectif imposé, et non volontaire. Il y a fort à parier que ce type de changement radical ne durera malheureusement pas s’il n’est pas relégué par des solutions pérennes.

À titre d’illustration, les dernières données collectées en Chine, en avril 2020 à la fin du confinement, indiquent une hausse des émissions de gaz à effet de serre qui dépasse les taux de 2019 à la même période.

Sortir définitivement de la crise sanitaire du coronavirus et relancer l’économie est aujourd’hui la préoccupation de tous. Le COVID-19 a touché le point faible de l’humanité toute entière : notre vulnérabilité dans un système économique instable. L’attention doit maintenant se porter sur une question : 

Quelle économie voulons-nous vraiment ?

Nous devons construire une économie inaltérable et instaurer des politiques fiables. L’heure est celle d’une vraie écologie basée sur un solide fonctionnement humain à l’échelle mondiale. Nous devons tirer des leçons et adopter des stratégies essentielles à une évolution prospère dans un monde sain et sûr.

Et si on quittait la ville ? 

Nos campagnes, tant boudées ces dernières années, pourraient bien renverser la tendance. 

L’époque de l’exode rural serait-elle révolue ? 

Depuis la fin du confinement, on observe un flux migratoire des villes vers les campagnes. Si l’avenir doit être entrecoupé de crises sanitaires régulières, l’instinct de survie poussera continuellement les populations à quitter les villes où la propagation de virus comme celui du COVID-19 est beaucoup plus dense, et à risques.

Jour du Dépassement | 10 gestes pour la planète

Pour préserver les ressources naturelles de la Terre, nous devons repenser notre modèle de consommation. Le changement commence par des petits gestes quotidiens. Voici 10 petites actions concrètes que vous pouvez appliquer au quotidien, en faveur de l’environnement :

  1. REFUSER LE PLASTIQUE. Le plastique est une catastrophe. Il se retrouve partout : dans la nature, le ventre des poissons, les produits de beauté et notre corps. Préférez les emballages carton ou verre. Achetez en vrac. Privilégiez les bouteilles en verre. Fuyez les sachets de thé en plastique : leurs micro-billes se désagrègent dans l’eau chaude pour se retrouver… dans votre organisme. 

  2. RECYCLER et COMPOSTER. C’est un petit geste banal qui fait toute la différence. Le traitement des déchets recyclables est source de bien des controverses, mais quoiqu’il en soit, le tri sélectif fait partie intégrante de notre quotidien. Quant au compost, il permet de réduire de plus de 30 % la poubelle des déchets ménagers. Vous voulez installer un lombricomposteur sur votre balcon ? Regardez cette courte vidéo !

  3. ÉCONOMISER L'ÉNERGIE. Préférez les douches au bain. En plus d’être écolo, vous aurez une peau plus ferme. Fermez le robinet quand vous vous brossez les dents et optez pour un gobelet pour le rinçage. Éteignez les lumières quand vous sortez de la pièce. Diminuez le thermostat du chauffage : 19°C dans les pièces principales et 18°C dans les chambres sont suffisants pour économiser 7% sur votre facture. Investissez dans un superbe pull en coton bio et des grosses chaussettes, c’est tendance.

  4. RÉPARER ET DONNER. Ne plus rien jeter est une des clés pour une transition écologique réussie. Les déchetteries ainsi que de nombreuses associations caritatives récupèrent vos vieux meubles et objets inutiles. Consultez la liste des déchetteries à proximité de chez vous.

  5. RÉDUIRE LA CONSOMMATION DE VIANDE. L’idée n’est pas de devenir végétarien mais de prêter plus attention à la quantité de viande consommée chaque semaine. Décidez d’une journée sans viande. Optez pour la qualité et le local : vous encouragez les producteurs locaux et connaissez l’origine de la viande. C’est meilleur pour la santé et pour la planète.

  6. CULTIVER SON POTAGER. C’est tellement mieux de faire pousser ses propres légumes et ramasser les fruits de son verger. Si vous n’avez pas la chance d’avoir un jardin, préférez les fruits et légumes de saison. Vous pouvez aussi cultiver un potager sur la terrasse.

  7. DIRE ADIEU AUX COUCHES JETABLES. Comment faisaient nos grands-mères ? Elles utilisaient des couches lavables. Nos parents ont survécu. En plus du chlore, hautement irritant, les couches jetables pour bébés ainsi que les serviettes hygiéniques sont une source de pollution énorme. Mesdames, troquez donc vos tampons hygiéniques, mauvais pour votre flore, pour une coupe menstruelle.

  8. OPTER POUR DES PRODUITS MÉNAGERS BIOS ET NATURELS. Tout simplement. Et pourquoi ne pas fabriquer vous-mêmes vos propres produits naturels ?

  9. FLÂNER DANS LES FRIPERIES. C’est fou tout ce qu’on trouve d’intéressant et d’original dans les friperies. Non, les vêtements ne sont ni sales ni démodés. Oui, c’est vraiment moins cher et les vêtements sont en bon état. Alors, pourquoi s’en priver ?

  10. MARCHER. Et oui, nos pieds doivent bien servir à quelque chose. 

BONUS ! En téléchargeant l’application WAG du WWF,  vous pourrez choisir les actions qui vous ressemblent pour réduire votre propre empreinte écologique.

2020 : le Jour du Dépassement régresse | Résumé

En 2020, le Jour du Dépassement a reculé de 3 semaines. Une régression unique en son genre. 

Si on occulte la pandémie du coronavirus, les résultats en faveur de la planète sont à l’évidence bien là, preuves à l’appui.

Certes, les efforts imposés ont été néfastes pour l’économie mondiale. Mais ils ont été réalisés. Et c’est ce qui doit nous intéresser aujourd’hui. Nous sommes capables de ménager nos écosystèmes. Nous avons les moyens d’actionner un autre type d’économie. Nous savons comment arrêter la surconsommation mondiale.

En trouvant un équilibre commun entre consommation intelligente et économie durable, nous pouvons faire en sorte que le Jour du Dépassement recule chaque année, sans pour autant subir les lourdes conséquences d’un virus mortel.

Be the change you wish to see in the World.

Gandhi

 

A propos de moi : 

Directrice d’un bureau local de Greenpeace Canada pendant 2 ans, j’ai eu l’occasion d’appréhender les enjeux environnementaux majeurs qui nous concernent tous. J’ai vu de très près la déforestation de la forêt boréale dans le nord du Canada. J'ai déploré les dégâts des sables bitumineux en Alberta. J’ai collaboré avec les communautés locales et institutions publiques canadiennes pour sensibiliser la population au changement climatique, à des méthodes de pêche non-intensive et à l'agriculture durable. Franco-canadienne, je suis de retour sur ma terre natale où j’ai repris la gestion de l’exploitation viticole familiale de Cognac. Je suis Rédactrice Web SEO à mon compte. Je suis une passionnée et j'écris sur tous les sujets.

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