4 Leçons Du Coronavirus Pour Préparer La Crise Environnementale (Part. 2/4)
Non, la nature ne reprend pas encore ses droits, mais on peut l’y aider.
Cette publication fait suite à un premier article. Vous pouvez retrouver la leçon précédente en cliquant ici.
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2. Il est facile de sous estimer une menace invisible
Comme le Covid-19, le CO2 est très trompeur. Il faut attendre longtemps pour en sentir les symptômes, mais ses effets peuvent être ravageurs et s’installer sur le long terme.
On pourrait donc aller encore plus loin et directement comparer la crise environnementale au virus lui-même. En transposant la situation actuelle à plus grande échelle, on peut en effet trouver de nombreux points de similitude entre le Covid-19 et le réchauffement climatique.
Si le Covid-19 a pu faire autant de ravages, c’est qu’il est très trompeur. Sa durée d’incubation est relativement longue, « 5 à 6 jours en moyenne avec des extrêmes de 2 à 12 jours, ce qui justifie la période de quarantaine de 14 jours »d’après l’Institut Pasteur.
Pendant cette durée il est difficile de détecter les symptômes, mais le virus est bien présent et le patient peut être contagieux à son insu. « L’installation des symptômes se fait progressivement sur plusieurs jours, contrairement à la grippe qui débute brutalement. »(ibid)
De la même façon, on ne peut pas se fier aux conditions météorologiques visibles pour jauger les concentrations très préoccupantes des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En effet, ceux-ci s’installent progressivement sur plusieurs années et persistent sur plusieurs siècles. A l’inverse des éruptions volcaniques par exemple, qui projettent brutalement des gaz et particules dans l’air avant de disparaître rapidement.
Pour poursuivre notre comparaison, on peut dresser un parallèle entre les personnes âgées particulièrement vulnérables aux effets du virus et les pays en voie de développement. Ces populations les moins équipées sont effectivement en première ligne des effets dévastateurs apportés par un changement climatique : on peut citer la montée des eaux, des ouragans et cyclones de plus en plus intenses ou la diminution des ressources (eau potable, nourriture, énergie).
Les jeunes qui se croient intouchables par le virus, ayant donc du mal à respecter les mesures préventives, ont un petit quelque chose des pays occidentaux, parfois aussi développés qu’irresponsables.
La cause principale de leur propagation semble même être identique. C’est en effet par l’activité humaine que le virus se multiplie et que le climat se réchauffe ou que la biodiversité chute.
Rien qu’à lui, le protoxyde d’azote est un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le CO2. Ce gaz, connu comme gaz hilarant, est devenu en quelques années le premier destructeur de la couche d’ozone. Ses émissions d’origine humaine (dites «anthropiques») sont en augmentation considérable depuis l’époque préindustrielle, principalement en raison de la fertilisation des sols et des engrais dans l’agriculture.
Logiquement, comme la cause est similaire, les mesures préventives les plus efficaces sont les mêmes : le confinement pour freiner l’activité humaine empêche aussi bien le virus que la pollution de proliférer.
D’un côté, les pays ayant tardé à mettre en place des mesures de confinement pour préserver leur économie ont été traités d’irresponsables (UK, US).
Il faudrait maintenant garder la même rigueur de l’autre côté pour condamner ceux qui tardent à diminuer l’impact de leur activité, au prétexte de vouloir laisser tourner leur économie un peu plus longtemps.
D’après les calculs d’un chercheur de l’université de Stanford début mars « la réduction de la pollution en Chine a probablement sauvé vingt fois plus de vies que celles qui ont été perdues en raison du virus »
Des deux côtés finalement, c’est le même enjeu : entre la bourse ou la vie, il faut choisir.