4 Leçons Du Coronavirus Pour Préparer La Crise Environnementale (Part. 1/4)
Non, la nature ne reprend pas encore ses droits, mais on peut l’y aider
Les images ont fait le tour du monde :
- Les satellites de la Nasa montrant la chute spectaculaire de la pollution en Chine
- L’eau des canaux redevenue limpide à Venise, faute de bateaux remuant le fond
- Les sommets de l’Himalaya visibles à 200 km pour la première fois depuis 30 ans en Inde…
Il y a quelques jours, je suis encore tombé sur un de ces articles vantant les bienfaits du confinement pour Mère Nature, présentée ces derniers temps comme la grande gagnante du brutal coup d’arrêt à notre économie.
Mais il ne faudrait pas crier victoire pour autant.
Loin de là.
Tous les experts sont formels : ces effets certes impressionnants à court terme n’auront aucune conséquence à long terme sur le changement climatique. Pour reprendre ses droits, la nature aurait besoin de bien plus que quelques mois.
Cette chute impressionnante de la pollution a produit des effets bien visibles, et cela en très peu de temps. Mais tout ce que cela nous montre, c’est que les nuages de pollution ont en fait une durée de vie très courte, et qu’ils s’en iront très vite si on réduit notre consommation d’energies fossiles.
Au contraire, le CO2, lui, s’accumule dans l’atmosphère pendant des siècles. Avec sa longue durée de vie, le dioxyde de carbone accélère l’effet de serre, même si on arrête d’en émettre.
Si on arrêtait les émissions du jour au lendemain, il resterait encore 40% du surplus de CO2 dans 100 ans, 20% dans 1000 ans et 10% dans 10.000 ans. Il faudrait même plus de 20.000 ans pour que l’atmosphère revienne à son niveau initial d’avant 1900. (Source : GIEC, rapport n°5)
En revanche, il semble que l’on puisse tirer d’autres conclusions, plus intéressantes, simplement en observant la manière dont le monde a réagi face à la pandémie actuelle.
Dans cette partie, nous commencerons par voir la première leçon. Vous pourrez retrouver les suivantes en cliquant ici.
1. L’homme a décidément bien du mal à apprendre de son histoire
Le plus surprenant avec les crises comme les pandémies, c’est qu’on soit encore surpris qu’elles arrivent.
Ce ne sont pourtant pas les exemples qui manquent : la lèpre, la peste, le choléra, la tuberculose, le paludisme, le sida, et bien sûr la grippe. Autant de maladies infectieuses qui ont frappé l’humanité à travers les siècles. Autant de cas pratiques qui constituent une expérience inestimable.
Tirer les leçons de son passé n’a rien de nouveau, c’est la méthode qu’ont utilisé les dirigeants du monde entier pour déterminer le chemin à prendre pour leur pays ou leur organisation.
C’est aussi la méthode que j’ai utilisée, dès les premiers signes de l’épidémie, pour tenter de la comprendre, anticiper son évolution et prendre des décisions éclairées en conséquence.
Cette méthode révolutionnaire tient en un mot.
L’Histoire.
Avant d’être une matière scolaire synonyme d’ennui dont certains gardent encore le traumatisme, l’histoire est un outil d’analyse formidable et accessible à tous.
En effet, qu’est-ce que l’histoire si ce n’est l’étude de ce qui a été ? Et à quoi sert cette étude, si ce n’est à anticiper ce qui sera ?
Ici, il ‘‘suffisait’’ d’observer l’évolution de l’épidémie dans les premiers pays pour se faire une idée de ce qui allait arriver dans les suivants (courbe des cas, importance du dépistage, efficacité du confinement). Ça, c’est pour l’histoire à court terme.
Pour l’histoire à plus long terme, on pouvait chercher à tirer les leçons des épidémies passées, comme Ebola il y a quelques années, le SRAS de 2003 ou encore la redoutable grippe espagnole qui avait décimé entre 50 et 100 millions de personnes il y a un siècle (durée de la récession économique, changement des habitudes, impact social).
Le plus surprenant avec les crises comme les pandémies, c’est qu’on soit encore surpris qu’elles arrivent.
Certains ont même donné un nom à cette science : la clioépidémiologie, du nom de Clio, la muse de l’Histoire dans la mythologie grecque, soit l’étude des épidémies passées pour guider le présent.
De la même manière, il semblerait logique de vouloir tirer les leçons de la crise du Covid-19 pour préparer d’autres crises à venir.
Ça ne pouvait pas tomber mieux, puisqu’on en a justement une sous le coude.
. . .
Je remercie chaleureusement le confinement, sans lequel mon premier article n’aurait sûrement jamais existé.
Maintenant, à vous de jouer !
N’hésitez pas à me dire si avez aimé, vous
abonner si c’est le cas, et partager à un proche que le raisonnement pourrait interresser !