Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
avatar
Le 28

Le 28

Publié le 6 août 2025 Mis à jour le 6 août 2025 Drame
time 11 min
0
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 1 lecture
0
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 4 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Le 28

« … c’est le 28 !»

Le combien ? Le vingt-huit ou le vingt-six ?

Rien compris, comme d’habitude.

On entend que dalle sur c’te radio.

Le vingt-huit ? Ça m’étonnerait, franchement ça m’étonnerait. Pas déjà, c’est un peu trop tôt.

Et merde, pis c’te cafetière qui marche pu. Pis y’a personne qui va la détartrer.

28, c’est ça, 6 heures 28. Faut qu’j’y vais.

Bon dieu que j’en ai marre d’aller bosser. Et ce gros con qui va encore m’emmerder ce matin avec sa salle de bain de parisien, qui sait même pas c’que c’est qu’une vraie faïence.

30. Le café ça s’ra d’taleur.

La vache, ça caille ce matin. J’ai bien fait de rentrer la bagnole. Faut que j’pense à mettre du liquide ou j’vais claquer l’joint d’culasse. Tu m’diras, ça ferait bien chier ce blaireau de patron et ça m’ferait une journée de repos. Allez ! Quand faut y’aller, faut y’aller.

V’là que j’y repense… Le 28 ?

Nan… Quand même pas… ??

Y m’faut des cigarillos, pis un café. L’autre, y m’attendra pour ses robinets automatiques. On n’a qu’une vie. On s’emmerde déjà assez comme ça.

— Salut ! Un café.

Ben tu peux en mett’ deux tout d’suite. Pis mes cigarillos. Pis t’as pas l’journal ce matin ? Ah si, merci.

Nom de nom, mais c’est pas vrai !

C’est pas possib’…

Mer… de…

Ben enfin…

Le 28 ???

Attend.

C’est quoi ce délire ?

Attend, attend.

12, 37, 25, 4, 14 et 28 ?

Attend.

Merde et re merde. Mais c’est ça !

Ben nan…

Ben si !

C’est incroyab’ !

Mais c’est mes numéros ! Mes numéros que je joue tout l’temps.

Ben c’était bien ça… Le 28.

Ben j’ai gagné alors ?

… ???

– J’prends l’journal. Pas l’temps c’matin. A c’soir.

Nom de Dieu d’bon sang… J’ai gagné !

Ben dis donc.

Je l’savais que j’allais gagner.

Normal, depuis le temps que je joue, c’est normal.

… ??

Allez, en avant !

On va aller lui faire sa salle de bain de Ministre. Vendredi c’est réglé, et j’lui en mets pour quinze mille euros. Mort de rire, je vais lui poser des robinets partout sur ses lavabos.

La vache, y fait chaud dans c’te bagnole. Chui rouge comme un cul d’singe. C’est ma tension qui a dû monter. Faut que j’me calme. Pas bon ça, ça m’picote encore les oreilles.

Allez, au boulot, y va faire beau aujourd’hui…

— Ne vous inquiétez pas Monsieur Levasseur, je garde la clef et d’toute façon je serai encore là quand vous rentrerez ce soir.

Je quitterai pas le chantier avant au moins vingt heures. Je veux finir tous les branchements aujourd’hui, et j’vous dis pas, ça va dépoter, je l’sens, parole de Dédé !

Pas d’patron, pas d’client, enfin on peut bosser…

Eh, attends Dédé…

Mais ça fait les six numéros ?

Les six numéros, franchement, c’est valab’ !

Et franchement, y’a d’quoi être content.

Vraiment ça change la vie…

Pas de pâte à colmater dans la caisse à outils ?

Pas grave… On va y mett’ un collier en acier…

Mal aux genoux ? Et non ! C’est fini !

Vous avez juste à gagner la loterie et vous n’avez plus mal nulle part… Rhaa…

Je suis plié d’rire. C’est génial quand même.

Qu’est-ce que je suis content.

Tralalilalè… re.

Et un p’tit coup d’marteau par-ci, et un p’tit coup d’marteau par-là, et tu veux un peu d’colle ici, et en v’là. Et un coup, et deux coups, et trois coups d’chiffon, et des trous et des trous, et encore des p’tits trous !

Calme… J’vais finir par y faire un nid à souris.

Bon, pause.

Qu’est-ce que j’vais faire avec tout ça ?

J’peux faire c’que j’veux. Mais carrément tout ce que je veux…

Attends.

Tout ce que j’veux, je peux le faire ?

… ??

Ben oui.

C’est le super gros magot.

Y’a pu rien qui m’empêche de rien.

Ah là là. Je peux faire tout !

Et puis, je peux dire tout !

… ??

Je te, dis pas… mon Dédé !

Enfin…

Enfin on va s’marrer un peu mon Dédé, on va s’la fendre la gueule !

Ça va déménager maintenant !

Finie la rigolade, on va passer à la vitesse super supérieure. Ça va plus broncher là d’dans. Super Dédé va refaire le monde. Super Dédé plus beau que l’plus beau des robinets dorés.

… ??

Ben tiens… on va commencer par lâcher ce putain de chantier et aller dire bonjour à cet enfoiré de chef.

Et j’vais même pas mettre d’l’eau dans la voiture !

Je vais lui fermer quand même sa porte au client, il est pas si mauvais celui-là.

… ??

Mon ticket ? Nom de Dieu, où qu’il est ?!?...

Ah !… ça va…

Super joli portefeuille. T’as le plus beau des billets avec toi…

Allez, on va aller dire bonjour à MÔssieur Le Patron.

— Salut Dédé, ben qu’est-ce que tu fais là à cette heure-ci ?

– Mon cher Mêu… Sieur… Bellement ! J’viens juste vous faire savoir que chuis un homme heureux.

— Ça me fait plaisir Dédé… ça me fait plaisir.

Je t’ai tellement vu déprimé, et ce n’est pas bon pour les clients les ouvriers déprimés. Qu’est-ce qu’il t’arrive, tu as arrêté la bouteille ? Ça m’étonnerait ! Il faut dire qu’à ta place, je picolerais aussi… Bon, c’est pour rire Dédé, le prends pas mal.

— Mon p’tit Bellement. J’étais venu te dire que tu te prends pour un patron, mais que t’es qu’un gros nul. J’ai bossé pour une dizaine de gars dans ma vie, et toi, t’es le plus raté de tous ! C’est simple, tu n’sais rien faire. À part parader. En plus, t’es plus cocu qu’ton chat, et pas plus capab’ que lui d’attraper une souris.

Une bonne moitié des gars de l’atelier passent chez toi pendant qu’tu fais le cake au restaurant. Et si je tâte trop de la bouteille, c’est bien aussi de ta faute, à m’prendre pour un couillon tout le temps. Mais tout ça, j’vais pas t’le dire. Ch’t’en veux même pas, chui heureux. Chui venu te dire au r’voir. Et pis, que la semaine prochaine, je vais te racheter ta boîte ! Que j’vais t’virer, et que moi aussi j’vais baiser ta femme maintenant.

— Dédé !!!

— Salut Bellement. Au fait, l’joint d’culasse, il est explosé sur la bagnole.

Eh ben ! Ça soulage.

Ah qu’ça fait du bien. Que du bonheur !

Je vais aller m’en jeter un p’tit dans mon bistrot préféré, question de voir la tête des copains. Au fait, faut que j’dise rien. Faudrait pas qu’ils s’en rendent compte. Ces cons-là ils me demanderaient quelque chose. Et j’ai pas envie de leur faire plaisir. Ils m’ont aidé eux quand ça allait pas ? Jamais. Alors c’est pas maintenant que j’vais leur payer une tournée.

J’ai envie de danser dis donc.

— Allons zenfants de la… pa… trie… i… e…, et en avant, et… en avant.

— Bonjour p’tite dame, comment qu’vous allez bien ? J’espère qu’ça va pour vous, pour moi tout y va bien !

Mon ticket.

Ouais ! Toujours là ! T’es bien là mon caneton.

Le balto, mon endroit préféré.

— Les copains, j’vous présente mes respects de l’après-midi.

— Salut Dédé. Ben t’as l’air bien toi. T’es drôlement rouge dis donc.

— Ouais, ça va, plus que ça va ! Au fait les gars, vous savez à quoi on reconnaît un belge dans une partouze ? C’est le seul qui baise sa femme.

— Tu nous emmerdes Dédé avec tes blagues à la con.

— Comment ça je vous emmerde ? Vous êtes bien content que j’vienne jouer aux cartes avec vous zaut’s. Qui c’est d’autre qui vous parlerait avec vos têtes de chômeurs en fin de droits. Et c’est quand la dernière fois que vous avez rigolé ? Hein ! Si j’étais pas là, qui c’est qui ferait rire les aut’s ? Et c’est quand que j’ai eu un merci ? Mais je m’en fous les gars, et surtout de vous. Maintenant je m’en fous. J’ai même pas besoin de mon verre tiens. Je m’en vais le boire chez moi, et ce s’ra du jus d’orange. Je vous laisse avec la côte du Rhône et je vous salue bien bas.

Enfin je vais avoir des vrais copains.

C’est bon de savoir que d’main ça va être bien.

— Bonjour Dédé, comment ça se fait que tu rentres déjà ?

— Irène ! Tu dois être contente, pour une fois que chuis là en avance.

— Oui je suis contente. Si tu veux que je sois contente. Mais je me demande pourquoi ? Il y a quelque chose qui se passe ?

— Ah oui, y’a quelque chose qui s’passe ! Enfin, non. Non, il n’y a rien de spécial, mais je suis de très bonne humeur.

— Très bien mon Dédé. Tu as quelque chose à me dire comme tu es là ?

— A te dire ? Je sais pas, mais à te faire, ça, je vois quoi !

— Dédé, mais enfin. Je suis même pas lavée. Et pis les garçons pourraient rentrer. Et pis, tu dois avoir à me parler. Qu’est-ce qui te met dans cet état ?

— Mais rien mon Irène, rien du tout. C’est toi qui m’fais cet effet-là. Il faudrait que j’me mette un peu dans l’fauteuil d’ailleurs, je me sens les jambes un peu molles.

— Mets-toi bien à ta place Dédé. Je vais te donner tes chaussons et ta bière… Tu as eu le journal ce matin ?

— Euh… oui.

— Et alors ?

— Alors quoi ?

— Alors quoi… quoi ? Tu n’as pas vu la loterie ?

— La loterie ? Ah oui, la super cagnotte. Ah oui, c’est dingue.

— Mais enfin Dédé, tu n’as pas compris ou tu le fais exprès ? Ce sont tes numéros !

— Irène, défais ta robe et viens te mettre sur moi.

— Tu t’fous de moi ou quoi ? La loterie est sortie, tu n’as pas compris ? On a gagné Dédé !

— Tu te trompes. Ça fait des années que tu te trompes… Et que tu m’trompes. En plus, je deviens intellectuel, je fais de la poésie. On n’a pas gagné. J’AI gagné !

— Comment ça ?

— Mais si tu veux, je peux te faire un câlin…

— Mais tu me prends pour qui ? Il est à nous deux ce billet, on a gagné tous les deux !

— Eh… ben… non... Et moi ça m’amuse. Tu comprends ? Je m’a…mu…se !

— Mais tu m’prends pour qui ? Pour une idiote ? C’est à nous deux tout ça, t’as compris ? A nous deux ! J’veux le billet, je veux que tu me donnes le billet. Donne-moi ce billet, donne le moi je te dis !

— Calme-toi mon Irène, enfin. Tu vas avoir l’air aussi débile que quand tu me disais que j’avais l’air débile parce que je te disais que c’était pas normal de passer la journée avec l’autre abruti de prof de soi-disant fitness.

— Il est où le billet ?

— Lâche-moi ! Tu n’vas pas m’obliger à te frapper quand même. La seule chose que je n’ai jamais voulu faire. Ça va p’t’être changer, ça aussi. Et puis arrête, tu me fais rire.

— Tu ne vas pas tout prendre pour toi ? Tu n’as pas le droit !! Nous sommes mariés je te le rappelle. Ce qui est à toi est à moi aussi.

— Alors tu devrais être aussi heureuse que moi… Je n’ai jamais eu autant de plaisir que depuis c’matin… Et même là, maintenant, rien qu’à t’voir comme ça… C’est bon… C’est tellement bon… Je m’régale…

— Tu me dégoutes Dédé. Tu n’es vraiment qu’une pauvre merde. Un sal ivrogne qui n’a jamais été capable de gagner assez d’argent pour payer des vacances à sa femme.

On n’a jamais eu de vie, et maintenant tu voudrais me voler ma chance ! Il est où ce billet, tu l’as mis où ? Donne-moi ce billet je te dis !

— Relaxe toi Irène. Laisse-moi un peu profiter quand même…

— V’là les garçons, ça va pas se passer comme ça… Pierre, Jean ! Vite, vite ! Votre père a gagné à la loterie. La super cagnotte. Il est devenu fou. Il se moque de moi. Il veut pas donner le ticket !

— ???

— Eh oui les gars. Mes bons p’tits gars… Ben voilà. Vot’ père, c’est devenu le meilleur. Le balaise des balaises… Ça vous en bouche un coin ? Un coin coin mes canards ! Elle est t’y pas bonne ? Vous dites rien ? Qu’est-ce qui vous arrive les gars ? C’est marrant ça, c’est pas hier soir que vous aviez des tas d’choses à me dire ? Comme…« ta gueule », ou… « va te faire foutre, t’as rien à faire dans notre piole ».

Au fait, ma caisse pourrie qui vous fait honte pour sortir… Je vous la donne !

— Arrête Dédé, arrête ! T’es devenu complètement dingue. Tu m’écœures.

— Mais non mon Irène. J’vais seulement tout réussir maintenant, passe que je suis le meilleur de tous. Et ça vous fait drôle pa’c’que vous n’êtes pas habitués, c’est tout. Et pis c’est moi qui commande maintenant !

— Je vais t’avoir Dédé, je vais me venger si tu fais ça. Fumier !

— Donne-moi de l’eau pour l’instant. Tu vois pas qu’j’ai la bouche toute sèche.

— Oui mon Dédé, tiens. Les garçons sont repartis. Je peux me mettre à côté de toi ?

— Ah, mon Irène. Tu vois, j’ai toujours su que j’étais quelqu’un de bien, que j’étais pas n’importe qui. Je le voyais bien que j’étais fait pour être important... En fait, j’ai un destin, un peu comme ceux qui restent dans l’histoire…

— Oui Dédé. Tu as raison. J’ai toujours cru en toi, même si j’ai été dure quelque fois.

— J’me sens transporté. Je vais faire de grandes choses. Rien ne m’arrêtera, j’y crois maintenant.

— On fera tout ça ensemble mon Dédé.

— Je n’ai plus besoin de personne, Irène. Je suis bien avec moi, avec moi tout seul. Je suis avec Dédé, Moi et le Grand Dédé. C’est Moi… Dédé.

— Saloperie ! Espèce de fumier ! J’aurai ta peau ! Ça va pas se passer comme ça. Je vais te faire chier jusqu’au bout. Tu l’auras pas ton ticket. Je vais te le prendre. Je vais tout te prendre, t’auras plus rien ! Tu m’entends ?

Tu ne pourras rien faire sans moi. Je vais te pourrir ! Je vais tout casser !

— Arrête de hurler… ça fait trop de bruit… Tu peux pas profiter un peu ? Profite, comme c’est bon… Quel bonheur… On a l’impression d’être dans du coton.

— Tu me donnes envie de gerber… Tu pues la charogne ! Tu t’en sortiras pas comme ça. Tu me donnes ce putain de ticket, ou je te tue. Je te jure que je te tue. Là !

— Laisse-moi un quart d’heure tout seul, il faut que je me repose, ça ira mieux après.

— Nan ! Tu veux aller où ?

— Dans le garage.

— Quoi faire ?

— Rien. Je veux être avec moi. Pousse-toi.

— Je te préviens, je reste derrière la porte.


Je vais le planquer dans le trou de la poutre. C’est pas demain que quelqu’un pourra le trouver là…

Voilà…

Avec la pâte à bois au dessus…

Je suis le seul au monde, au Monde !… à connaitre l’endroit du trésor. Personne, personne, juste moi.

Je vous aurai tous bande de cons.

Je suis le plus riche. Personne peut rien contre moi.

Moi.

Merde, ça va pas.

Faut que j’me pose un peu.

Ben je sens p’us mon bras. Pis ch’transpire trop.

Ben ça va pas du tout.

Où qui sont mes outils ?

Maman ?

C’est toi ?

Qui c’est qui me parle ?

— Dédé ? Dédé ? Répond Dédé, répond nom de Dieu, mais répond que je te dis !

— C’est fini Madame, c’est terminé. On ne peut plus rien faire pour lui. Soyez courageuse.

« … Toujours en direct sur radio Neuneu. Eh oui, c’était le dernier jour. Le grand gagnant de la super loterie ne se sera jamais fait connaître. La somme sera remise en jeu pour faire de nouveaux heureux ! ».

lecture 1 lecture
thumb 0 commentaire
0
réaction

Commentaire (0)

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter Se connecter

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Drame
A mon petit frère Victor
A mon petit frère Victor

VictorMon petit frère que j’aime si fort.Je t’écris cette lettre parce que je ne pourrai...

Joëlito Pieck
13 min
Vingt jours de trop
Vingt jours de trop

Amphithéâtre 104, premier étage.Mardi 19 février, 9 heures 30. Karolina et Tada...

Joëlito Pieck
11 min
C’est mon métier
C’est mon métier

EricBonjourEst-ce que vous acceptez quelques échanges ? Mon prénom est Er...

Joëlito Pieck
9 min
Solitude
Solitude

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joie.Difficulté à nouer des liens em...

Bernard Ducosson
1 min
Talonné
Talonné

Jamais Monsieur Lesage n’avait ressenti cela auparavant. Un sentiment de peur intense. Qui ne cessait de s’amplifier. Son cœ...

Yvon Stein
3 min
Vienne 1880-1938
Vienne 1880-1938

Ce 9 janvier 2021 à 20 heures débute le couvre-feu. La fan...

Véronique Morel
2 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey