

Character design - Le feu sous ma peau
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Character design - Le feu sous ma peau
AVERTISSEMENT !
TW : ce texte évoque des sujets tels que les douleurs chroniques physiques/psychologiques et l'automut*lation.
Le feu sous ma peau
Ça fait mal.
Elles ne se voient pas, pourtant je les sens.
Les brûlures.
Leur chaleur s’étend sur mes membres sans que j’arrive à l’empêcher.
Déjà longtemps que je ressens ce mal.
Pourtant rares sont ceux à avoir entendu que ma peau me brûlait.
Parfois j’aimerais que toutes ces zones douloureuses parsemées sur l’ensemble de mon corps brillent.
Que le feu qui me fait souffrir soit visible, qu’il ressorte et soit à la vue de tous.
Pas seulement pour qu’on le voie. Mais pour éclairer ceux que la souffrance épargne.
Lorsque je vois ce que certains font à leur peau…
La recouvrir d’encre. La percer. Pour une question d’esthétique ou des paris fous.
La mienne, je la griffe.
J’enfonce mes ongles dans ma chair, en imaginant que le feu qui me ravage pourra en sortir.
Je la malmène.
Elle est mon souffre-douleur.
Ce tissu fin qui me recouvre de la tête aux pieds est un boulet que j’ai toujours trainé.
Fragile, trop fine, élastique. Et toutes les piqûres de rappel.
Celles qui reviennent pile dans les moments où j’ai cru pouvoir oublier…
Les brûlures ne sont qu’une forme parmi tant d’autres.
Quand ça ne brûle pas, ça pique.
Quand les picotements cessent, les démangeaisons arrivent.
Puis l’impression de recevoir des chocs électriques.
Lorsque ce n’est pas la chaleur, c’est le froid qui me torture.
Pourtant rien ne se voit. Et même les mots « j’ai mal » tombent dans le vide lorsque je les prononce.
Manque juste le costume pour que je devienne une héroïne écorchée vive.
Il faudrait juste que ma tenue soit dans un tissu que ma foutue peau supporte.
Parfois même un vêtement fin suffit à relancer le mécanisme.
Le mal crépite en moi, même s’il reste invisible pour les autres.
Rien ne laisse deviner le feu camouflé sous ma peau d’apparence intacte.
La douleur permet de se sentir vivant. C’est elle aussi qui fait songer à la mort.
Au désir de libération.
Le feu m’anime et m’empêche de vaciller.
Jamais je n’ai baissé les bras.
Pourtant, j’ai essayé.
Il n’est pas si facile d’abandonner.
Apprendre à encaisser et à se défendre, c’est primordial pour survivre.
En parallèle à ce corps bancal, mon mental fragile comme du verre cache une résistance d’acier.
Personne ne me voit partir en fumée. On ne voit que mon sourire forcé.
La douleur des coups que je peux m’infliger me permet d’oublier.
Seulement quelques secondes suffisent pour que le torrent intérieur s’apaise.
Mais mon corps me rend coup pour coup ce qu’il a reçu.
Les bleus apparaissent, mais eux ne me font pas mal. Incroyable cette perte de sensibilité parfois.
Des instants pour reprendre mon souffle, avant d’encaisser la suite.
Ça me rend folle de ne trouver un semblant d’apaisement dans le mal que je m’inflige.
Je peux crisper mon visage, serrer les dents et les poings. Hurler.
Finalement, j’ai toujours mal. Rien ne calme la douleur.
Alors, quand les braises s’embrasent de nouveau, je regarde le ciel et me perds dans la nuit étoilée en attendant de la rejoindre.
Je suis une guerrière qui brûle de l’intérieur.
J’aime me prendre pour une héroïne pour oublier la douleur.
Et le plus incroyable, c’est que ça marche.
Source image : https://www.artstation.com/artwork/Eo0ev


Jackie H il y a 1 heure
La force de ce texte... 😯😯😯😯😯
Aurore Dulac il y a 1 heure
Merci 🙏🏻
Jackie H il y a 22 minutes
J'espère juste pour vous que ce n'est pas autobiographique 😲