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Pratique silence

Pratique silence

Publié le 7 mars 2025 Mis à jour le 7 mars 2025 Développement personnel
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Pratique silence

Écouter le silence.


Le silence est partout. Partout dedans, partout autour.

Il est comme le vide que vous traversez devant vos yeux jusqu’à l’objet qui arrêtera votre regard. Ce vide est là et vous ne le voyez pas… sauf si vous le regardez, mais il y aura toujours un vide entre vous et ce que votre regard dévoile. Pourtant, ce vide est plein, je vous l’assure. C’est un peu pareil pour le silence.

Le silence est plein. Le silence est là, mais vous ne l’entendez pas. Votre écoute s’arrête au son qui s’impose pour retenir votre attention. Vous filtrez votre environnement sonore sans cesse. Autour de vous, les signaux sont très nombreux. Globalement, nous pouvons assez facilement saisir deux ambiances coexistantes. Cependant, il parait complexe de tout assimiler simultanément, alors nous opérons forcément une sélection. Il y a des bruits distincts, assez clairs et souvent ponctuels. Puis, il y a des bruits de fond, souvent installés plus durablement mais faisant varier leur contenu et leur puissance. Dans tout ça, certains évoquent aussi d’importantes différences en parlant de vacarme, musique, brouhaha, murmure, etc. Il s’agit de qualités du son non négligeables.

Dans l’exploration que je vous propose, la qualité du son devient plus relative et personnelle qu’à l’accoutumée. J’utilise principalement les mots ‘son’ et ‘bruit’ sans aucune connotation favorable ou défavorable quant à la qualité perçue. Les autres mots ou qualificatifs me servent à vous indiquer une tendance généralement perçue comme telle, sans que cela doive être une règle applicable en tous cas. L’important est d’écouter, d’entendre et explorer sa symphonie personnelle.


Écouter sa symphonie personnelle ou écouter le silence ?

C’est ici que l’aventure commence. Je vous propose effectivement d’aller écouter votre symphonie personnelle. Toutefois, il faut viser l’écoute du silence pour la dévoiler. De la même manière qu’il y aura toujours un vide entre vous et ce que vous regardez, il y aura toujours un silence entre vous et ce que vous écoutez. Le silence nous est comme inaccessible. S’il existe, il est par définition inaudible, il est sans bruit. Mais entre vous et ce que vous écoutez, ce que l’on perçoit comme silence, c’est juste ce que l’on ne perçoit précisément pas, ce que l’on n’entend pas, ce que l’on n’écoute pas. Ce silence est plein. Plein de bruit. Chaque fois que l’on cherche à écouter ce silence, on ouvre un espace supplémentaire auquel on peut relier son attention et son écoute. Et… on entend. La vie fait du bruit, toujours.


Amenons-nous vers le son discret de la vie.

D’abord, on écoute autour, à l’extérieur. Tout le monde entend ce que tout le monde entend. Puis, on peut se demander si on peut faire mieux, aller écouter s’il n’y a pas du bruit qui nous échappe mais que l’on pourrait saisir quand même. On se pose calmement et on se détend pour se consacrer à l’écoute. Simplement la perception sonore, sans autre réflexion. Juste repérer et éventuellement localiser des sons, sans analyse de ce qu’ils sont. On devient un peu plus attentif à notre environnement et, tout en conservant la perception des bruits déjà repérés, on capte d’autres sons. Ces autres sons paraissent moins impactants, mais ils sont bien là. On peut écouter un champ sonore plus large. On n’élimine pas, on prend simplement accès à plus d’éléments cohabitant dans ce même espace à ce moment. Il y a des bruits distincts et des bruits de fond de tous types et de différentes intensités. On entend tout à la fois. On profite de cette ambiance paisiblement.

Maintenant, on est à l’écoute et on peut aller plus loin. On peut encore aller chercher le silence derrière tout ça. On ferme les yeux. On installe et on élargit encore son attention à l’environnement sonore, de façon plus fine. Les bruits sont plus nombreux encore. On accède à des sons plus subtils et légers, même si certains peuvent être doux et d’autres claquants. Toujours les yeux fermés, on est quasiment immobile et on pousse toujours notre perception plus loin, plus finement, plus profondément, plus largement. Notre sensibilité auditive s’amplifie. A ce stade, nous avons déjà personnalisé notre monde audible. La symphonie autour de nous n’est pas nécessairement la même pour tous. Les goûts, couleurs et affinités ont commencé à s’exprimer dans le monde des bruits.

Au fur et à mesure que l’on avance dans le subtil, le grossier va s’atténuer. Il peut complètement disparaitre. Notre perception sensible trouve ses limites et, si nous voulons encore affiner, nous devons négliger la surface grossière pour déplacer notre attention vers plus discret. Nous laissons de côté ce que tout le monde entend normalement et que nous entendions tous pareillement au début. Nous n’écoutons plus l’ambiance habituelle de premier plan. Nous faisons de la place pour profiter du bruit qui se cache derrière. C’est ce qu’il y a encore avant d’atteindre le silence, ça grouille de vie, y a du bruit…

En cherchant ce silence toujours caché là-derrière, il arrive un moment où on a l’impression d’avoir fait le tour du territoire. Mais ce territoire reste vivant et bruyant. On ne peut pas éliminer ce bruit. Pour le dépasser, il faudrait aller encore plus profond pour se rapprocher de plus fin… vers la discrétion absolue du silence.

Ici, il est bon de se laisser immerger un moment dans cette symphonie harmonieuse d’un silence qui s’est révélé. En se laissant porter, de nouvelles nappes sonores plus ou moins graves ou pétillantes sont perçues, comme des flux continus de fond sonore. Ce sont des signaux monotones plus ou moins diffus, et pouvant légèrement onduler en un va-et-vient comme les creux et les bosses d’une houle. Plusieurs de ces bruits de fond peuvent coexister, successivement ou simultanément. C’est une ambiance qui semble à la fois très puissante et fragile, très stable et pouvant nous échapper en un instant. Lorsqu’il nous échappe, bien que redevenu imperceptible, ce fond sonore semble toujours être là, quelque part en l’air ou en nous. Lorsqu’il s’entend, ce bruit diffus n’est pas toujours bien localisé. Il pourrait être à l’extérieur, autour de soi, ou bien à l’intérieur, en soi-même. C’est le moment de se confier à ce son, l’accompagner, rentrer à l’intérieur, lui aménager une place stable. Que ce bruit soit venu de l’extérieur ou de l’intérieur, on constate finalement que ce qui vibre est à l’intérieur. Ces sons vibrent dans toute la boite crânienne, on saisit le fond sonore au-dedans de soi-même. Ce que l’on écoute et que l’on entend à ce moment, c’est ce qui vibre en soi. En s’y confiant, on constate ne plus être autour, on est entré écouter à l’intérieur.

Plus on revient à cette écoute, plus on se dirige naturellement vers l’intérieur. On laisse le monde alentour s’éloigner et on ouvre son attention d’écoute au-dedans de soi-même. On glisse d’un milieu à l’autre, en pleine écoute. On entre dans la matière, sa propre matière. Au début, la matière qu’est le corps s’aborde malgré tout un peu à distance, comme si on écoutait son corps de manière détachée. Pour entrer dedans, on a tendance à s’écouter depuis l’extérieur. Mais il faut réellement entrer, se positionner dedans. Si ce chemin est nouveau, il faut prendre le temps de l’apprivoiser. A cette étape, on peut ne pas toujours savoir si un bruit capté provient de l’intérieur de notre corps, ou bien s’il est extérieur sans nous appartenir. Alors, il est important de prendre le temps nécessaire, pour apprendre à localiser correctement chaque élément dans cet état d’attention avancée. C’est seulement lorsque cette perception est maitrisée que l’on peut continuer l’immersion sans risquer quelques dérives inutiles. Ne pas suffisamment maitriser son ressenti à ce moment, cela revient à cultiver les confusions, perdre repère ou s’abandonner à créer des fictions plus ou moins agréables, mais certainement pas neutres. La découverte du grand large demande la meilleure neutralité possible. Il faut suivre les éléments présents et non pas se mouvoir en fonction d’une réalité illusoire souvent conflictuelle avec le milieu concret. Pour cela, il faut se détacher de vouloir tout expliquer sur le champ, tout en faisant suivre les repères établis. Se confier à la perception sonore, la suivre sans analyse, la percevoir et simplement la ressentir.

Une fois la posture acquise, il n’est plus question d’écouter depuis l’extérieur. Il est temps de tout saisir depuis l’intérieur, au-dedans de soi. Par là, nous allons mieux explorer l’espace sonore. Écouter et entendre depuis l’intérieur, c’est possible et chacun le fait naturellement. Ce n’est pas comme aller apprendre une nouvelle pratique jamais exercée jusque-là. C’est juste constater et comprendre ce que l’on a toujours fait. Mais le connaitre consciemment, c’est s’ouvrir à une écoute plus riche et signifiante. C’est ressentir le son et les sensations qu’il véhicule en nous. Ce ressenti permet de mieux réguler et préserver notre propre état. En plus d’écouter l’extérieur, on peut aussi tranquillement écouter son corps. C’est ici qu’on arrive en cherchant le silence. C’est un peu une nouvelle aventure qui commence. Nous découvrons des bruits qui ne sont pas perceptibles au dehors et que l’on capte uniquement dans ce monde de profonds ressentis qui nous agitent.

En pratique, on peut aimer ou préférer atteindre ce bruit intérieur en s’isolant du bruit extérieur. Surtout au début, on entre mieux dans la recherche du silence, plus facilement et plus profondément. Chemin faisant, la pratique se simplifie. On peut écouter le silence partout et n’importe quand. Plus on s’y relie, plus cette écoute devient naturelle et de tous les instants. On peut vivre une perception constante de ce son continu de la vie qui bruite en nous. Ce fond sonore est simplement une couche supplémentaire qui est toujours là. C’est le corps qui vibre le moment vivant en soi et tout autour. Ce n’est pas une gêne, c’est une information continue de ce qui vibre au dedans en relation à un environnement.

Il est bon d’apprendre à s’écouter de temps en temps et savoir cultiver ce son de l’intérieur. C’est le bruit essentiel de la vie qui nous anime dans ce corps et cet esprit. C’est ce que l’on rayonne dedans et dehors. Il est bon de cultiver le son le plus paisible et agréable qu’il soit. Il est bon de cultiver la meilleure harmonie pour soi et pour son entourage.


Écouter le silence, c’est écouter et accompagner sa symphonie, la grandir harmonieusement, savoir ce que l’on s’offre et ce que l’on rayonne.


Le silence d’après, c’est lorsque plus rien ne bouge, lorsque plus rien ne vibre, lorsque plus rien ne vit… et ça n’existe pas.



© Basty - Pratique Silence - Extrait du livre ‘essentiels’ - 2024 - www.etreconscient.com

Image d’illustration générée par IA sous WordPress

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